Watertown

watertown,götting,casterman,polar psychologique,06 janvier 2016watertown,götting,casterman,polar psychologique,06 janvier 2016Scénario et dessin : Jean-Claude Götting
Sortie : 06 janvier 2016
Editeur : Casterman
96 pages – cartonné
Genre : Polar psychologique

 

 

 

Présentation de l’éditeur :

A Watertown, Philip Writing coule une vie ordinaire et tranquille : un boulot dans les assurances, des week-ends de pêche et surtout les extraordinaires muffins de Mr. Clarke que l’on peut déguster chaque matin sur le chemin du bureau, après avoir fait un brin de causette avec la charmante Maggie Laeger. Mais un beau jour, tout bascule. Mr Clark est retrouvé mort dans sa cuisine, écrasé par une étagère et la charmante Maggie Laeger s’est évaporée. Maggie serait-elle une meurtrière ? Si oui, quelles étaient ses motivations ? Quand Philip retrouve Maggie deux ans plus tard, elle est devenue Marie Hotkins et tient un magasin d’antiquités à Stocbridge. Elle feint surtout de ne pas le reconnaître. Philip décide alors de mener sa propre enquête.

watertown,götting,casterman,polar psychologique,06 janvier 2016

La dernière fois que je vis Maggie Laeger, c’était un lundi matin.
Je passai comme à mon habitude dans la pâtisserie de Monsieur Clarke pour y acheter un muffin que je mangerais sur le chemin du bureau.
Lorsqu’en payant, je lançai « À demain Maggie », elle répondit :
« Non… Demain je ne serai plus là. »

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Mon avis :


Le scénario de Watertown trouve son inspiration dans les classiques romans noirs américains de James Cain ou Fredric Brown, avec la préparation lente et minutieuse d’un suspense qui va vers sa surprise, sa « chute ». C’est du côté de Vertigo de Hitchcock qu’on trouvera la référence cinématographique. Jean-Claude Götting a ici privilégié les textes, il a découpé soigneusement son récit en sept chapitres pour en faire une longue nouvelle. La voix off des pensées de son anti-héros-enquêteur-narrateur accompagne de grandes cases réalisées à la gouache, en un dessin au trait noir épais réalisé au pinceau, mais à la composition soignée. Les teintes grisées sont obtenues en utilisant un petit rouleau, les couches de couleurs Pantone, bleu et jaune, sont le fruit d’un travail numérique, subtile allusion à la technique du Technicolor au cinéma. Des illustrations pleines pages ouvrent les différents chapitres. Le travail est élégant.

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Dès les premières planches, des gaufriers de 4 cases, le lecteur est plongé dans un polar dont l’intrigue, simple et efficace, laisse entrevoir une descente dans la névrose. Le fade agent d’assurance, qui se découvre une vocation d’enquêteur, va aller jusqu’au bout de son obsession. Ce narrateur, qui ressemble étrangement à l’écrivain américain Fredric Brown, va suivre son intuition au point de se créer une réalité personnelle. La quête de l’auteur et celle du narrateur prennent parfois des chemins similaires : un album photos source d’inspiration pour l’un ou élément essentiel de recherche pour l’autre. Cette inscription de la source d’inspiration scénaristique dans la fiction révèle l’origine partiellement autobiographique de cette histoire. Jean-Claude Götting nous entraine ainsi dans les méandres de sa création, avec ce petit côté jubilatoire dans l’art de la citation.

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Une histoire simple, un héros banal, un récit psychologique complexe, un polar envoutant : Watertown !

 

a08-3e78906.gif Dessin

 

a08-3e78906.gif Scénario

 

a08-3e78906.gif Moyenne

 

Cette chronique a été rédigée suite à une sympathique rencontre avec Jean-Claude Götting dans les locaux des Editions Casterman le mardi 12 janvier 2016.

Le site internet des Editions Casterman : ICI

 

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