INTERVIEW DE LUC CROMHEECKE.

Luc Cromheecke, L'île carrément perdue, Tom Carbone, Plunk, Kramiek, Humour, 06/2014Avec la sortie de « l’île carrément perdue », J’ai voulu mieux vous faire connaître le dessinateur belge, flamand et anversois, Luc Cromheecke, un dessinateur plein d’humour, et à l’univers tout à fait à part, hors des sentiers battus.  Son personnage le plus connu, Tom Carbone, est devenu « culte » depuis que Lewis Trondheim, lui-même, a déclaré être complètement tombé sous le charme…En route pour la Flandre et sa bande dessinée qui risque à nouveau de faire parler d’elle…

 

Samba BD : Vous avez un parcours un peu chahuté, atypique. Vous travaillez pour le journal de Spirou, vous êtes publié parfois chez Dupuis, parfois chez Glénat, maintenant chez Kramiek. Pouvez-vous nous décrire dans le détail votre parcours professionnel ? La bande dessinée est-elle votre seul métier ?

Luc Cromheecke : J’ai débuté auprès de l’hebdomadaire Spirou/Robbedoes (Spirou en néerlandais) à l’âge de 23 ans, alors que j’étais encore à l’école de dessin. Je dessine donc depuis 30 ans pour l’hebdomadaire Spirou/Robbedoes. Houlà !, je suis donc si vieux!

La suite logique était des albums chez Dupuis. Mais parfois ce n’est pas possible ou d’autres opportunités se présentent et c’est donc un autre éditeur.

L’intégrale de Tom Carbone a été publié l’année dernière chez Glénat simplement parce que Franck Marguin, éditeur de Collection 1000 feuilles, est un immense fan de Tom Carbone.

Il était demandeur et pas Dupuis. L’intégral de Tom Carbone est plus une édition culte qu’une chose commerciale. La préface écrite par Lewis Trondheim était une complète surprise.

Nous avons proposé ‘ l’Ile carrément perdue ‘ chez Dupuis, mais apparemment ils avaient assez de bandes dessinées de pirates sous contrat. Néanmoins notre bande dessinée a une bonne vente auprès de la clientèle Spirou. Je crois que Dupuis regrette son refus.

En dehors du dessin de bandes dessinées, je suis occupé depuis environs 5 ans à faire de la peinture de paysages. J’ai ma propre galerie dans le village, elle est ouverte tous les samedis après-midi.

http://cromheeckeunplugged.blogspot.be/

 

Luc Cromheecke, L'île carrément perdue, Tom Carbone, Plunk, Kramiek, Humour, 06/2014

L’univers de Luc Cromheecke en bande dessinée…

 

Samba BD : En France actuellement, il y a une grosse polémique sur la rémunération et la taxation des auteurs de bande dessinée. Viens se greffer le problème de la surproduction (5000 titres parus en 2013).Vous, en tant qu’auteur belge et flamand, comment abordez-vous le problème ? La situation est-elle la même en Belgique ? Quelles sont les perspectives que vous voyez dans votre métier et votre propre travail ?

Luc Cromheecke : Je ne connais pas la situation exacte mais il est également difficile de gagner sa vie grâce à la bande dessinée en Belgique. Il y a une surproduction. Mais le vrai problème en tant que dessinateur indépendant est le placement. En Flandre il n’y a qu’environ 6 séries de bandes dessinées dans les librairies. Des bandes dessinées comme la mienne doivent s’adresser aux magasins spécialisés.

1406230917230001.JPGSamba BD : Pouvez-vous me parler de la maison d’édition Kramiek ? Etes-vous partie prenante dans le projet ? Comment s’est fait la collaboration avec Paquet ? Quel est le rôle exact de Paquet dans la structure ?

Luc Cromheecke : Notre album est le premier album sous le label Kramiek.

