
Scénario : Christophe Bec
Dessin : Stefano Raffaele
Éditeur : Soleil
48 pages
Sortie : février 2016
Genre : thriller, anticipation
Stewart et ses compagnons d’évasion mettent à exécution leur plan pour s’échapper de cette énorme boite de conserve échouée à 900 mètres de profondeur. La clé de la porte de sortie, c’est Elaine Rosenberg, la représentante du gouvernement chargée d’enquêter sur le naufrage de la plateforme pétrolière. Alors qu’ils la prennent en otage, celle-ci n’oppose aucune résistance et semble prête à collaborer avec les fugitifs. Elle a découvert que la Prométheus Oil et le directeur de la prison faussaient les résultats de son enquête pour préserver leurs intérêts.
« Je vois autour de moi une dizaine d’objets qui vous paraissent anodins mais avec lesquels je pourrai vous tuer en une fraction de seconde ! »
Dans un final oppressant et glauque à souhait, Christophe Bec conclut cette aventure abyssale de belle manière mais sans grande surprise. L’explosion de la cocotte minute pressentie dans le tome 2 n’a pas vraiment lieu, bien que l’exécution du plan d’évasion soit soumis à quelques situations des plus sordides et non dénuée d’action et de rebondissements. La narration tourne essentiellement autour de l’évasion et les manœuvres mises en place pour contrer la représentante du gouvernement ne sont pas suffisamment développées. Il y a pourtant matière à faire quelque chose d’explosif avec ce mélange de cynisme exacerbé des toutes puissantes compagnies pétrolières et la déshumanisation sordide et sans morale qui règne dans les prisons laissées en quasi auto gérance. Bref, j’aurais aimé voir un télescopage plus franc entre les deux intrigues développées depuis le début.
On s’interroge aussi dans ce tome 3 sur l’utilité d’avoir introduit un pseudo suspense autour des monstres marins présents dans le premier tome. Leur présence ne sert pas vraiment le scénario si ce n’est à mettre un obstacle supplémentaire dans le plan d’évasion, et comme faire valoir pour la cause écologiste.
Graphiquement, cet album est dans la lignée des deux précédents et le talent de Stefano Raffaele n’est plus à démontrer. Le style hyper réaliste donne des planches assez froides, ce qui colle parfaitement à ce récit, auquel le découpage et les cadrages serrés donnent tout le rythme et le mouvement qu’il faut.
Si ce troisième tome déçoit un peu, les trois albums forment un ensemble cohérent pour un bon thriller d’anticipation oppressant, violent, angoissant, comme sait si bien les faire Christophe Bec. A déconseiller toutefois aux claustrophobes !

Loubrun
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