Auteur : Céline Fraipont et Pierre Bailly.
Editeur : Casterman (écritures)
Sortie : 01/2014
J&B
Par deux auteurs nouveaux venus chez Casterman, un portrait d’adolescence sensible et touchant, aux accents mélancoliques et universels.
A treize ans, Rosie vit une situation peu commune : ses deux parents durablement éloignés à l’étranger et ne s’occupant d’elle qu’épisodiquement, elle doit se débrouiller au quotidien presque entièrement seule. Son seul point d’ancrage est son amie d’enfance Nath, avec qui elle entretient une relation presque fusionnelle. Mais les amitiés sont aléatoires et fluctuantes à cet âge.
Progressivement mise à distance par Nath, Rosie, de plus en plus isolée, se réfugie dans l’alcool et l’absentéisme scolaire.
Les cellules des chroniques combattantes.
Le terme universel que l’on trouve dans le résumé est pour moi, « on ne peut plus juste ». Car cette histoire d’une adolescente en pleine délinquance a fait écho en moi à pas mal de mes propres souvenirs. Je serai donc pas très objectif sur ce coup là car les images du passé sont propres à chacun d’entre nous.
Déjà l’époque et lieu, la Belgique en 1988, correspondent aux miens. Il y a des détails qui ne trompent pas : les CCC, les slugs ou bien le bus de la médiathèque, ce sont vraiment des « marqueurs» d’une époque. Comme l’héroïne Rosie, le brossage scolaire fut un temps ma spécialité tout comme les faux mots d’excuse, les premiers concerts, la solitude … bref, j’ai été envahi pas une vague d’émotion, un rien de nostalgie aussi pendant ma lecture. Ah, l’adolescence, ce passage obligé vers l’âge adulte.
Le point fort de cette œuvre, c’est la justesse des propos, j’ai rarement lu une description aussi pertinente de la solitude et des angoisses qui l’accompagnent.
Elle va descendre très profondément dans l’ abîme la petite Rosie, Il vous sera impossible de ne pas avoir d’empathie pour cette âme en détresse. Et c’est avec un certain bonheur qu’on aperçoit une petite lueur au bout du tunnel pour elle. Vu la justesse de l’histoire, je ne peux m’empêcher de penser qu’il s’agit d’une autobiographie. Il faudrait demander à l’auteure pour en savoir plus.
Le dessin de Pierre Bailly pourrait paraître assez simple au premier regard mais il arrive à jouer habilement avec le noir et blanc pour nous permettre de rentrer dans la vie de Rosie d’une façon très intime et percutante. On va plus loin d’une simple description, on EST dans la tête de Rosie.
J’ai vraiment eu un coup de cœur pour cette tranche de vie entre désarroi et espoir.
dessin.
Scénario
Global.
Samba.
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