
Dessin : François Boucq – Scénario : Alejandro Jodorowsky
Couleurs : Alexandre et François Boucq
Editions Delcourt
Sortie 20/11/2013
72 pages
Prix conseillé : 15,50 €
ISBN : 9782723487016
Aventure, Western
Résumé (de l’éditeur): S’il veut faire juger Pretty John pour ses crimes, le Bouncer va d’abord devoir s’évader du pénitencier de Deep-End dans lequel il se retrouve pris au piège. Située au beau milieu d’un désert brûlant infesté de crotales et autres joyeusetés, cette prison est un trou à rats de la pire espèce régie par ses propres règles. Une véritable cour des miracles qui rassemble la plus belle bande de salopards de tout l’Ouest. Et c’est le diable en personne qui règne ici en maître ! Pas facile de sortir de ce guêpier, surtout quand on a une horde sauvage à ses trousses…Fin du diptyque sanglant et grandiose initié.

Mon avis : J’ai profité de la trêve de Noël pour lire la totalité des 9 tomes de la série parues à ce jour. J’ai pu lire ainsi dans la continuité la totalité de la saga de Bouncer, le manchot le plus connu de l’Ouest. Lors de l’interview mémorable que j’avais pu faire de François Boucq fin de l’année 2012 à la galerie Champaka à Bruxelles, l’auteur m’avait expliqué la démarche qui était la sienne, et celle de Jodorowsky, pour étonner le lecteur, lui présenter un western décalé et inédit, une histoire que le lecteur n’a lu ou vu nulle part ailleurs. La recherche du détail « qui tue », de la scène mémorable, qui laissera une trace indélébile dans la mémoire du lecteur.

A la fin du tome 8, le lecteur est resté sur un « cliffhanger », un suspens insoutenable. Que va-t-il arriver à Bouncer qui a réussi, et comment (!), à se sortir de l’épreuve de l’ours ? Un an et 72 planches plus tard, Boucq et Jodorowsky nous proposent une fin d’histoire haletante avec de nombreux rebondissements, des coups fourrés, des personnages déjantés et abjects, des coups de théâtre bien orchestrés, une poursuite digne des meilleures sagas et une fin de l’histoire avec une mise en abîme…

Tout ce qui fait l’univers de Bouncer est mis en concentré dans ces 72 planches de très grande qualité, d’une virtuosité époustouflante. François Boucq a le chic pour décrire les situations scabreuses mais aussi des décors à couper le souffle. Que ce soit dans le désert, sous la chaleur étouffante, ou sous la neige dans le froid, il réussit à faire passer le lecteur par tous les sentiments. Mais le meilleur dessin n’est rien sans un bon scénario. Jodorowsky avec l’aide de son compère dessinateur s’est vraiment surpassé pour nous faire « déguster », dans tous les sens du terme, un scénario hors norme. C’est plein de trouvailles, bien monté, bien agencé. Le lecteur ne peut que tomber dans le piège tendu.
En plus de cela, la colorisation d’Alexandre (le neveu) et de François Boucq nous donne toute la gamme des ambiances en fonction du décor et de l’action en cours. Un élément important également de l’histoire, la touche complémentaire importante.

Soulignons également que cette série représente l’Ouest de la conquête, le western dans son côté le plus vil, cet espace où la loi et la justice ont peu droit au chapitre, où la violence est la loi du plus fort. Ajouter à cet état des lieux, le sexe, qui fait tourner le monde, et que Jodorowsky aime mettre à sa sauce…Vous l’aurez compris, cette série n’est pas à mettre dans toutes les mains et est destinée à un public adulte et averti.

Au final, j’estime que ce tome 9 de Bouncer est un des plus réussi, un des plus abouti, d’autant plus qu’il finit une histoire, un cycle de deux albums. J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire et c’est pour moi le dernier coup de cœur de cette année 2013.
Graphisme : 9,5/10
Scénario : 9,5/10
Moyenne : 9,5/10
Pour rappel, l’interview de François Boucq à Samba BD : ICI.
Capitol.

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