Les petites Chroniques (38) Ivanohé – Les P’tits Diables Tome 16 – Green Blood Tome 2

Ivanohé Tome 1 Le chevalier déshérité


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Scénario : Lécureux, Roger
Dessin : Scarpelli, Otellio
Editeur : MLP
Collection : Mon Journal


 

Saluons la réédition par la fameuse maison d’édition MON JOURNAL, du plus célèbre héros médiéval des 60’s, j’ai nommé IVANHOE.

Cette nouvelle édition commence au premier épisode dessiné par le très talentueux Joseph SCARPELLI ( il y eut aussi Garcia ) d’après un scénario de Ollivier et Lecureux.

En deuxième partie une très bonne série aussi: LANCELOT, et pour finir en restant dans la chevalerie: LE CHEVALIER BAYARD.

Un très beau petit format en noir & blanc comme les plus vieux d’entre nous ont connu et que les parents des plus jeunes ont aimé.

Paru le 5 novembre 2013 – BIMESTRIEL – 130 pages – 4€90

 

7/10

 

JR

 

 

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Les P’tits Diables Tome 16 La pire des pires sœurs


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Dessin : Dutto, Olivier
Couleurs : Bekaert, Benoît
Dépot légal : 10/2013
Editeur : Soleil Productions
ISBN : 978-2-302-03094-7
Planches :44

 

 

La saga des aventures de Tom et Nina continue dans ce 16ème tome. Comme à son habitude Olivier DUTTO nous régale avec ses gags pétillants ! Les P’tits diables une série humoristique à partager, sans aucunes modérations, en famille.  Nina est toujours aussi espiègle. Elle arrive toujours à faire punir son frère Tom.  Tom toujours égal à lui même ne voit pas arriver les punitions. Les P’tits diables une bonne tranche de bonheur dans ce monde tristounet.


7/10

 

Revedefer

 

 

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Green Blood Tome 2


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Dessin : Kakizaki, Masasumi
Dépot légal : 10/2013
Editeur : Ki-oon
ISBN : 978-2-355-92583-2
Planches :186

 

 

Le tome 1 m’avait bien scotché !!! Qu’en est-il du tome 2 ? KO debout le père Revedefer !!! Ce tome 2 est encore plus intense que le précédent !!!  Masasumi Kakizaki nous a  concocté un scénario de folie !!!!  Les dessins sont splendides !!!! Que des points positifs, rien à redire !!!!!!!


Gros coup de cœur !!!! Vivement la sortie du tome 3 !!!!

 

9/10

Revedefer


S.P.E.E.D. Angels – Tome 02 – Le carnaval des pantins

  

didier tarquin,tony valente,s.p.e.e.d. angels,speed angelsdidier tarquin,tony valente,s.p.e.e.d. angels,speed angels, soleilScénario : Didier Tarquin

Dessin : Tony Valente

DL : 09/2013

Editeur : Soleil Productions

ISBN : 978-2-302-02471-7

Planches : 62

 

 

 

 

Résumé éditeur du tome 01 (non chroniqué sur le blog) :

Manatown de nos jours… Eve la rousse, Selma la brune et Kat la blonde partagent une colocation dans un petit immeuble. Étudiantes dans la vie de tous les jours, leur vie est rythmée par les cours, le shopping, la mode, les garçons et leurs chamailleries. Bref, leur quotidien semble des plus ordinaires.

Ordinaire ?… En apparence, seulement ! Elles sont en réalité toutes douées de super pouvoirs, sans qu’aucune d’entre elles ne connaisse le secret des autres.

Mais l’arrivée de Jane Blond, alias Blondie, agent secret sous couverture du S.P.E.E.D. (Section des Phénomènes Étranges Extrêmement Dangereux) comme nouvelle colocataire va révéler leur secret…

 

La suite de cette chronique contient de légers spoilers pour ceux n’ayant pas lu le tome 01.

 

didier tarquin,tony valente,s.p.e.e.d. angels,speed angels, soleilDans le tome précédent Eve et Blondie ont terrassé le robot géant. Ce dernier gît, quelque part au milieu des ruines de Manatown.

 

Un deuxième tome centré sur les relations entre nos héroïnes sous la menace d’un terrible ennemi : le Grand (pas par la taille) Boudini, le diabolique marionnettiste-magicien, qui veut récupérer les restes du robot géant  pour le réactiver et en faire un indestructible serviteur du mal…

 

didier tarquin,tony valente,s.p.e.e.d. angels,speed angels, soleil

 

Pour sa première série en tant que scénariste nous retrouvons ici Didier Tarquin dans un album avec une intrigue se déroulant à un rythme enlevé.

 

didier tarquin,tony valente,s.p.e.e.d. angels,speed angels, soleilLes dessins sont quant à eux assurés par Tony Valente dans un style assez clair où l’action est bien rythmée. Moins fan des couleurs par contre, trop flashy pour moi mais comme je pense ne pas être le public cible (ados 12-17 ans) ce n’est pas bien grave.

 

En attendant l’épisode final, ce volume ne décevra pas les fans du premier tome.

 

Difficile de noter un tel album tant il se trouve loin de mon univers. Toutefois je le conseillerai à un public adolescent plutôt girly. (plus Totally Spies que Justice League.) 

 

INTERVIEW ERIK ARNOUX (seconde partie).

2013-11-05 10.33.59.jpgDans cette seconde partie de l’entretien que nous a accordé Erik Arnoux, il nous parle plus précisément de sa façon de travailler,de ses références, de ses projets et plus particulièrement de la suite de la série « Sara Lone ».

SambaBD : La série Sara Lone va se faire en 2 tomes ou plus ?

Erik Arnoux: C’est une série en 4 tomes. J’en ai parlé dès le début mais c’est Patrick Pinchart qui a un peu ralenti mes ardeurs. Il m’a dit que le marché était compliqué et qu’il fallait faire un diptyque. Quand je faisais le tome 1, c’était impossible de raconter ce que je veux raconter en deux tomes. Il s’agit d’une histoire d’une fille qui est prise dans un piège, une toile d’araignée dans laquelle elle ne peut pas vraiment se sortir et qui va trouver son point d’orgue 3 ans et demi plus tard à Dallas. C’est fortuit, c’est le hasard. Au début, Patrick, sur les teasers, voulait la vendre dans le genre : « c’est une fille face à son destin, elle a un fusil et elle tire ». Non, pas du tout. C’est une fille qui est ballottée et qui va se trouver contrainte à réagir mais pour sauver sa peau. C’est une battante par la force des choses. Pour moi, c’est une histoire en 4 tomes. Le premier tome en 1960, le deuxième 1961, le troisième 1962 et le quatrième et dernier du cycle en 1963.Je parle un peu en terme de cycle parce que je voudrais en faire d’autres évidemment mais cela dépend de tellement de paramètres aujourd’hui que cela parait difficile de savoir où on en est. Le 1 est sorti, le 2  est financé le jour même de la sortie du tome 1.Les édinautes ont voulu me faire plaisir, c’est un peu un symbole. Mais dans l’absolu, on a mis 9 mois pour boucler les 100% du tome 1. On a mis 11 mois pile pour financer 100% du tome 2 avec pourtant un budget réduit de 8000€ par rapport au premier tome.Ca s’est quand même beaucoup ralenti.