Kramiek est le nouveau label ‘ humour ‘ des Editions Paquet. Il y a une collaboration avec mon éditeur néerlandais ( Strip 2000 ) ce qui a pour conséquence que bientôt beaucoup de titres néerlandais seront publiés en français et vice-versa.

 

Samba BD : Tom Carbone et Plunk sont-ils définitivement rangés dans la boite à archives ? Que devient votre comparse Laurent Letzer ? Le scénariste de Tom Carbone ?

Luc Cromheecke : Laurent habite à Bruxelles et écrit pour moi de temps en temps.Une version néerlandaise de Plunk, l’intégrale ‘ Superplunk ‘ est parue en septembre chez mon éditeur néerlandais Strip2000. Les Editions Paquet sont intéressés par cet album.

Samba BD : Comment avez-vous fait la connaissance de Sti ? Comment s’est mise en place votre collaboration avec lui pour cette nouvelle série « L’Ile Carrément Perdue » ? 

Luc Cromheecke : J’ai rencontré Sti à Angoulême. Il était déguisé en lapin, publicité pour son album ‘ Tony Rabbit ‘. J’étais déguisé en Plunk géant (gonflable 2.5 m de haut). J’ai appris plus tard que ce n’était pas Sti lui-même dans le costume. En tout cas j’en étais fan. Lorsque j’ai appris qu’il était également fan de mon travail, je lui ai demandé de m’écrire une petite histoire.

 

Luc Cromheecke, L'île carrément perdue, Tom Carbone, Plunk, Kramiek, Humour, 06/2014

Sti, le scénariste (à gauche) et Luc Cromheecke, le dessinateur (à droite).

 

Samba BD : Le tome 2 de votre nouvelle série est déjà paru en néerlandais sous le titre « De Godvrrgeten Eiland ». Comment peut-on traduire le titre en français ? C’est plus 1er degré que  « l’Ile Carrément Perdue », non ?

Luc Cromheecke : Le titre «  l’ile carrément perdue ‘ existait en premier. « Het godvrrgeten eiland » est presque’ une traduction littérale. Le double rr est une ajoute « pirate » et fait référence à ‘ godverdoeme ‘, un juron classique (« nom de dieu »  en flamand).

Samba BD : Est-ce facile pour vous d’adapter un scénario du français vers le néerlandais, d’autant plus que vous êtes en avance dans la version néerlandaise par rapport à la version française ? Comment procédez-vous ?

Luc Cromheecke : La traduction néerlandaise est faite par un hollandais, Ger Apeldoorn, il a beaucoup d’expérience au niveau traduction. Parfois il me téléphone pour discuter de passages spécifiques. Les jeux de mots sont parfois difficiles à traduire.

Samba BD : Quand paraîtra le tome 2, combien de tomes sont prévus au départ ?

Luc Cromheecke : Le second album est prévu pour Angoulême 2015. Normalement nous devrions faire 3 albums.

Luc Cromheecke, L'île carrément perdue, Tom Carbone, Plunk, Kramiek, Humour, 06/2014

Spirou vu par Luc Cromheecke!

 

Samba BD : Avez-vous beaucoup travaillé votre style graphique ? Est-ce que cela coule de source, est-ce que c’est facile de dessiner pour vous, de mettre votre dessin sur le papier ?

Luc Cromheecke : Je crois que je dessine facilement. Je fais beaucoup de croquis. Apporte beaucoup d’attention au lay-out et la composition. Je crois que je suis légèrement un maniaque du contrôle. A la vitesse maximum, je fais 2 pages par semaine (coloriage inclus).

 

Luc Cromheecke, L'île carrément perdue, Tom Carbone, Plunk, Kramiek, Humour, 06/2014

Un album consacré aux travaux de Luc Cromheecke vient de paraître en néerlandais chez Strip2000.

