Dessin : Seigneuret – Scénario : Edouard Chevais-Deighton
Sortie : 28/01/2015
Edition Grand Angle
48 pages – cartonné
Aventure, Histoire, Etats-Unis, Indiens
Résumé (de l’éditeur) : 1904, à l’école de Carlisle, destinée à l’acculturation des jeunes Indiens, le directeur Pratt confie au professeur Jonas l’organisation d’un voyage à New York pour une vingtaine d’élèves indiens. L’occasion d’impressionner la bonne société par le niveau d’érudition de ces enfants afin de solliciter leur générosité. C’est ainsi que les élèves vont découvrir une métropole et juger de la puissance de l’homme blanc à travers le gigantisme de la ville… Contraint de rentrer à Carlisle, Jonas préfère la piste au train. L’occasion pour ses élèves de retrouver les réflexes d’autrefois dans une nature hostile, ce qui suscite l’admiration du professeur et des doutes quant au bien-fondé de leur intégration. D’autant plus qu’il se rapproche de la jeune indienne Elisabeth. De retour à l’école, les choses se précipitent. Jonas se heurte à Pratt et s’éloigne de son épouse Mary. Le soir où Elisabeth s’offre à lui et qu’ils sont surpris par le major Mercy qui croit tenir alors sa vengeance, le drame s’avère inévitable…
«Tuer le sauvage pour sauver l’homme.»
Mon avis : Je pensais avoir fait une chronique sur le tome 1 de ce diptyque, ce n’est pas le cas. J’avais acheté cet album lors d’une séance de dédicace. Je ne connaissais pas vraiment Seigneuret et j’avais pu discuter quelque peu avec l’auteur sur la genèse de l’album. Je vais donc rattraper ce manque en vous parlant des deux albums. D’abord, il faut savoir que cette BD s’inspire de faits réels. Cette école de Carlisle a réellement existé. Cela partait au départ d’une idée généreuse à savoir donner une instruction aux jeunes indiens qui étaient délaissés dans leurs réserves. Le problème, c’est qu’il y a eu une dérive par rapport à l’idée de départ. C’est devenu une école où il fallait inculquer aux indiens les modes de vie des blancs et détruire les racines indiennes, les us et coutumes de ces jeunes peaux rouges. Et parfois, c’était radical. Un dossier en fin du premier tome rappelle ce cadre historique.
Dans le deuxième tome, on retrouve Jonas, le jeune professeur, qui va s’opposer aux pratiques de l’école qu’il réprouve de plus en plus. C’est arrivé à un tel point que ses choix vont bouleverser sa vie et qu’il va se battre corps et âme pour la défense des droits des indiens, au point de devenir un des leurs.
Au niveau du dessin, Seigneuret assure dans un style réaliste mais j’ai trouvé que les personnages sont un peu figés au niveau des expressions du visage et des attitudes. Les décors et les détails manquent par moment. J’ai l’impression de ne pas avoir retrouvé une certaine fluidité du premier tome.
Est-ce dû au scénario qui est un peu plus alambiqué, aux retournements de situation qui se succèdent au cours de ce second tome ? Il n’empêche que je suis un peu resté sur ma faim en fermant ce second tome, alors que j’avais bien apprécié le premier et que je me réjouissais de lire la suite. En réalité, je réalise que la base historique m’a passionné mais que la fiction qui en découle m’a un peu déçu. La trame de l’histoire est en fin de compte conventionnelle pour un sujet qui au départ ne l’est pas du tout. La fin du scénario aurait dû être approfondie. Il manque l’idée qui fait mouche, c’est un peu léger.
En conclusion, un diptyque au traitement fort conventionnel pour un sujet qui ne l’est pas… . Je pense qu’il s’agit un peu d’une occasion manquée pour un sujet digne d’intérêt et qui a peu été traité dans la bande dessinée.
Scénario
Dessin
Moyenne
Lien vers la fiche technique de « Carlisle » sur le site de « Grand angle »: ICI.
Capitol.
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