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SambaBD : Au départ, tu es un dessinateur et puis t’es devenu scénariste. Peux-tu m’expliquer la raison du cheminement ?

Erik Arnoux : J’ai toujours pensé que dessinateur et scénariste étaient deux métiers très différents et que quand tu es dessinateur, tu n’es pas nécessairement scénariste et vice versa. Puis, j’ai commencé chez Glenat avec Daniel Bardet que j’ai été chercher parce que c’était un gars qui à l’époque venait de sortir « les chemins de Malefosse » qui marchaient plutôt pas mal. Il venait de sortir également « les chroniques de la maison Le Quéant » qui par contre ne marchait pas très bien mais qui a révélé Patrick Jusseaume qui fait maintenant « Tramp ». Donc, j’étais un peu dans cette mouvance. J’ai été le voir. Je lui ai dit que j’aimais bien ce qu’il faisait. Il n’était pas très chaud. Mais finalement, deux heures après, j’étais chez lui.

timondesbletome04.jpgOn a sympathisé et il m’a donné « Timon des blés » pour la collection Vécu. Henri Filippini me l’a signé quasiment tout de suite quand je lui ai amené les pages. J’ai fait les deux premiers tomes puis au troisième tome, je me suis rendu compte que l’histoire me plaisait sans me plaire. Je n’étais pas plus fou que ça de ce que m’écrivait Daniel. Peut-être que si j’écrivais moi-même mes propres histoires, je serais plus heureux. J’ai commencé à lui en parler. Il m’a dit qu’il me comprenait. Au départ, il m’avait fait un héros  que j’avais un peu dessiné à mon image à l’époque. Quand tu es dessinateur, tu as toujours tendance à dessiner des personnages qui te ressemblent. Le héros, Timon des blés, c’était un peu moi. Le personnage, c’est un personnage très misogyne finalement, je le découvre au fil des pages. C’est un personnage qui détestait les femmes, ce qui ne l’empêchait pas de les honorer de temps en temps parce qu’il faut bien que cela se passe. Il adorait les chiens. Moi, c’est strictement le contraire (rires).Je déteste les chiens et j’adore les femmes. C’était un peu chiant de me retrouver à dessiner contre nature une histoire qui ne m’intéressait pas plus que cela mais qui ne se vendait pas trop mal puisque la collection Vécu était une collection gentiment représentée.

sophaletta01.jpgPour donner une idée, quand Henri Filippini m’avait accueilli chez Vécu, il m’avait dit : « Bon, alors le premier tome, on ne veut pas moins de 15.000. Si on fait moins de 15.000, on arrête ». Et puis le premier tome est sorti et on a vendu 12.800 albums. Et là, il m’a dit : « c’est moins que ce qu’on espérait, mais on va quand même faire le deux ». T’imagines aujourd’hui quand tu fais des chiffres comme ça, un premier tome qui fait 12.800, c’est un best seller ! Je me suis donc dit que finalement ce ne serait pas plus bête de faire mes scénarios moi-même. Je ne me plaindrai de rien. Je suis en très bonne entente avec Daniel et je lui dis que j’arrête. Je lui ai trouvé un autre dessinateur (Ndlr : Elie Klimos) qui a fait la suite. Il a fait 4 autres albums après moi de « Timon des blés ». Moi, je me suis lancé dans Sophaletta que j’ai écrit et dessiné tout seul après. C’est comme ça que je suis devenu scénariste. De fil en aiguille, je me suis rendu compte que je pourrais faire cela. Puis j’ai proposé une autre histoire, puis une autre histoire…J’ai du en écrire à ce jour 20 ou 25.

SambaBD : Par rapport au travail de Morancho, es-tu dirigiste ou bien tu le laisses faire ?

Erik Arnoux : Morancho est très doué. Probablement beaucoup plus doué que moi. C’est un garçon qui a vraiment beaucoup de talent mais j’ai une vision de la mise en scène qui est beaucoup plus percutante que celle qu’il me propose. Donc du coup, il a accepté que je lui fasse des roughs qui sont d’ailleurs dans l’E-book que tu peux télécharger avec un code quand tu as acheté l’album. Tu as tout le scénario que j’ai écrit et les roughs. Ce sont des petits rectangles qui simulent ta planche et qui montrent en gros les cadrages que tu as envie de voir. David me faisait au début des cadrages que je trouvais un peu « plan-plan », un peu trop « face-face ». Petit à petit, il m’a incité à les faire tous et j’ai fait le découpage de l’ensemble de l’album en roughs et en montages. C’est pour cela qu’il y a beaucoup d’images en longueur parce que c’est un truc que j’aime beaucoup, qui  n’est pas nécessairement quelque chose que David aurait fait spontanément. David m’a dit l’autre jour : « C’est bien parce que tu m’as fait aller dans une voie où je n’aurait jamais pensé aller. J’ai fait des vignettes auxquelles je n’aurais jamais pensé parce que tu me les avais suggérées, voire imposées ». Je ne suis pas dirigiste au point que je suis incapable de voir s’il fait un dessin bien mieux que ce que j’ai prévu. J’essaye toujours d’aller vers le meilleur. Certains dessinateurs détestent cela. J’ai bossé avec des gens avec qui cela ne s’est pas bien passé. Etant dessinateur, je trouvais qu’ils ne mettaient pas assez en valeur mon scénario par rapport à ce qu’ils auraient pu faire. Ils lisaient le scénario puis point barre. Ils en restaient là. Avec David, par contre, c’est beaucoup plus constructif. Il est très à l’écoute. Il a compris que je lui amenais un petit plus qu’il n’avait pas nécessairement et qu’il a maintenant. Il a un regard qui est bien meilleur. Il a commencé le tome 2 et il a fait des roughs pour me montrer. Je lui ai dit que j’allais continuer à les faire mais c’est marrant car je suis assez proche de ce qu’il a dessiné.

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SambaBD : Comment travaillez-vous ? Par mail, par Skype ?

