Scénario : Jean-Louis Tripp
Dessin : Jean-Louis Tripp
Éditeur : Casterman
272 pages
Date de sortie : 06/09/2017
Genre : autobiographie, sexe, tranche de vie
Après Magasin Général, Jean-Louis Tripp nous livre un témoignage sincère et intime de sa vie sexuelle.
Présentation de l’éditeur
Et si le dernier continent à explorer était celui de l’intime ?
Les relations amoureuses, les pratiques sexuelles, les émotions, les sensations, les sentiments, comme autant de territoires à arpenter à cartographier…
C’est le parti pris d’Extases, la série autobiographique de JeanLouis Tripp. Du petit détail trivial au sublime, du physiologique au métaphysique, de la jalousie qui consume à l’échangisme joyeux, toutes les facettes qui façonnent la sexualité sont évoquées.
Mon avis
Des gens complètement nus en couverture, visiblement en pleine extase et en accroche « où l’auteur découvre que le sexe des filles n’a pas la forme d’un X… » il y a de quoi se dire qu’on va parler cul à longueur de pages. De fait ! Jean-Louis Tripp nous fait découvrir sa propre rencontre avec les pulsions naturelles de son corps, les désirs charnels, le besoin de se faire plaisir et de faire du bien à ses partenaires, …
Loin de parler de cul pour parler de cul, ce qui aurait été lassant je pense… surtout quand on sait que cet ouvrage fait 272 pages, j’ai découvert – presque en même temps que le personnage principal (qui n’est autre que scénariste de cette œuvre) les prémices des besoins naturels de tout être humain. Du coup, même si j’ai du regarder à deux fois que personne ne jette un œil par-dessus mon épaule quand je me suis mise à lire dans le bus (car oui, Mesdames, Messieurs, je lis dans le bus, entre autres...) parce qu’on voyait clairement des gros plans de pénis et de vulves : le contenu s’est avéré intimiste et intéressant.
En tant que femme, j’ai dû entendre et lire tous les sujets possibles et inimaginables sur l’épanouissement sexuel de la gentes féminine, tandis qu’on réduisait les découvertes masculines par des clichés pornographiques se résumant souvent à des gamins boutonneux qui cachent des revues X sous leur lit tandis qu’une chaussette poisseuse se devait de traîner là où jamais leurs mères ne songeraient à aller la chercher aux risques de découvrir que ce n’est pas de la sueur blanchâtre qui entache d’ordinaire ce vêtement pour pied.
Ici, j’ai pu imaginer le sexe au-travers du regard d’un gamin grandissant, d’un jeune homme guidé par son gland, la naissance des fantasmes, la jouissance sous toutes ses formes… d’un point de vue masculin, humble et sincère. Dès lors, je n’ai pas crié au scandale comme l’aurait fait une puritaine, mais bravo. Bravo Jean-Louis pour cette mise à nu (c’est le cas de le dire). Chapeau bas pour avoir pris le risque d’être vu différemment, loin du traditionnel monogame que la société bien-pensante voudrait imposer au monde sans penser au bien-être de chacun. Parce que l’amour, le sexe : c’est personnel !
Quant au dessin, ce dégradé de noir et de blanc, ce gris et puis : beau gosse avec ça le Jean-Louis. J’ai bien aimé. Un brin caricatural par moment, simple mais explicite à d’autres instants, mais toujours avec un souci du détail dans le visage de notre héros et ses conquêtes afin de partager, avec lui, les sentiments et les sensations qui ont pu le parcourir.
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Bref, attention à ne pas mettre ce livre entre toutes les mains, quand même. Mais aux jeunes hommes qui se cherchent, se découvrent petit à petit ; aux hommes qui ont envie de se rappeler cette époque et aux femmes qui veulent un petit aperçu de ce qu’elles n’ont jamais eu vraiment connaissance.
En résumé : je le conseille à tous ceux qui ont au moins atteint la puberté et qui n’ont pas peur de voir des scènes olé, olé !
ShayHlyn.