 

Samba BD : Dans votre imaginaire graphique, on rencontre souvent un ours, des pingouins, des animaux improbables (phacochère, chauffe-souris, ..), des extra-terrestres, des lutins, des

Cannibales,…dans des situations décalées. Comment fonctionne votre humour ? Qu’est-ce qui vous fait rire ? Comment faites-vous pour décider : « ça, je garde, ça, je jette ! » ?

Luc Cromheecke : J’ai une préférence pour les histoires absurdes. J’essaie toujours de pousser mes scénaristes à faire quelque chose de fou. J’aime dessiner des actions.

Samba BD : Quels sont vos futurs projets ?

Luc Cromheecke : J’ai beaucoup de projets. A côté de l’Ile, je fais une nouvelle graphique sur le peintre français Daubigny avec un subside du Gouvernement Flamand. Je suis aussi occupé par une histoire d’horreur,  un livre pour enfants et 2 projets ultra secrets.

Samba BD : Quels sont vos maîtres, vos figures d’inspiration dans la bande dessinée, la littérature, la musique, les films,… ? Quels sont vos derniers « coups de cœur » ?

Luc Cromheecke : J’aime tous les dessinateurs classiques : Franquin, Hergé, Sempé, etc. Les classiques américains et cartoonistes. J’ai aussi un faible pour les dessinateurs « Pulp » comme Ibanez. Je trouve Paling en Co ( Mortadello et Philemon ) génial. Je voudrais développer quelque chose de similaire. D’autres médias peuvent aussi m’inspirer. Mais j’aime surtout dessiner et peindre.

Voici un lien internet qui s’y rapporte: http://www.pinterest.com/luc_cromheecke/

Samba BD : Le Centre de la Bande dessinée à Bruxelles vous consacre une exposition en présentant les planches originales de cet album (du 17 juin au 31/08/2014). Qu’est-ce que cela représente pour vous ? Pourquoi faut-il absolument voir cette exposition ?

C’est un honneur de faire une expo au Musée de la Bande Dessinée à Bruxelles. Le Musée est magnifique. Le bâtiment en lui-même (Art nouveau, architecte Horta) vaut le déplacement.

 

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Interview réalisée par Capitol pour Samba BD.

Remerciements à Luc Cromheecke pour sa disponibilité et sa gentillesse.

Traduction du néerlandais réalisée par Anne-Marie.

 

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Détail de la couverture du tome 2 paru en nééerlandais et à paraître en français en janvier 2015 pour Angoulème.

L’ILE CARREMENT PERDUE – tome 1

L'île carrément perdue, Cromheecke, Sti, Kramiek, 06/2014L'île carrément perdue, Cromheecke, Sti, Kramiek, 06/2014Dessin : Luc Cromheecke – Scénario : Sti

Editions Kramiek (distribution Paquet)

Sortie 18/06/2014

48 pages

Prix conseillé : 10,50 €

ISBN : 97828893300010

Humour, Histoires courtes.

 

Résumé (de l’éditeur) : Faites donc escale sur l’Ile Carrément Perdue ! De l’Aventure avec un grand A vous y attend ! Des pirates sanguinaires, des indigènes sanguinaires aussi, mais qui essaient de se civiliser, des pingouins qui parlent, des phacochères au QI surnaturel, des visiteurs du futur, des animaux à longue queue jaune à pois noirs ! Vous frissonnerez pour notre naufragé et son acolyte le capitaine Mac Intosh, mais vous rirez surtout à leur dépens.

 

L'île carrément perdue, Cromheecke, Sti, Kramiek, 06/2014

 

 

Mon avis : Luc Cromheecke, le dessinateur déjanté de Tom Carbone et de Plunk, s’associe au scénariste Sti (Ze jacky touch,…) pour nous faire découvrir une nouvelle série du même tonneau que Tom Carbone. Je ne dirai pas qu’en apprenant la nouvelle je me suis suspendu au  lustre du salon mais ma joie était très grande car j’adore Luc Cromheecke et son univers improbable. Il a remplacé au scénario son comparse Laurent Letzer par Sti mais l’ambiance générale et l’esprit sont restés les mêmes.