Erik Arnoux : Enormément par Skype. Le scénario est écrit. J’ai un découpage de planche avec mise en situation et dialogue, avec un petit rough accompagnant. Je lui envoie cela. On « parle » par Skype uniquement car on ne parle, ni l’un, ni l’autre, nos langues respectives.  Je lui explique mon rough, la corrélation entre le rough et le scénario. Après, je n’ai plus trop de nouvelles. Il m’envoie en général la page finie. Il peut arriver que sur ces pages finies, il y a des dessins que je n’aime pas du tout  ou simplement qui ne sont pas justes, qui ne servent pas l’histoire. Jamais, je ne ferai refaire un dessin gratuitement juste parce que je n’aime pas. Sur le bouquin, en gros, il y a une vingtaine de dessins qu’il a refaits parce que cela pouvait être amélioré. Comme c’est un garçon très à l’écoute, à chaque fois il les a refaits et à chaque fois, c’était bien meilleur. D’ailleurs, on ne s’est pas disputé!

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SambaBD : Quelles sont tes références au niveau de la bande dessinée. Qu’est ce que tu aimes ?    

Erik Arnoux : C’est vaste. Dans les gens que j’aime énormément, il y a Hermann que je trouve admirable. J’ai grandi un peu avec lui dans le journal Tintin quand j’étais môme. Il y a évidemment Giraud. Des gens qui sont un peu plus moqués aujourd’hui comme Jacques Martin ou Jean Graton, qui m’ont fait découvrir la bande dessinée quand j’avais 12 ans en 1968. Et Franquin, Jijé. C’est des anciens parce que les nouveaux d’aujourd’hui, cela n’a plus le même sens. Après, c’est des goûts personnels, des goûts de lecteur. Mais je te parle plus de ceux qui m’ont influencés. Ces gens ont été des moteurs quelque part pour moi. C’est d’autant plus marrant que quelques temps après, je les ai rencontrés, je les connais. C’est encore plus fort quand tu rencontres les gens que tu lisais quand tu étais môme. Tu rencontres Tibet, tu rencontres Dany, Jacques Martin. Tu parles avec eux. Tu fais tes propres albums, tu es un collègue. Quand j’étais petit, je lisais tintin, Spirou et Pilote. Donc, je suis assez éclectique par rapport à la bande dessinée franco-belge.

SambaBD : Quand va sortir le tome 2 de Sara Lone ?

Erik Arnoux : Dans l’idée, c’est de ne pas laisser traîner trop de temps entre les périodes mais ce qui m’ennuie un peu, c’est que c’est une période de tueur puisque toutes les grandes sorties se font entre septembre et décembre finalement. En trois mois de temps, on a un personnage phare dans chaque collection, un Blake et Mortimer, un Alix,… Enfin, il y a tout. Toutes les séries ont sorti un titre. Ce qui fait que je n’ai pas l’impression de faire partie des anciens. Donc, c’est un peu ennuyeux. J’avouerai que j’ai aussi choisi Sandawé  pour deux raisons. La première, je ne suis pas allé contraint et forcé, comme tu l’as compris. J’y suis allé parce que je voulais vivre cette aventure là. Mais la deuxième raison, c’est que je me suis dit aussi qu’un éditeur qui a très peu d’albums va forcement les défendre dix fois mieux qu’un autre éditeur, comme ceux avec qui j’ai travaillé, qui ont tellement de bouquins à lancer, quelques fois des trucs plus importants que le tien. Toi, tu bosses pendant un an donc tu as envie qu’il soit défendu. Quand dans la période chez ton éditeur, il y a 30 albums qui vont sortir, tu n’as aucune chance d’être défendu mieux qu’un autre. Alors que chez Sandawé, il faut être clair: sur ce semestre-ci, ils sortent deux albums. Il y a « yoyo post-mortem » et le mien, « Sara Lone ». Je m’étais dit qu’avec deux albums, ils allaient pouvoir le travailler sérieusement et c’est d’ailleurs ce qu’ils font. J’ai énormément de presse derrière. J’ai beaucoup de propositions. Je ne sais pas du tout comment cela va se concrétiser au niveau des ventes mais c’est certain que j’ai un retour sur cet album que je n’ai jamais eu sur aucun album depuis que je fais de la bande dessinée, depuis 1977!

 

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SambaBD : As-tu d’autres projets en route pour le moment ?

Erik Arnoux : Oui, j’ai d’autres projets en route mais je ne peux pas trop en parler parce que ce n’est pas signé. J’ai bien évidemment le prochain Sara Lone. Là, il est fait. Je suppose que dans pas longtemps, on va lancer le financement du tome 3 parce que même si on ne le fait pas tout de suite, il faut bien qu’on y pense. Cela met quand même un certain temps. Sandawé est très connu en Belgique, je crois. En France, j’ai dédicacé ce week-end et les gens découvrent. Ca les intéresse mais ils ne connaissent pas vraiment. Donc, il y a un potentiel de connaissance à avoir grâce à Sandawé qui parait très important mais qui, pour l’instant, est un peu aux balbutiements. D’autre part, en tant que dessinateur, j’ai deux albums sur lesquels je vais travailler et qui sont, un, un spin-off et un autre, une reprise. Mais je ne peux pas en parler pour le moment. C’est des choses sur lesquelles je travaille avant que les contrats ne soient signés.

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SambaBD : Dernière question. Quels arguments mettrais-tu en avant pour décider les lecteurs de SambaBD à acheter l’album « Sara Lone ». Quels points forts mets-tu en avant ?

Erik Arnoux : le point fort, dans la bande dessinée, c’est le dessin. Or, le dessin de David Morancho est juste vraiment vachement bien. Cela fait longtemps que je n’ai pas travaillé avec pareil dessinateur. Je pense que c’est vraiment un des plus forts qui a un dessin très intéressant et une marge de progression énorme. Il un trait très élégant, Il fait les couleurs très bien. C’est surtout ses qualités à lui que je mettrai en avant. Mes qualités scénaristiques, j’ai quand même fait quelques bouquins. Donc les gens qui me lisent savent que je sais écrire une histoire et la raconter. Après, s’ils ont envie de nous suivre là dessus, je l’espère mais je n’en sais rien. Je tiens à préciser que Sandawé est une petite maison d’édition mais qui fait attention à ses auteurs. Ils ont fait très attention à moi. Tout ce que j’ai demandé, je l’ai obtenu. Sur le plan qualitatif,  on a un album qui est magistralement imprimé par Lesaffre. On a une qualité de bouquin au niveau technique irréprochable. On a un carton très épais pour la couverture qui fait que l’album a vraiment de la « main » quand tu le tiens. C’est un format classique, un 22X30 comme Largo Winch mais ce n’est pas un 24X32. Je ne voulais pas un 24X32 pour deux raisons. La première, je pense que c’est un peu une mode et dans cette BD, je n’ai pas  de dessins qui vont à la coupe. Donc, du moment qu’il y a un blanc tournant autour qui permet de faire vivre la page, il n’y a pas de soucis. Mais surtout, surtout, je ne voulais pas un prix d’album trop haut. On voit des albums qui dépassent 14, 15, 17, 20 euros. Je trouve cela juste démentiel. Moi, j’ai un prix d’album qui est à 11,95 euros pour un album qui est techniquement « grave au poil ». Il est super beau, il y a un vernis sélectif sur la couverture. La couverture est matte, épaisse. Le papier est très blanc, très beau. Sur ce plan là, Patrick Pinchart a fait un boulot juste irréprochable avec les gens de chez Lesaffre qui sont, mais cela n’est pas une nouveauté, des cadors dans le domaine.

