
Dessin : Hermann – Scénario : Yves H.
Editions Le Lombard
Collection «Signé »
Sortie 17/01/2014
64 pages
Prix conseillé : 14,45 €
ISBN : 9782803634361
Fantastique, Thriller, Histoire.
Résumé (de l’éditeur): La Nouvelle-Zemble, région désertique et glacée au nord de la Russie, a été le théâtre d’essais nucléaires d’une puissance effroyable. 40 ans plus tard, une patrouille de soldats découvre dans la région une base scientifique désaffectée. Un instant plus tard, la base s’anime d’une vie inquiétante. Les soldats ont fait un saut dans le temps et se retrouvent au milieu de scientifiques soviétiques qui mènent des expériences atroces sur les êtres humains…

Mon avis : C’est un nouveau « one shot » de Hermann et de son fils Yves H qui parait dans la collection « Signé ». Il s’agit déjà du quatrième album du duo dans cette collection après « Liens de sang », « Manhattan beach 1957 » et « The girl from Ipanema ». Hermann est un Grand de la Bande Dessinée, un bosseur curieux et exigeant mais aussi un peu misanthrope et aux idées bien arrêtées. Dans cet album, il risque encore d’en étonner plus d’un avec un scénario atypique par rapport à ce qu’il nous a déjà livré, mais aussi grâce à un dessin « caméléonesque » qui s’adapte de façon extraordinaire aux univers variés qu’il fait traverser à ses lecteurs.

La base de l’histoire est inspirée de la vie réelle et plus particulièrement d’une partie de l’histoire du 20e siècle peu connue du commun des mortels, à une période sombre de l’URSS, dans une partie du monde presque inconnue, un « trou de cul du diable », un endroit qui ressemble plus à un enfer qu’à un paradis sur terre. Il s’agit de l’archipel russe de la Nouvelle-Zemble, dans l’océan arctique, au delà du 60e parallèle. Entre 1955 et 1990, cet endroit a servi de base d’essai à 135 explosions nucléaires soviétiques dont 87 dans l’atmosphère. Le 30 octobre 1961, y fut testé la « Tsar Bomba », une bombe à hydrogène de 57 mégatonnes, la plus puissante jamais conçue : 1400 fois la puissance de l’attaque sur Hiroshima avec un champignon nucléaire culminant à 64 kilomètres dans notre atmosphère…Autant dire que Tchernobyl en comparaison, c’est de la roupie de sansonnet…Mais ce polygone nucléaire russe n’a pas laissé beaucoup de trace dans la mémoire collective internationale. Je vous conseille d’aller voir sur Wikipédia ce qu’on dit de cet archipel, appelé « l’archipel de la peur ».

A partir de cette base réelle, Yves H. va conduire le lecteur en 1997. Il va suivre une patrouille militaire russe qui surveille « mollement » les limites de ce territoire. Un message de détresse vient de la base abandonnée. Qui a envoyé ce curieux message alors qu’il n’y a pas d’âme qui vive ? La patrouille y est envoyée en hélicoptère et commence une histoire fantastique, une faille spatio-temporelles qui va les transporter de 1997 à 1955, de 1955 à 2012, dans un univers concentrationnaire où se mêle l’horreur, l’idéologie, le suspense, une déflagration atomique,…

Hermann se met au diapason du scénario abouti, inventif et haletant. Les personnages s’en tireront-ils ? Je laisse au lecteur le soin de découvrir la fin de cette histoire sombre, très sombre…A noter qu’en fin d’album, une postface d’Yves H. remet l’album dans son contexte historique avec des crayonnés de son père Hermann.

Station 16, c’est du tout bon. Le Lombard a frappé fort pour marquer les 20 ans de la collection « Signé ». Espérons que les autres albums prévus pour 2014 dans cette collection seront tous du même niveau. Les auteurs ont réussi à m’étonner à nouveau et j’ai lu l’album d’une traite, ce qui est quand même révélateur. Excellent album que je vous recommande chaudement, même si l’histoire se passe dans la neige et le grand froid.
Graphisme : 8,5/10
Scénario : 8,5/10
Moyenne : 8,5/10
Lien internet vers le site des éditions Le Lombard : ICI.
Capitol.

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