Le club des prédateurs – Tome 1 – The Bogeyman

Picture 101.jpgPicture 102.jpgScénario : Valérie Mangin
Dessin : Steven Dupré
Editeur : Casterman
Sortie : 27 janvier 2016
56 pages
Genre : Thriller

 

 

Présentation de l’éditeur :

Un thriller dans l’Angleterre Victorienne par les auteurs d’Alix Senator et de Kaamelott.

Londres 1865.

Tandis que dans leurs clubs les gentlemen font bonne chère, dans leurs usines les enfants des pauvres se tuent au travail.

Tout autour, le brouillard dissimule mal les monstres et les criminels. Jack, un petit ramoneur insoumis, voudrait combattre tous ces prédateurs, et en particulier l’effrayant Bogeyman, le meurtrier de son père.

Le hasard va le rapprocher d’une très jeune héritière, Liz, qui pourrait changer sa vie.
Mais des rues mal famées jusqu’au Club le plus select, leur innocence va laisser place à la pure terreur.

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Engoncée dans ses habitudes de petite fille très riche, Liz accepte un système régi par les plus forts. D’autant qu’elle côtoie régulièrement ce beau monde, les dignes représentants d’un pouvoir dur mais juste. Qu’une enfant de 12 ans se fasse pendre en place publique ne l’étonne guère. Elle s’en émeut un peu, mais qui pourrait lui ouvrir les yeux ? Et pourquoi pas ce petit gredin de Jack ? Jack, un joli gars qu’elle a rencontré sur le lieu de l’exécution et qui lui a tapé dans l’oeil. Et sérieusement encore… au point d’accepter de lui parler, de l’écouter… de l’accompagner. Alors qu’avec son attirail de ramoneur, sûr que c’est un malfrat ! Mais elle n’a pas froid aux yeux, la petite. Dans son donjon cossu, elle n’a peur de rien, pas même du Bogeyman, le « croquemitaine ». Ça tombe bien, Jack le connaît ! Il sait même où il habite… Ce sera l’occasion de le voir en vrai. Mais quelle surprise pour Liz ! Dans son antre immonde, le Bogeyman engraisse de jeunes enfants destiné à être…mangés. Et pas par n’importe qui. Par des gentlemen de la bonne société, membres d’un club très sélect dont le président ne serait autre que son propre père…

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Mon avis :
Avec cet album, les auteurs ont frappé fort. Le lecteur tient là le meilleur de ce début d’année 2016.

Le scénario de Valérie Mangin tient la route, c’est le moins qu’on puisse dire. Cette variation sur les pires conséquences de la Révolution Industrielle qui, telle un ogre, dévore, au sens propre comme au sens figuré, ses propres enfants, fonctionne à partir de la métaphore de la créature du bogeyman, du croquemitaine. Mais ici la réalité, le réalisme, est à peine dépassée par la fiction. L’histoire commence par la pendaison publique d’une enfant et progresse inexorablement vers un final des plus horrifiques. La construction narrative est impeccable et le rendu des ambiances délétères de la période victorienne rive l’attention du lecteur qui n’a droit à aucun temps mort, aucun répit. Cette vision exacerbée d’un capitalisme immoral qui débouche sur l’horreur pure puise bien sûr son inspiration chez Dickens pour la misère sociale, mais aussi chez Perrault dont les contes pour enfants jouent parfois sur la terreur et l’horrible.

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Steven Dupré met son dessin, au style semi-réaliste, au service de l’abomination de ce récit et on peut voir que cela fonctionne parfaitement. Bien documenté, mais sans volonté d’exactitude historique à tout prix, son travail s’avère très soigné que ce soit dans la recherche des décors ou des costumes d’époque. Le sens du détail, le découpage des cases superposées sur un fond pleine page de certaines planches, les illustrations expressives des visages, font de ce travail un ensemble particulièrement efficace. On attend avec impatience la suite et la fin de ce diptyque.

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     Dessin 

   Scénario  

     Moyenne

 

Le site internet des Editions Casterman : ICI

Le site internet de Valérie Mangin  : ICI

Le site internet de Steven Dupré  : ICI 

 

Cette chronique doit beaucoup à l’agréable entrevue que j’ai pu avoir avec Valérie Mangin et Steven Dupré organisée par les éditions Casterman le jeudi 09 décembre 2015.

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