 

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Interview réalisée le 14 novembre 2013 par Capitol pour SambaBD.

Intéressé par l’album ? Intéressé par le Crowdfunding? Voici le lien vers le site internet de Sandawé : ICI.

Le blog d’Erik Arnoux: ICI.

« Pinky princess » (Sara Lone N°1), par David Morancho et Erik Arnoux © Sandawé, 2013.

INTERVIEW ERIK ARNOUX (première partie).

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A l’occasion de la sortie du premier tome de « Sara Lone » paru chez Sandawé, nous avons pu dialoguer avec Erik Arnoux, scénariste de la série. C’est sans langue de bois qu’il a répondu à nos questions. Erik est un grand bavard, il suffit de lui poser la première question pour qu’il nous embarque dans son univers de la bande dessinée. Dans cette première partie, il nous parle de l’origine du projet et de son approche avec le crowdfunding chez Sandawé. 

SambaBD : Comment est né le projet Sara Lone ? Comment as-tu rencontré David Morancho, le dessinateur espagnol ?

Couv_199089.jpgErik Arnoux : On ne se connaissait pas mais, avec internet, j’avais repéré ses dessins dans un forum. C’était, je crois, BD paradisio. Il y avait à un moment donné une « carte blanche » à des auteurs et il avait fait passer des planches à lui. C’était un dessin un peu réaliste, pas mal du tout.  Comme il avait laissé son adresse, je lui ai envoyé un petit mot. Je lui ai dit que je trouvais cela bien et que, si il avait envie, on pourrait faire quelque chose ensemble. Il m’a répondu très gentiment mais c’était plutôt une fin de non recevoir du genre : « écoutez, c’est très bien de s’intéresser à moi mais j’ai du boulot… » C’était en 2005, de mémoire. C’était le moment où je terminais « Ava dream » au Lombard. Je sentais plus ou moins qu’on allait me piquer le dessinateur (Ndlr:Alain Queireix) pour le filer à Desberg dans le but de faire des spin-off de I.R.$.. La série que j’avais lancée chez eux, a été quasiment tuée dans l’œuf puisqu’ils sortaient le dessinateur de l’histoire. Moi, il me restait juste mes yeux pour pleurer. Je m’étais dit que si je leur proposais un dessinateur, cela pourrait aller. Je voulais proposer à David de faire la suite d’ «Ava dream». Comme Le Lombard ne m’a pas vraiment poussé dans cette idée, j’ai laissé tomber.

Puis, en 2009, il m’a envoyé un mail en me disant qu’à priori il n’était pas contre le fait deavadream01couv_20081127_80405.jpg travailler avec moi. Si j’avais des idées, il avait du temps devant lui. Il avait toujours envie de bosser pour des éditeurs dans la BD de style franco-belge qui attire beaucoup les dessinateurs espagnols, italiens,…Je lui ai envoyé sept départs d’histoire qui sont des pitchs. Quelques lignes avec  un intentionnel de ce que cela pourrait raconter. Il en a trouvé un ou deux de pas mal mais globalement, il n’en a trouvé aucun qui lui plaisait vraiment. Il m’a demandé d’écrire quelque chose spécialement pour lui. Il a suggéré le thème du bateau et de la pêche. Quand j’ai lu son mail, j’ai été un peu dubitatif. Je ne le sentais pas trop. Mais une semaine ou deux avant, j’avais vu un reportage à l’émission « Thalassa » sur France 3 consacré aux pêcheurs de crevettes dans le golfe du Mexique. J’ai trouvé que c’était des décors intéressants et un sujet pas traité. Je ne me voyais pas le lancer sur des pêcheurs bretons ou de la mer du Nord mais je voulais quelque chose de plus exotique. Je lui propose l’idée, il me dit : « c’est pas mal, je serais intéressé par un polar ». Je pars sur le polar noir, les années ’50. Puis, je me dis que si je me lance sur les années ’60, l’administration américaine, c’est l’administration Kennedy. Il y a plein de trucs à raconter autour. Le golfe du Mexique, cela peut se passer au Texas, en Louisiane, l’Alabama et la Floride qui sont des états côtiers, pas loin de Cuba. J’ai écrit une page complète de synopsis. Un intentionnel qui était assez flou, là aussi, mais qui situait le personnage dans les années ’50 et ’60, avec une trame policière autour du syndicat des pêcheurs de crevettes. J’ai fait le pitch, David a dessiné deux pages. On est en fin 2008, début 2009. Je viens de sortir « Ava dream » au Lombard, j’ai fait un collectif chez Soleil, mais je n’ai rien de précis juste derrière. Comme en plus « Ava Dream » s’arrête puisque Desberg m’a « gaulé » Alain Queireix pour faire une spin-off d’I.R.$., je me retrouve « Gros-Jean comme devant ». Je n’ai pas trop d’autres projets. Je fais un peu de pubs en passant. Globalement, en BD, je n’ai pas grand-chose.

On a présenté le projet à tout le monde, je crois. Je le propose à tous les directeurs de collection que je connais personnellement puisque je suis déjà dans le métier depuis un certain temps. C’est des gens que je vois en festival, j’ai des copains qui bossent avec eux. J’envoie chez Dargaud, au Lombard évidemment, Glenat, Vents d’Ouest, Bamboo, etc…J’envoie des mails et vu qu’ils en reçoivent dix par jour, je leur rappelle que j’ai un petit potentiel, cela fait pas mal d’années que je suis dans la bande dessinée, que j’ai vendu quelques dizaines de milliers d’albums et qu’à priori un bouquin de moi cela peut avoir un certain attrait. Je dois dire que quand je le fais, je ne suis pas plus emballé que cela. J’ai reçu les pages de David entre-temps, il en a mis une en couleurs. Autant son dessin m’emballe sur les essais que j’ai vu avant en 2005, autant là quand il fait mon truc, je sais pas…J’ai l’impression que si moi j’avais été directeur de collection, j’aurais fait ce qu’ils ont fait tousa et j’aurais dit : « écoute, c’est sympa mais, bon, vu le marché,… ». Ce n’est que des refus. Cela nous déçoit un peu. D’autant plus que j’avais dit à David : « Ne t’en fais pas, je suis dans le métier depuis longtemps. Je vais trouver un truc sans problème ».  Et je ne trouve pas, donc je passe un peu pour un gland. Lui, il me dit que ce n’est pas grave mais je sens bien qu’il est déçu. Ensuite, on se perd de vue pendant deux ans.

