Dessin : Sumoto Souichi
Editeur : Delcourt – Akata
Sortie en janvier 2013
200 pages
Genre : Action, Histoire, guerre
Inspiré du roman de Naoki Hyakuta
Résumé (éditeur)
Kentaro est un étudiant lymphatique peu motivé par le travail et la vie active. A la demande de Keiko, sa sœur, jeune écrivain freelance, il va se plonger dans son passé familial. Kyuzo Miyabe, son grand-père, était en effet un aviateur japonais, mort en tant que kamikaze quelques jours avant la fin de la seconde guerre mondiale. Etait-il le héros que tout le monde prétend ? Ou plutôt un terroriste ? Un lâche ? En recueillant les témoignages de ses anciens camarades de guerre, Kentarô va découvrir un homme complexe, aux multiples facettes, bien loin de l’image qu’il s’en faisait.
Kentaro et Keiko découvrent sur le tard l’existence de ce grand père mort pendant la guerre. Ils ne l’ont jamais connu, alors pour eux c’est le « grand père fantôme ». En enquêtant sur ce personnage, ils ne savent pas trop où ils mettent les pieds bien qu’ils aient quelques idées sur les kamikazes. Qu’ils soient héros pour les uns, ou terroristes pour les autres, ils ont toujours été des soldats ambigus et controversés. A mille lieues des clichés hollywoodiens sur la guerre du Pacifique, mais aussi des poncifs sur le patriotisme exacerbé de l’armée japonaise de cette époque, le témoignage que leur livre le vétéran qu’ils interrogent va se révéler douloureux pour les descendants de Miyabe.
Le personnage de Kentaro se révèle au fil des pages. C’est plutôt contraint et forcé qu’il participe au projet de sa sœur, et il découvre petit à petit que la grande Histoire est faite de petites histoires qui font la vie des hommes. Il prend alors pleinement conscience de ce qu’a coûté la guerre et n’a pas d’autres choix que d’en savoir plus sur ses origines.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center, le terme de kamikaze est quasiment devenu synonyme de terroriste. L’amalgame qui a pu être fait à l’époque par les médias a choqué nombre de familles japonaises. Ce manga ne cherche pas à redorer le blason de l’armée japonaise de l’époque, mais tente plutôt de faire un travail de mémoire pour ces soldats qui n’étaient pas tous candidats à la mort.
Rompant avec l’imagerie simpliste de la plupart des films de guerre qui ne proposent en général qu’une seule vision des faits, ce manga montre aussi le fossé d’incompréhensions qui sépare la génération des vétérans de la génération du 21ème siècle.
Le style réaliste proposé par Souichi Sumoto rend la lecture très facile pour qui aurait peu l’habitude du manga. Les flashbacks racontant la période de la guerre dynamisent le récit sans jamais trop s’éterniser permettant ainsi de toujours garder un pied dans le 21ème siècle et de suivre pas à pas les changements d’attitudes de Kentaro et Keiko. Par ailleurs, dans ces passages évoquant la guerre, Sumoto nous propose un graphisme beaucoup plus intense et détaillé que dans les périodes contemporaines.
A la fin de l’ouvrage les amateurs d’Histoire se réjouiront des 5 pages d’explications historiques sur les fameux avions Zéros et sur les kamikazes.
Ce premier volume lance parfaitement bien cette série prévue en 5 tomes.
Ma note : 8/10
Loubrun
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