Mattéo,Première époque (1914-1915)

matteomatteop_78761Auteur :Gibrat.
Editeur :Futuropolis.

Le résumé.
Près de Collioure, tout appartient aux de Brignac : « les vignes, les maisons, les gens, enfin leur travail ». Mattéo et son ami Paulin « en savaient quelque chose, ils y bossaient, et dur encore ! Le pressoir n’était pas que dans les chaix ». Quant à Juliette, l’amour de Mattéo, recueillie par les de Brignac à l’âge de trois ans, elle est considérée par « eux » comme un membre de la famille. Mattéo, qui « n’avait pas envie d’être charitable » pensait qu’elle « faisait juste partie des meubles ».
En août 1914, quand éclate la guerre, cette « saleté de chien d’aveugle qui nous tirait dans la merde et bouffait nos gosses », le destin de Mattéo bascule. Fils d’un anarchiste espagnol, disparu à jamais en mer, Mattéo, parce qu’il est étranger, échappe à la mobilisation générale.
Première contradiction : alors que son ami Paulin et les garçons de son âge partent à la guerre en braillant, le jeune homme, élevé par sa mère au biberon du pacifisme, ressent confusément la honte de rester à l’arrière, avec les femmes et les vieux.
Paradoxe encore, plus insupportable celui-ci, Mattéo côtoie quotidiennement Juliette, quand celle-ci tremble pour Guillaume de Brignac, engagé dans l’aviation.
Absurdité toujours : quand, taraudé par le remords de n’être pas au front aux côtés de son ami, et meurtri par la belle indifférence de sa Juliette, Mattéo se décide enfin à rejoindre les tranchées, Paulin, lui, est définitivement renvoyé dans ses foyers…

Mon avis.
Tous aux abris, voilà le nouveau Gibrat. Je plaisante bien sûr car cette BD était attendue ardemment par les amateurs de BD car JPG est devenu une référence depuis son « sursis ».On se dit en voyant le contexte et l’amourette au début du tome, que l’auteur allait faire du « Gibrat ». Mais, en sortant nos jumelles, on s’aperçoit que le dessin est plus direct, plus crayonné,  avec aussi une recherche pour des nouveaux visages. Il évolue en somme  comme Mattéo au fil de l’album. Normal, à force de recevoir des coups, des obus, des claques, on n’en sort pas indemne moralement. Je me suis dit à la fin de ma lecture, voilà bien une histoire que je vais retenir longtemps, elle ne disparaitra pas de ma mémoire en un coup de fusée éclairante. Car ce récit est poignant, terriblement humain et fatalement touchant. Une rafale de métaphores fleurit  aussi les dialogues qui sonnent comme une douce mélodie pour les lecteurs  au garde à vous devant tant de talent.
Nous voilà donc parti pour la révolution russe pour le tome 2, un sursis pour notre Mattéo ?
Un -1 néanmoins pour le prix, 16 Euro pour une BD, ça commence à faire beaucoup.
surprises.smileysmiley.com.8

On en parle sur le forum ICI.

matteo1

6 commentaires sur “Mattéo,Première époque (1914-1915)

  1. effectivement, 16€ ça fait énorme !
    il est plus épais que les autres bds pour justifier son prix ?

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  2. Comme d’habitude , une très bonne critique…cela résume bien ce que je pense du livre, mais j’aurai mis 9/10.
    16€ , voilà pourquoi j’achète de moins en moins de BD !!!!

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  3. Oui le prix des BD est de plus en plus elevé. Il va falloir selectionner de plus en plus sévèrement ses achats . Pour trouver les albums indispensables, vous pouvez toujours tenir compte des avis de ce blog pour bien les choisir.
    Allez , Bon WK à tous les visiteurs.

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  4. J’ai lu Mattéo hier soir, et j’ai trouvé ce récit vraiment prenant ! Le récit en voix off est toujours très bien formulé et fait vraiment authentique. Pour un peu, on croirait que Gibrat a fait les tranchées ! Quant au dessin, c’est un régal. A recommander absolument !

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  5. Je viens de lire l’ouvrage et c’est toujours un régal…On commence à avoir l’habitude avec Gibrat.Dessin somptueux, couleurs extraordinaires.C’est différent d’un Tardi mais tout aussi talentueux.On en vient même à oublier le prix…mais on ne prête qu’aux riches…

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