sandawe_logo.jpgEt puis je découvre, je ne sais plus comment, Sandawé. J’aime beaucoup l’idée du crowdfunding. Je me dis que j’enverrai bien un projet à Patrick Pinchart, le directeur de Sandawé. Je ne le connaissais pas mais j’avais des potes qui ont bossé avec lui sur le magazine Spirou. Je lui envoie un mail en lui disant que je suis intéressé par la formule de BD participative, que je suis enthousiasmé par cette nouvelle formule. Je ne le fais pas du tout en me disant : « je suis un gars qui a été refusé sur un projet, je vais le proposer ». La formule de crowdfunding est passionnante, j’ai envie de faire quelque chose pour eux tout en me disant que cela ne m’empêchera pas de faire de la bande dessinée pour les autres qui sont des gens avec qui je travaille de manière régulière. Surtout qu’au même moment, je suis entrain de faire « Poker face » pour jungle-Casterman avec qui cela se passe bien. Je vais continuer à en faire, Glenat me propose un truc. Cela se passe plutôt bien quand je décide de m’approcher du crowdfunding. Patrick Pinchart me répond et me demande si j’ai des projets dans mes cartons. Je lui envoie mes sept pitchs dont j’ai parlé tout à l’heure, plus un ou deux autres, plus un projet que j’avais dessiné. J’avais préparé avec Chrys Millien, avec qui je travaille souvent, avec qui j’avais fait « Witness 4 », un projet de science-fiction que j’aimais beaucoup. Je me disait que Patrick va voir que c’est déjà très avancé et il va me la prendre. Il me répond quelques jours plus tard qu’il a bien aimé et qu’il est très intéressé par mon histoire de bateau qui ne s’appelait pas encore « Sara Lone », mais plutôt un truc du genre « Virna Lone » , c’est après que j’ai trouvé le titre. Je voulais faire un jeu de mot avec « alone » et je cherchais un prénom de fille qui se terminait par « a ». « Lone » – « a-lone ». Je me disais « ah, mince alors ! » Pour moi, dans ma tête, cette affaire avait été bouclée. Elle avait été refusée. Le dessinateur ne m’avait pas plus enthousiasmé que cela au moment des planches d’essai. Je me suis dit : « est-ce que cela vaut vraiment la peine de se replonger là-dedans ? ». La science-fiction n’intéressait pas Patrick car il avait déjà quelque chose, un projet chez Sandawé avec Eric Maltaite appelé « les éclaireurs » et qui a disparu depuis des plannings. Il insiste sur le projet maritime. Me voilà bien emmerdé ! 

Patrick Pinchart↓

pinchart-patrick.jpgJe rappelle David Morancho en lui disant que cela fait deux ans qu’on ne s’est plus causé, mais on me propose un projet de crowdfunding. Il faut que je lui explique le concept car il ne sait pas ce que c’est. Il s’attend que je lui propose un éditeur, qu’on lui paie ses planches et puis qu’on avance. Là, c’est un peu plus compliqué que cela. Il va falloir mettre le projet en ligne. Si les lecteurs s’y intéressent, ils vont mettre du blé. Si ils mettent du blé, on va en avoir seulement quand le projet sera entièrement financé. Je lui explique tout cela. David ne parle pas un mot de français et moi, pas un mot d’espagnol. Par contre, il lit très bien le français ! C’est un gros avantage parce que mon scénario est écrit totalement en français et il a parfaitement compris tout ce que je lui ai écrit. David me dit : « qu’est ce que tu en penses, toi ? ». Je lui dis que l’aventure m’intéresse mais je comprends bien que pour un dessinateur qui a envie de bouffer et d’être payé de ses  pages, c’est un peu plus compliqué. Pour moi, scénariste, c’est moins difficile parce que je fais d’autres choses, cela prend moins de temps que de faire le dessin, que de passer son temps sur un album qui va te prendre un an. Il me dit qu’il me fait confiance.

Cela m’aide aussi. Je me dis que si je l’emmène dans une merde….Je dis à Patrick que c’est OK. David s’y met. Je propose quelque chose d’un peu plus établi. Je reprends bien mon histoire, je la cadre vachement plus. Et puis David m’envoie les premiers croquis qui n’ont pas grand chose à voir avec les premiers croquis qu’il m’avait proposé quelques années plus tôt. Je me dis que c’est pas mal mais je suis toujours sur la réserve pour ce projet. Et puis les pages d’essai arrivent et c’est à tomber! C’est les deux premières pages où le garçon et la fille sont sur la plage, la voiture… Les pages sont juste géniales et je me dis « waow ! » Je renvoie même un mail à David en lui demandant : « tu vas continuer tout l’album comme ça ? » « Oui, c’est mon style actuel… »  C’est comme cela qu’a commencé l’histoire…

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Première planche d’essai de David Morancho pour Sara Lone↑

SambaBD : Un projet sur Sandawé demande-t-il beaucoup plus d’investissement des auteurs ? J’ai vu que tu es (ou étais) très présent sur le site et le blog de Sandawé pour essayer de motiver les lecteurs.

Erik Arnoux : Cela va de soi car si tu n’y es pas…Les édinautes, les lecteurs qui financent le projet, viennent aussi chercher un contact avec un auteur. Les édinautes qui sont sur le site sont des passionnés de bande dessinée. C’est des gens qui ont, en général, entre 30 et 70 ans. Une grosse tranche a mon âge à moi, de la génération des années ‘50-‘60, passionnés de BD qui ont grandi avec Tintin, Pilote, Spirou et qui viennent d’ailleurs chercher plutôt de la BD réaliste et des histoires plutôt que de la BD humoristique. Et, c’est plutôt le problème de Sandawé parce que Patrick Pinchart est venu avec dans ses cartons pas mal d’aventures humoristiques. Il vient de Spirou. Mais cela ne passe pas du tout chez les édinautes. Les édinautes ne misent pas dessus ou très difficilement. Ils misent sur ce qu’ils veulent acheter en magasin mais pas sur des produits parce que c’est de l’humour, cela se vend bien en magasin, on peut faire des produits dérivés,…Ils n’ont pas de réaction pragmatique de gens qui veulent faire du fric avec du crowdfunding, ils ont des réactions de cœur et de coups de cœur sur des planches et mises donc de l’argent sur des projets  qui me semblent parfois pour moi totalement invendables à l’arrivée. Il y a des projets remarquables mais aussi d’autres pour lesquels j’ai du mal à appréhender l’avenir connaissant le marché qui est extrêmement compliqué pour le moment.

