Dessin : Iglesias Jésus Alonso – Scénario : Pierre Paquet
Sortie : 11/02/2015
Edition Paquet
208 pages – cartonné
Autobiographie, éditeur.
Résumé (de l’éditeur) : Une autobiographie d’un homme qui se retrouve éditeur un peu par hasard. On va suivre l’évolution de sa structure où lui-même se rend compte que la frontière entre sa vie professionnelle et sa vie privée est quasi inexistante…
«Ça ne doit pas être bien compliqué d’imprimer une BD.»
Mon avis : Il est rare de voir un éditeur réaliser un album BD sur sa vie privée et professionnelle. C’est ici le cas avec Pierre Paquet, fondateur et directeur des éditions du même nom, que certains appellent « le plus petit des grands éditeurs » ou « le plus grands des petits éditeurs »…A vous de choisir la bonne option…Il faut bien dire que la Maison Paquet a bien évolué ces dernières années. Après avoir pris des positions de niches avec des collections à thème comme Calandre (focalisée sur la voiture) ou Cockpit (sur l’aviation) avec la star de la Maison, Romain Hugault, Le groupe Paquet s’est bien diversifiée en reprenant Emmanuel Proust, en fondant Kramiek ou Chours. Des grands noms commencent des collaborations avec l’éditeur suisse. Bref, Les éditions Paquet ont le vent en poupe !
Alors, pourquoi raconter sa vie ? Pour régler des comptes avec le milieu de l’édition ? Pour rétablir une certaine vérité sur certaines affaires ? Ou simplement pour raconter une histoire vraie jalonnée de succès mais aussi de revers ? Il semblerait qu’après mure réflexion, le scénario ait été revu vers une version plus soft, sans rancœur, plus basée sur quelques épisodes importants de sa vie professionnelle mais surtout sur sa vie privée. Elle est juste à côté et interfère de manière décisive.
Pierre Paquet nous parle du début lorsqu’il décide de publier à l’âge de 22 ans un livre de Jean-Marc Mathis alors qu’il ne connait rien à l’édition. Il raconte aussi sa première expérience à Angoulême qui se révèle être un fiasco. Il parle également de son expérience douloureuse concernant un litige qu’il a eu avec un auteur. Cette affaire s’est terminée devant le tribunal pour une question de droits d’auteur. Pierre Paquet, même s’il a eu gain de cause, en gardera un souvenir amer car cette affaire va lui valoir dans le milieu de l’édition de nombreux ragots injustifiés sur sa façon de pratiquer son métier d’éditeur.
Mais, il nous parle de façon plus détaillée de sa vie privée. Ses premiers amours, ses aventures sexuelles, son ami David et puis surtout son amour des chiens et plus particulièrement d’un chien qu’il a adopté à la SPA. Ce chien s’appelle Fiston et est un chien traumatisé qu’il va devoir apprivoiser. Il va devenir son plus fidèle compagnon. C’est en définitive cette relation presque fusionnelle qui va servir de fil conducteur à la narration de la BD.
Le dessin est réalisé par Iglesias Jésus Alonso, un dessinateur espagnol qui a déjà travaillé comme illustrateur, publiciste. Il a travaillé pour des studios d’animation. C’est en 2012, qu’il se lance dans la réalisation de ce volumineux album BD avec Pierre Paquet. Il s’agit de son premier album en langue française. Il est talentueux. Son style graphique ne manque pas de qualités, à mi-chemin entre le franco-belge et le dessin réaliste. Les expressions corporelles et des visages sont très bien rendus.
En conclusion, n’attendez pas de cet album un état des lieux avec les grandeurs et les turpitudes du milieu de l’édition. C’est plus subtil et c’est plutôt l’étude psychologique d’un éditeur qui doit mener de front une vie professionnelle compliquée et une vie affective pas toujours évidente. C’est à une lecture très agréable que nous convient les auteurs qui parlent d’anecdotes véridiques et donnent une autre image de l’éditeur, sincère et décoiffante.
Un petit bémol cependant. Je l’avoue humblement mais je n’ai pas tout compris dans l’histoire…Peut-être suis-je à côté de la plaque ? Mais que contient le fameux sac poubelle qui sert de fil rouge à l’histoire et que Pierre Paquet jette à l’eau dans un moment de détresse morale? Là, je dois avouer que je calle…
A noter enfin qu’un petit cahier graphique clôt l’album. En dernière page, Pierre Paquet explique son amour des animaux de plus particulièrement de son chien fiston. Un amour tellement fusionnel que Pierre Paquet a créé une fondation qui porte son nom.
Scénario
Dessin
Moyenne
Lien vers la fiche technique de l’album « PDM » chez l’éditeur «Paquet»: ICI.
Lien vers le site internet de la « Fondation Fiston » : ICI.
Capitol.
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