Scénario et dessin : Jeff Lemire
Editeur : Futuropolis
280 pages – cartonné
Sortie : 15 septembre 2016
Roman graphique
L’auteur :
Lemire est né en 1979 à Essex County au Canada. Il vit à Toronto. Sa langue maternelle est l’anglais. Il a grandi dans une petite ferme de l’Ontario. Il débute sa carrière de dessinateur en 2003 en autoéditant quelques comics. Il se fait remarquer en 2007 avec Essex County, fresque familiale et chant d’amour pour son territoire de naissance. Il partage maintenant son œuvre entre travaux intimistes et séries fantastiques. Il a pu s’imposer d’albums en albums parmi les signatures les plus importantes de la scène alternative et les auteurs les plus doués de comics anglophones.
L’histoire :n cours
Pimitamon, petite ville canadienne au nord de l’Ontario.
Derek, ancien joueur de hockey sur glace, vit là entre dépression, alcoolisme et bagarres.
Sa vie s’est brisée quelques années auparavant quand un brutal incident l’a contraint à arrêter net sa carrière. Pour gagner sa vie, il a repris le restaurant de sa mère, décédée.
Il n’attend plus rien des jours qui passent jusqu’à ce que sa sœur lui revienne, fuyant la violence conjugale, la drogue et la vie de misère dans les rues de Toronto.
Ensemble, pour échapper à la spirale infernale de l’ennui et de la pauvreté, ils partent vivre en forêt, renouant avec leurs origines indiennes, et se débattant encore contre de farouches démons…
Mon avis :
Jeff Lemire met ici son talent de scénariste et de dessinateur au service d’un one shot, récit à la fois intimiste et crépusculaire, portrait réaliste de paumés du Nord-Canada qui peinent à trouver une place dans la société et à s’adapter à la complexité du monde contemporain. Reprenant la veine du roman graphique introspectif, il nous livre un travail au graphisme abrupt qui sublime un récit tout en nuances, il reprend ses thèmes de prédilection : la violence familiale, la soif de revanche, le mal-être identitaire et la possibilité de rédemption.
La lente construction narrative, les regards des protagonistes et les rares paroles qu’ils échangent génèrent une atmosphère lourde de tension. A la lecture, on sent monter ce paroxysme qui ne peut que déboucher que sur de la violence incontrôlée. Les grandes et larges cases, à la froideur bleutée ou aux couleurs de la mémoire des faits passés, provoquent une sensation d’immersion dans un univers quasi-cinématographique. On tourne les pages, crispé par la rudesse des visages, mais parfois transporté dans un climat de contemplation à la limite de l’onirisme. Autant dire que l’effet sur le lecteur est d’une puissance rarement atteinte et que la notion de roman graphique prend, avec cette évocation parfois saisissante de réalisme, tout son sens.
Anecdote :
Les lecteurs européens francophones sont privilégiés. Dès demain, grâces soit rendues à l’éditeur Futuropolis, ils pourront se procurer et lire Winter road alors que le titre original anglais, Roughneck, ne sera publié qu’en avril 2017 par Simon & Schuster (G13) au Canada pour inaugurer une nouvelle collection.
Dessin
Scénario
Moyenne
Le site internet des Editions Futuropolis : ICI
Skippy.
preview sur BDgest
http://www.bdgest.com/preview-2031-BD-winter-road-recit-complet.html
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