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SambaBD : Sandawé est une jeune maison d’édition, les tirages et la mise en place ne sont pas énormes. Est-ce que cela te pose problème à toi et surtout à ton dessinateur qui doit en vivre ?

Erik Arnoux : Quelque part, on a négocié une avance sur droit qui est un forfait de 15.000€ qui fait partie du financement. Le travail consiste dans le dessin, la couleur et le scénario. Par rapport à un auteur qui, comme moi, a 30 ans de métier, c’est léger. Pour un mec qui débute, c’est vachement bien parce que les conditions actuelles sont devenues un peu « tout et n’importe quoi ». On trouve encore des gens qui se font très bien payer en acquis, d’autres qui sont payés intégralement en avances sur droits, d’autres qui ont des forfaits absolument misérables parce qu’ils débutent. J’ai même rencontré des jeunes gens qui sont prêts à travailler pour rien du moment qu’ils sont publiés en se disant : « je ferai de l’argent en tant qu’auteur plus tard ! ». Ils sont entrain de carrément tuer le métier. Tout les acquits que nos grands anciens, Tibet, Graton, Paape, tous les grands auteurs de ces années ’60 et ’70, ont obtenu, et ils ont ramé pour réussir à les obtenir, ont maintenant totalement disparus parce que le marché n’est absolument plus le même. Les petits jeunes ont envie d’être publiés et sont prêts à casser les prix. Quand, toi, tu arrives derrière avec ton métier et ton expérience, la page, c’est autant. On te répond que non. « Ca, on ne paie pas ». C’est maintenant comme cela en négociation sauf si tu as déjà fait des blockbusters qui marchent bien. C’est devenu très compliqué de se vendre.

Concernant les petits tirages, je t’informe, mais Patrick Pinchart a déjà communiqué surCouv_132359.jpg cela, que Sandawé croit beaucoup en Sara Lone. Patrick m’a fait beaucoup confiance, je dois le reconnaître. J’ai signé le projet chez lui.  Il m’a laissé gérer mon projet. Il a fait confiance à mon professionnalisme et aux bouquins que j’ai déjà faits. Il m’a vraiment laissé la main. Il a finalement découvert l’album que quand il a lu les pages totalement finies de David au mois d’août. Tout était bouclé. Il a eu la plénitude du bouquin, des 46 pages, seulement fin août. Il l’a lu et il m’a envoyé un mail enthousiaste qui me disait que c’était très bien, que cela lui plaisait beaucoup. C’est mieux que ce qu’il pensait et on va en tirer plus que ce qui était prévu. Donc, ils ont fait un tirage qui dans l’absolu est le tirage le plus important de l’histoire de Sandawé pour l’instant. Je pense qu’ils espèrent avoir des retombées qui soient suffisantes, fortes en terme de vente, ou du moins d’impact, pour que cela devienne une bonne série de la maison. Ils sont très très jeunes, ils ont 3 ans et demi. Jusqu’à présent il n’y a pas vraiment de succès majeur. Il y a des regards mais il nous manque terriblement un blockbuster, des auteurs un peu capés qui seraient des locomotives et cela il faut que Patrick y travaille beaucoup. Est-ce que Sara Lone sera une locomotive? Je n’en sais rien. L’album vient de sortir, c’est difficile à juger. Pour le tirage, moi globalement, chez Casterman-jungle, il m’ont tiré 11.000 « Poker Face » quand ils ont tirés le tome 1, il y a deux ans, trois ans. Je crois qu’ils en ont mis 7000 au pilon. Je préfère une boite qui en sort peu mais qui est très réactive que d’avoir une boite qui va sortir plein de bouquins puis qui va presque m’engueuler, moi, parce qu’ils les mettent au pilon vu qu’ils se sont gourés ou qu’ils n’ont pas fait leur boulot.

Fin de la première partie de l’interview.

SARA LONE – tome 1: Pinky princess

Couv_199089.jpgPlancheA_199089.jpgDessin : David Morancho – scénario : Erik Arnoux

Editions Sandawé

Sortie : 30/10/2013

48 pages

Prix conseillé : 11,95 €

ISBN : 9782930623191

Polar, Amérique.

 

Résumé (de l’éditeur): Toute fin des années 50, au Texas. Une jeune femme au passé sulfureux se retrouve prise dans un engrenage destructeur après le meurtre brutal de son père, patron d’une modeste pêcherie artisanale de crevettes du golfe du Mexique… Quittant les nuits chaudes de la Nouvelle-Orléans, elle revient au pays après des années d’absence pour reprendre l’affaire à son compte, en dépit de l’hostilité ambiante…

 

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Mon avis : Sandawé nous propose un nouvel album financé par crowdfunding (les lecteurs financent le projet). Le duo des auteurs est inédit. Erik Arnoux, un pilier de chez Glenat, s’est attelé au scénario. Il s’associe à David Morancho, un dessinateur très talentueux mais inconnu au bataillon dans le monde du franco-belge. Le résultat est étonnant. On en vient même à se poser des questions sur la genèse de cette collaboration et le parcours qui a amené ce projet chez Sandawé. Cet album, c’est l’évidence même. Il devait être publié ou je n’ai jamais lu une bande dessinée…Cerise sur le gâteau, le jour même de la sortie de l’album (tome 1) en librairie, le tome 2 boucle déjà son financement, ce qui est exceptionnel! Autant d’éléments positifs, en si peu de temps, ne peuvent être simplement dû au hasard. Il se passe un phénomène « Sara Lone » et c’est Sandawé qui tiré la floche ! Les premières critiques sont plus que positives et les retours en librairie devraient être très bons. Le tirage a déjà été augmenté en vue de la sortie du tome 2 et le buzz devrait travailler à fond. J’en prends les paris…

Le dessin d’abord de David Morancho fait mouche. Ce dessinateur espagnol (c’est fou ce que les dessinateurs espagnols s’exportent depuis l’arrivée de la grave crise immobilière qui secoue ce pays) a édité en Espagne et aux Etats-Unis. Il a fait de l’illustration, des storyboards pour la publicité. Son dessin est complètement maîtrisé tant au niveau des personnages que des décors. Le trait est fin et a du style. Il a également un sens de la mise en scène et du cadrage. Le lecteur ne peut qu’adhérer directement à ce graphisme élégant. L’Amérique de la fin des années ’50 est très bien rendu.

