
Résumé de l’éditeur : La pluie battante réveille un jeune homme blessé à la tête. Il est seul dans la forêt, il fait nuit, il a perdu la mémoire, il lui manque une chaussure. Cherchant refuge dans la plaine verdoyante, il est attaqué par un monstre ailé, et est sauvé de justesse par Argus, un vieil homme borgne et solitaire. Dans la forêt de Basewood, les deux hommes apprendront au fil des saisons à se connaître et s’apprécier. Mais si le vieil Argus semble finalement préférer son destin brisé et sa solitude au monde des hommes, le jeune homme une fois guéri semble bien décidé quant lui, à renouer avec son passé.
A l’heure où nous perdons un maitre du noir et blanc en la personne de Didier Comès, il est bon de découvrir des œuvres telles que Basewood qui célèbre le roman graphique N et B avec une époustouflante rigueur. Bon nombre d’amateurs de bande dessinée vont s’étrangler quand ils liront ce lien qui vient d’être fait car il est peu probable que Comès, l’auteur originaire des cantons de l’est belge, ait influencé Alec Longstreth, l’américain auteur de Basewood (traduit et publié par les éditions L’employé du moi pour la version française). Leurs approches sont très différentes mais on ne peut s’empêcher de constater que l’on tient Basewood en main avec la même religieuse délicatesse qu’un album de Comès.

Alec Longstreth peut déstabiliser bon nombre d’entre nous tant le graphisme de Basewood est particulier et d’apparence simple mais il impressionne rapidement par la rigueur de son trait et la densité de ses cases à l’aspect figé. L’auteur prend le temps de dessiner chaque flocon de neige, chaque brin d’herbe,… Chaque zone d’ombre est traitée en hachures d’un parallélisme qui va en énerver plus d’un.
S’ajoute à ça le contraste entre le graphisme et le récit. Basewood se situe dans un contexte de paysage américain, de pionniers, de conquête de l’ouest,… des thèmes pour lesquels nous sommes habitués à des traitements plus vifs, plus colorés. Mais ça fonctionne ! Le dessin donne une dimension inattendue à cette histoire, plus humaine, plus profonde.
Le + : Basewood est une vraie réussite. Une bande dessinée comme on en trouve peu. Prenez et lisez-en tous, ceci est de l’art !
Le- : Le traitement graphique déstabilise et sera peut-être de trop pour ceux qui n’ont jamais réussi à passer à autre chose que Largo Winch et Lanfeust.
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