
Scénario : Kelly Sue DeConnick
Dessin : Emma Rios
Sortie : 9 juin 2015
Glénat Comics
160 pages – carton
Western fantastique
Résumé-présentation (de l’éditeur ) :
Un récit sauvage qui combine habilement le western et l’horreur
Oyez le chant de Ginny Face de Mort : “Toi qui exiges réparation, invoque son nom, entonne sa chanson, Sonne le glas qu’elle entendra depuis les enfers. Ginny chevauche le vent pour toi, mon enfant… Le vent souffle pour la Mort !”
Ginny est la fille de la Mort, au visage marqué des stigmates de son père. Elle chevauche son destrier de fumée à travers un Ouest sauvage et sans concessions où magie et poudre ne font pas forcément bon ménage. Dans la cruauté d’une Amérique qui se cherche et se construit dans le sang et la violence, Ginny traque les pêcheurs, les coupables. Mais au terme de sa quête de vengeance, saura-t-elle aller jusqu’au bout pour affronter son propre destin .
Mon avis :
Conte de fée lyrique et fantastique planté dans l’ouest américain et sauvage du 19ème siècle, fortement enraciné dans l’univers du folklore et des fables, Pretty deadly affiche sans complexe son ambition artistique. Le lecteur est, dès les premières pages, déstabilisé par un récit hypnotique et confus au premier abord. La narration progresse lentement et tous ses éléments qui paraissent disparates finissent par converger vers une histoire d’amour, de perte et de mort. Ce qui parait trivial et incompréhensible au début prend une signification au fil de la progression du récit. Le lecteur est pris dans un jeu continuel de résolutions d’énigmes. Il va sans dire qu’une seule lecture est loin d’être suffisante pour apprécier ce travail atypique et d’une grande originalité. Voici donc un excellent exemple de roman graphique où les illustrations collent parfaitement aux textes pour créer cet ouvrage unique en son genre que nous offrent un trio de créatrices.
Le lecteur tient en mains un livre d’art construit autour d’un scénario solide et accrocheur. Kelly Sue DeConnick a travaillé sur les thèmes et les codes du western et du fantastique. On sent qu’elle y a beaucoup réfléchi pour arriver à mettre en scène des personnages féminins aux caractères forts dans une ambiance morbide et violente, mais teintée de poésie grandiloquente. Mères, filles, épouses et amantes font face avec détermination à leurs destins tragiques. Elle a établi une structure narrative complexe, jouant sur la mise en abyme de récits entrelacés, pour nous livrer des histoires d’esprits vengeurs.
Le dessin joue ici un rôle essentiel. Le trait fin et artistique d’Emma Rios et les couleurs judicieuses de Jordie Bellaire , très agréables à l’œil, donnent un style idéal à l’histoire racontée. Poursuites impitoyables, paysages désolés, duels aux pistolets ou à l’arme blanche, incendies ravageurs, aubes rougeâtres, couchers de soleil aux couleurs de giclées de sang, orages de poussière, tout est là pour entrainer le lecteur dans une sarabande mouvementée dont il ne peut sortir indifférent. Cette intéressante alchimie créative défie les conventions des genres abordés, parie sur une structure narrative alambiquée et, à mon avis, parvient à captiver les lecteurs exigeants.
Bravo les filles !
Dessin
Scénario
Moyenne
Le site internet de Glénat Comics: ICI
Skippy.





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