 

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Le scénario d’Erik Arnoux, un nom dans le milieu, tant au niveau du dessin que du scénario, nous offre un polar bien ficelé où vient se mêler une chronique historique des USA, avec en arrière fond la découverte d’un trésor sous-marin, un conflit social, un complot d’Etat. Sara Lone est prise dans cette intrigue qui la dépasse. Mais la jeune femme a une personnalité forte et ne compte pas s’en laisser compter. Dès le départ, j’ai été captivé par l’histoire. Le problème, c’est qu’il faudra maintenant patienter pendant près d’un an avant de connaître la suite.

En conclusion, malgré la sortie dans une période trustée par les gros tirages, je suis persuadé que cet album peut avoir plus qu’un succès critique et faire une percée significative dans le classement des meilleures ventes. Ce sera maintenant le « bouche à oreille » et les libraires qui vont décider du succès commercial de cet ouvrage. Pour moi, il le vaut largement car c’est réellement une des bonnes surprises de cette fin d’année 2013. Bref, faites tourner l’info…

 

Graphisme :      9.0/10

Scénario :        8.0/10

Moyenne :        8.5/10

 

Capitol.

Vous aurez plus de précisions sur cet étonnant album dans l’entretien que nous a accordé Erik Arnoux à paraître en deux parties demain sur SambaBD.

 

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Copyrights « Pincky Princess » (Sara Lone, n°1) par David Morancho et Erik Arnoux © Sandawé, 2013

 

Juge Bao – T5 – Juge Bao & les larmes de Bouddha

juge bao,les larmes de bouddha,patrick marty,chongrui nie,éditions fei,chine,justice,moyen âge,enquêtejuge bao,les larmes de bouddha,patrick marty,chongrui nie,éditions fei,chine,justice,moyen âge,enquêteScénario : Patrick Marty

Dessin : Chongrui Nie

Editeur : Les éditions Fei

Date de Sortie : Novembre 2013

146 pages – petit format à l’italienne

 

 

Résumé éditeur

En route pour la capitale, le juge Bao échappe de justesse à un terrible accident. En pleine tempête de neige et séparé du gros de sa troupe , il trouve refuge dans un monastère, où un Bouddha miraculeux attise les convoitises, un fantôme terrorise les moines, et où notre magistrat seul et sans protection, va devoir lutter pour sa survie…

 

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Pour mon plus grand bonheur, je retrouve le juge le plus incorruptible de la BD. Le voilà cette fois séparé du gros de sa troupe et avec pour seul assistant le jeune apprenti Bao Xing. Ce dernier d’ailleurs mûrit à chaque nouvel épisode et se voit confier de nouvelles responsabilités.

Une fois de plus, le juge est confronté à la cupidité et la naïveté des hommes. Ce qui change dans ce volume, c’est la nature du lieu et des protagonistes. On sort des villages poisseux de la Chine du moyen âge pour toucher à la religion, au mystique, aux croyances et superstitions. Les faibles ne sont pas de pauvres villageois malheureux mais de simples – souvent au sens littéral – moines Bouddhistes, à qui l’on ferait avaler des couleuvres sans difficultés. Le juge est également beaucoup plus impliqué dans l’enquête qu’il mène. Son incorruptibilité lui a valu quelques ennemis qui commencent à s’attaquer directement à lui. Il n’est pas invulnérable, ce qui le rend d’autant plus humain. C’est là une des forces de ce récit et de cette série. Ce juge, impitoyable envers les mécréants et pétris de valeurs humanistes pour protéger les plus faibles, n’est pas un super héros mais juste un homme viscéralement habité par sa mission et une soif de justice sans limite.

 

Si vous ne connaissez pas encore cette série, croyez-moi, vous passez  à côté d’une vraie perle éditoriale. Le Juge Bao est un personnage qui a vraiment existé sous la dynastie des Song du Nord et les histoires que raconte Patrick Marty sont ciselées comme de vrais polars. Les dessins de Chongrui Nie sont de véritables œuvres d’art qui relèvent d’ailleurs plus de la gravure que du dessin. A coups de traits fins et ultra précis, il façonne des images hyper expressives et d’une beauté envoûtante. Les tomes précédents étaient déjà magnifiques, mais Chongrui Nie atteint ici une maturité graphique époustouflante.

 

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Ma note : 9/10

Loubrun


Pour rattraper votre retard, allez donc lire les chroniques des tomes 1, tome 3, et tome 4

 

 


XIII MYSTERY- Tome 6: Billy Stockton.

Couv_196000.jpgPlancheA_196000.jpgscénario : Bollée Laurent-Frédéric – dessin : Cuzor Steve

Série créée par Jean Van Hamme et William Vance

Editions Dargaud

Sortie : 25/10/2013

56 pages

Prix conseillé : 11,99 €

ISBN : 9782505019541

Aventure, polar, thriller.

 

Résumé (de l’éditeur): Il s’appelait Billy Stockton : vingt ans à peine et, sur les épaules, le poids d’une dizaine de meurtres… Dans ce tome 6 de XIII Mystery, Laurent-Frédéric Bollée et Steve Cuzor reviennent sur l’histoire de celui qui a croisé le chemin de XIII dans une cellule du sordide pénitencier de Plain Rock. Un récit poignant et captivant sur la dérive d’un gosse auquel la vie n’a laissé d’autre refuge que celui de la folie. Histoire d’une enfance volée, d’une vie sacrifiée.

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Mon avis : XIII Mystery est la série spin-off de XIII qui nous permet de découvrir dans le détail la vie des personnages secondaires ou annexes que les lecteurs ont croisés dans la série principale. Parfois, cette plongée dans l’intime des personnages de la série, nous donne un éclairage différent et peut ainsi changer notre point de vue de l’intrigue principale. Dans d’autre cas, l’apport est totalement anecdotique, sans plus. Le présent album sur Billy Stockton fait partie d’une troisième catégorie : l’album qui n’amène pas grand-chose à la série principale mais qui est rudement bien foutu, indépendamment du reste. Les auteurs se sont emparés d’un personnage annexe, juste de passage dans le tome 3  de la série XIII appelé : « Toutes les larmes de l’enfer ».

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Un pauvre type dont l’enfance et l’adolescence ont été dévastées par les aléas de la vie. Il échappe comme par miracle d’un terrible accident d’avion privé. Ses parents sont morts dans ce crash. Orphelin et marqué à vie, il est l’unique héritier de la « Cardwell food ». Il est riche, très riche et mis sous tutelle. Il est confié à une tante éloignée Alice Stockton et son mari Jack qui ne voient qu’une chose : la pension que le gosse va leur rapporter chaque mois. L’enfant est régulièrement battu et se rebelle. La bombe a retardement est en route…

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Le dessin de type réaliste  de Cuzor est bien dans le ton de la série XIII. Les découpages  et les angles sont rapides et rythmés. La lecture est fluide et agréable. Le Billy Stockton de Cuzor n’a pas vraiment le look de celui de Vance. Mais Cuzor lui a donné une belle gueule d’ange qui va très bien avec le personnage qu’il désire décrire. Car l’ange devient vite un démon.

