Auteur : Óscar Martín
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Pages : 94
Sortie : 13 janvier 2016
Genre : Aventure post-apocalyptique
Solo est (enfin) heureux. Il a trouvé une compagne, un foyer et une communauté. Mais le doute et l’aiguillon de la jalousie s’invitent dans ce bonheur inédit pour notre héros solitaire. Solo a besoin de faire le point, et part pour une traversée du désert (au sens propre, comme au sens figuré) qu’il espère salvatrice…
Beaucoup de surprises attendent le lecteur de cette série.
Le graphisme est sans nul doute la première d’entre elles. Dans la biographie de Martín Óscar, il est fait mention d’animateur à la Warner, des travaux pour le journal de Mickey …. Ce passé d’animation fait immédiatement écho aux dessins très « cartoonesques » de cette série. Ne nous voilons pas la face, le trait, les dessins sont très réussis. D’un côté, il existe une maitrise de la vitesse et du cadrage, de l’autre, il surprend par un rendu de douceur, d’environnement confortable voire de naïveté. Ce coup de crayon ouaté contraste totalement avec le monde de violence dans lequel l’action est résolument ancrée. Ce paradoxe est une des particularités de cette série.
Autre surprise, la narration se fait à la première personne. Elle est en majorité en voix off avec une immersion dans la tête du personnage principal, Solo. Cela donne un rendu introspectif dans la psyché tourmentée de Solo et finalement un côté très humain à ce rat anthropomorphe.
Bref, Solo est une série animalière dans un monde plongé dans le chaos. Si le scénario n’est pas vraiment original, l’auteur a travaillé son univers afin de le rendre cohérent. Le contexte de chaque peuple est détaillé en fin d’album avec des fiches techniques fournies dignes d’un « donjon & dragon ». Oscar Martin met, ainsi, en action tout un bestiaire aux caractéristiques humanoïdes (ou pas). Tous ce petit monde se croise s’entretue, survit.
Dans cette série, prévue en trois tomes, le tome un se lit comme un one shot. Le lecteur découvre le monde selon Oscar Martin, noir cruel, solitaire, sans avenir. Il est résolument tourné vers l’action. Le tome deux est par contre plus introspectif, plus interrogatif sur l’existence de Solo ici-bas. L’auteur prend, ainsi, le temps d’accompagner le héros. Mais rassurez-vous, de l’action il n’en manque pas.
Solo est une belle découverte d’un auteur Espagnol très doué, non seulement dans la narration mais également dans le dessin et les couleurs. La suite est attendue. Ceux qui maitrisent la langue de Cervantès ou de Gabriel García Márquez peuvent déjà tromper l’attente avec des spin-off déjà disponible dans la péninsule Ibérique. Des séries d’importation comme celle-ci, on en redemande !
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Tigrevolant
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