Scénario et dessin : Zerocalcare
Éditeur : Paquet
138 pages
genre : autobiographie, humour

Résumé
Calcare est un jeune dessinateur geek qui passe une grande partie de son temps devant son écran d’ordinateur. En léger décalage avec le reste du monde, la vie de Calcare se résume à un appartement mal rangé, une alimentation rudimentaire et déséquilibrée, un ordinateur chronophage et une solitude pesante qu’il tente de combler en créant un compagnon imaginaire – sorte de guide de conscience – personnifié par un tatou. Un soir, il reçoit un mail lui annonçant la mort de Camille, son amour de jeunesse. Les souvenirs surgissent d’un coup, l’émotion le submerge. On découvre alors un personnage introverti et très sensible, qui a toujours eu de mal à exprimer ses émotions.
Voilà un drôle de titre et un drôle de nom d’auteur. Zerocalcare est un jeune auteur Italien totalement inconnu en France. Il a commencé à publier ses travaux dans plusieurs fanzines et a réalisé des affiches pour des concerts punk hardcore. Publié en 2011, la prophétie du tatou est son premier album. Cette BD devenue culte en Italie s’est vendue à plus de 100000 exemplaires et est en cours d’adaptation au cinéma. C’est aussi son premier album publié en France.
La prophétie du tatou, c’est donc le quotidien banal d’un geek un peu déconnecté de la réalité, raconté en une succession d’histoires très courtes de 2 à 4 planches. Un fil conducteur relie ces épisodes : la mort de Camille, amour de jeunesse du narrateur. Comment annoncer cette nouvelle à ses proches, notamment à ce petit groupe d’amis dont faisait partie Camille. Le temps à passé, les directions prises par les uns et les autres sont différentes.
Dans cette autobiographie, l’auteur aborde tous les thèmes de la vie – amitié, peurs, travail, amour, mort – avec un humour oscillant entre naïveté et désinvolture cachant une grande sensibilité. Le choix d’un animal doté d’une forte carapace pour symboliser sa conscience n’est certainement pas un hasard.
La lecture est d’abord un peu déroutante car on ne comprend pas tout de suite à quoi on a affaire. En voyant les histoires très courtes, on s’attend à une succession de gags sur la vie d’un geek. On est vite déçu (par rapport à cette attente) car les histoires ne sont pas du tout construites pour produire un effet de gag. On finit donc par saisir le sens de cette BD et par en appréhender la profondeur. Derrière cette espèce de nonchalance, d’humour décalé et d’innocence se cachent une foule de réflexions sur la vie en général et la vie de l’auteur en particulier. Chacun pourra d’ailleurs se retrouver dans l’une des nombreuses scènes de la vie quotidienne décrite avec humour. Sur un ton moqueur d’autodérision, l’humour est omniprésent, c’est la carapace de l’auteur.
Le lecteur se prend d’affection pour ce personnage et sa vie ordinaire qui nous est présentée ici découpée en tranches. Du coup, la construction du livre devient parfaitement cohérente, et toutes ces saynètes sont liées par le fil rouge qu’est la mort de Camille.
Côté dessin, nous avons affaire à un mélange du style blog BD et dessin de presse. Des cases sans cadres ou des cadres tordus, un trait pas toujours précis notamment dans les décors, mais néanmoins, un trait expressif et un style propre à l’auteur.
Mais le propos de cet album n’est pas de nous livrer une grande histoire avec un dessin de maitre, mais plutôt de nous ouvrir un journal intime rempli de bonnes trouvailles drôles et émouvantes à la fois. De ce point de vue, c’est une réussite.

Ma note : 7/10
Loubrun



Personnellement, je n’ai pas accroché et je me suis vite ennuyé…
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J’ai eu un peu de mal à rentrer dans son histoire, mais en s’accrochant un peu on finit par apprécier l’ensemble et les trouvailles humoristiques.
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