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Le scénario de Laurent-François Bollée exploite bien le filon du personnage de Vance et Van Hamme. D’un banal psychopathe en prison, il en fait un monstre, tantôt Docteur Jekyll et tantôt Mister Hyde, qui a un passé, des antécédents, qui peuvent expliquer certains comportements. Cela n’excuse en rien l’homme mais cela fait comprendre comment il en est arrivé là. Pour accentuer le sentiment de thriller mais aussi d’horreur, le scénariste a eu l’idée d’y associer un personnage atypique, un épouvantail, complice et confident de Billy Stockton.

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Au final, un excellent récit, un exercice de style, très bien exécuté par ce duo d’auteurs.  Excellent !

 

Graphisme :      8/10

Scénario :        8/10

Moyenne :        8/10

 

Capitol.

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Battling Boy T1 : La mort d’Haggard West.

Battling Boy1.jpgBattling Boy1f.jpgDe Paul Pope chez Dargaud/Urban Comics sorti le 10/2013.

 

 

Dans ce premier épisode, un dieu guerrier expédie son fils, Battling Boy, dans un monde infesté de monstres assoiffés de sang. Il l’y laisse avec une carte de crédit magique et une valise pleine de tee-shirts enchantés. Ses instructions sont claires : ne pas rentrer à la maison avant d’avoir libéré la planète des monstres. C’est une mission difficile, et Battling Boy est persuadé qu’il n’est pas capable de l’accomplir. Mais s’il échoue, personne d’autre ne pourra sauver ce monde !

Super Boy !

battling.JPGAmis des comics option super héros avec des superpouvoirs, j’ai une super série pour vous (les autres, passez vite votre super chemin)

Alors Battling Boy m’a surtout fait penser à Invincible avec une petit dose de Thor pour le papa du super garçon super fort grâce à ses super T-Shirts( et non pas de super collants ici mais il a quand même une super belle cape super solide) .

Le ton est assez déjanté, on y trouve pas mal d’humour absurde dans un récit super dynamique. Franchement, ça se lit sans ennui mais bon ne vous attendez pas à du super subtil quand même. Le dessin est un peu à l’image de l’histoire : fluide, nerveux et aussi par moment assez « destroy ».

Voilà, une BD sympathique, plaisante à suivre pour se vider l’esprit super facilement.

NB : Il s’agit de la première super coédition entre Dargaud et Urban Comics.

a06-3e788fc.gifDessin

a06-3e788fc.gifScénario

a06-3e788fc.gifGlobal.

Samba.

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Les aigles de Rome Tome 4

adr.JPGadr4.JPGPar Marini chez Dargaud sorti le 11/2013.

A l’assaut !

ll a trahi. Marcus doit se rendre à l’évidence : Arminius, qu’il considère comme son frère, prépare une rébellion contre Rome, la cité qui leur a tout donné. Deux hommes, deux destins, une amitié déchirée et l’Histoire qui avance, inéluctablement. 

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Cinémascope.

adr3.JPGVous voulez de l’action et bien, vous allez être servi avec ce tome 4 des aigles de Rome. Marini a visiblement enclenché la mode cinémascope pour ce tome. Une fureur guerrière s’abat dès les premières pages, la boucherie commence, le sang gicle, les lames frappent avec violence les boucliers, les têtes tombent, les cris sont féroces .Et le dessinateur helvète  assure comme un dieu pour retranscrire ces batailles. Franchement, c’est tout simplement incroyable de voir une telle maîtrise. Bref, Marini orchestre ça comme un chef bourré de talent !

Vous l’aurez compris, ce tome 4 est d’abord un choc visuel, pour le coté histoire, tout semble s’enchaîner de façon logique, presque prévisible mais vous serez tellement pris par le tumulte des batailles qu’il vous sera difficile de relever votre nez avant la fin de votre lecture.

05-3e731b2.gifDessin 

a07-3e78901.gifScénario 

a08-3e78906.gifGlobal 

 

Samba.

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On en parle dans le camp fortifié.

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GOGGLES

Couv_199393.jpgPlancheS_40312.jpgDessin & scénario : Tetsuya Toyoda

Editions Ki-oon

Collection Latitudes

Seinen -One shot

Sortie : 10/10/2013

230 pages

Prix conseillé : 14,00 €

ISBN : 9782355925825

Manga, Seinen,Histoires courtes, société, Japon.

 

Résumé (de l’éditeur): Élevée par un père absent et une mère violente, la jeune Hiroko a fini, petit à petit, par se renfermer complètement sur elle-même et se mure désormais dans un silence total. Son seul lien avec le monde extérieur : une paire de lunettes de motard ayant appartenu à son grand-père, qu’elle porte jour et nuit et refuse obstinément d’ôter.
Recueillie provisoirement par une connaissance de ses parents, Hiroko cohabite dans son nouveau foyer avec Kôichi, un jeune chômeur nonchalant qui va devoir s’occuper d’elle…

 

 

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Mon avis : Il s’agit d’un recueil unique (pas une série) qui contient six histoires courtes qui se déroulent dans le Japon actuel. Des petites histoires qui dévoilent la vie quotidienne de personnes fragiles et délicates, entre rire et pleurs. Ce sont des petites tranches de vie décrites avec pudeur par Tetsuya Toyoda, auteur d’Undercurrent (sélection officiel à Angoulème en 2009). Même Jirô Taniguchi a aimé puisqu’il déclare « Goggles est une œuvre proche de la perfection dont la lecture m’a bouleversé ». L’album sort chez Ki-oon dans la collection Latitudes. Il s’agit donc d’un manga édité dans un format plus grand que la normale pour une meilleure mise en lumière.

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A la lecture, c’est vrai qu’il s’agit d’un album de très grande qualité et d’une sensibilité extraordinaire. L’auteur nous parle de gens qui ont l’air à première vue soit quelconques, soit mal barrés, ou les deux. On raconte par bribes courtes une partie de leur histoire. Mais c’est suffisant pour nous en dire assez et pour accrocher notre intérêt ou notre sympathie. Le dessin est bien maîtrisé, la narration est un petit bijou.

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J’ai refermé l’album avec un sentiment de plénitude, d’avoir lu un beau livre, des belles histoires, parfois disparates, mais qui au final forme un bel ensemble cohérent. Une petite pépite à découvrir de toute urgence !

 

Graphisme :      8/10

Scénario :        8/10

Moyenne :        8/10

 

Capitol.

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