
Dessin : Hermann – scénario : Yves H.
Editions Glénat
Sortie : 09/10/2013
56 pages
Prix conseillé : 13,90 €
ISBN : 9782723497282
Aventure, Congo, année ’20, hommage.
Résumé (de l’éditeur): Belgique, fin des années 20. Le corps d’Évariste Brancard est retrouvé noyé dans un canal de Bruxelles. Rémy Georget, journaliste au quotidien « Le Matin », découvre qu’un membre de sa famille – son oncle Célestin, reclus au Congo – est lié à la victime. Il parvient à persuader M. Lingot, conservateur du musée du Congo belge, d’embarquer sur un paquebot avec lui pour la colonie dans l’espoir d’y retrouver cet oncle oublié. Mais, à bord, Lingot est retrouvé poignardé et c’est Rémy, surpris sur le lieu de crime, qui est accusé ! Parvenant à s’enfuir in extremis au débarquement, il va découvrir que ces meurtres successifs ont en réalité un lien avec les violences commises par les pionniers au Congo sous Léopold II…

Mon avis : c’est le retour en one shot d’Hermann avec son fils, Yves H., en tant que scénariste. J’ai été agréablement surpris à la lecture de cet album. Comme le dit l’éditeur, il s’agit en effet d’un hommage à la bande dessinée des années ’50 et ’60. Je dirai plutôt un hommage appuyé à Hergé et à son mythique « Tintin au Congo ». Le personnage principal s’appelle Remy Georget (Georges Remy). Il travaille dans un journal à Bruxelles qui s’appelle « Le matin » (comprenez « Le Soir »). On voit dans une case une plaque « Rue de Terre-Neuve ». C’est une rue de Bruxelles qui a inspiré Hergé pour sa « rue du Labrador, 26 », l’adresse officielle de Tintin.

Le tout est mis à la sauce « Hermann » avec une histoire qui se passe pendant les années ’20 au Congo belge. Glénat fait référence aux années sombres de la colonie belge, je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de sombre dans le Congo mis en image par Hermann. L’éditeur Glenat lit-il les scénarios avant publication ? J’appelle plutôt cela une ode à la beauté de ce pays formidable… Mais on n’est pas encore sorti des clichés de la colonisation belge colportés par une certaine intelligentsia, ou des auteurs de l’époque comme Mark Twain, sur la Belgique et sur Léopold II…Mais on aura encore le temps d’en parler longuement avec deux films hollywoodiens en préparation sur le sujet.

Pour en revenir au sujet, il s’agit de démêler une énigme, une enquête sur les exactions, les trafics de plusieurs personnes qui ont vécus au Congo à cette époque. Mais nulle part dans le scénario d’Yves H., il n’est fait état exactement de leurs exactions. Il s’agit d’un règlement de compte entre anciens associés sans autres précisions. Pour le reste de l’histoire, il s’agit d’une aventure à travers un pays, des paysages, une faune qui sont extraordinaires. Il s’agit d’un cliché d’une époque vue du côté des européens. Il y a de l’action, du rythme.

On retrouve la patte d’Hermann et sa colorisation particulière avec des teintes qui tirent plutôt vers des nuances pâles et grises comme pour marquer l’époque révolue des années ’20.

Le scénario est bien monté et nous donne la possibilité de nous évader dans le passé. Le seul reproche que je peux faire au scénario, c’est justement que Yves H. ne dit pas grand-chose sur l’origine et les détails du différend. Ce point aurait pu être un peu plus développé.

Cet album est pour moi une heureuse surprise. Je ne m’attendais pas vraiment pas à un tel album. Hermann nous est revenu au meilleur de sa forme.
Graphisme : 8,0/10
Scénario : 8,0/10
Moyenne : 8,0/10
Capitol.

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