 

L'île carrément perdue, Cromheecke, Sti, Kramiek, 06/2014

 

 

Le parcours éditorial de Luc Cromheecke n’est pas banal. Il collabore régulièrement avec le journal de Spirou où il joue le rabatteur pour trouver de nouveaux abonnés en illustrant le bon de commande par des gags très drôles. Il illustre aussi par des histoires courtes le journal de Marcinelle. Tom Carbone est sorti chez Dupuis mais la maison d’édition a arrêté les frais après 4 tomes. Déception chez les afficionados… Heureusement, Glénat sort l’intégrale et par la même le tome 5 qui n’était sorti qu’en néerlandais…Plunk a suivi son parcours également. Maintenant, est mis sur les fonts baptismaux la maison d’édition Kramiek (Le kramiek ou cramique en français, c’est une spécialité belge, un petit pain brioché aux raisins secs). Spécialisée dans la bande dessinée humoristique, elle est une filiale de l’éditeur Paquet qui s’occupe de sa promotion. Cet album en est le premier album en français, alors que le tome 2 de la série vient de sortir en néerlandais sous le titre de « De Godvrrgeten eiland » qu’on pourrait traduire littéralement par : « Cette nom de Dieu ile perdue ».

 

L'île carrément perdue, Cromheecke, Sti, Kramiek, 06/2014

 

 

Ce recueil est constitué d’histoires courtes mais qui se tiennent, qui ont une certaine logique, de 2 à 6 pages, qui ont été publiées dans le journal Spirou depuis mars 2011.On y retrouve un univers déjanté proche de celui de Tom Carbone. Certains ont fait référence aux « Monty Python », un certain humour décalé, un humour que je qualifierai aussi de flamand, avec de la gouaille, teinté d’un peu de poésie. C’est une sorte de Tijl Uilenspeigel (appelé aussi Till l’espiègle, figure de la résistance flamande à l’occupant espagnol au XVIe siècle) à l’envers. Car ici, ce n’est pas le héros qui fait de l’humour aux dépens des autres mais c’est lui qui subit les turpitudes des autres habitants de l’ile, alors que celle-ci est censée être déserte. Vous l’aurez compris, il faut prendre le concept de l’ile perdue et déserte complètement à l’envers et c’est de là que découle le côté humoristique de l’histoire. On y rencontre une foule de gens et d’animaux aussi éclectiques qu’originaux qui ne font rien comme les autres. Cela nous vaut des scènes très drôles et « carrément » à l’Ouest ! Le dessin de Cromheecke est très expressif. On est dans le comique débridé qui va droit au but. Tous les publics se retrouvent dans ce dessin facile et agréable.

 

L'île carrément perdue, Cromheecke, Sti, Kramiek, 06/2014

 

 

On en est même à se demander comment Sti a pu s’intégrer dans cet univers particulier de Cromheecke. Sti, scénariste Français du Nord de la France, a beau habiter à deux minutes de la frontière belge, j’en reste pantois. Cela a dû demander une complicité, un apprivoisement de tous les instants. D’autant plus, que Cromheecke sort d’abord ses livres en néerlandais et que Sti ne parle pas la langue néerlandaise ou flamande. Il y a donc à faire en plus un travail d’adaptation au niveau de la langue de Vondel.

 

L'île carrément perdue, Cromheecke, Sti, Kramiek, 06/2014

 

 

Au final, cela nous donne un excellent album d’humour comme je les aime et que je vous recommande pour passer du bon temps chez vous ou à la plage…On pourrait même s’inspirer à l’envers de la chanson « Jamais content » d’Alain Souchon : « J’y ai carrément mis le feu : bien fait pour eux ! »…  « Carrément débile, j’trouve pas mon style… »

Oui, C’est carrément bien et parfaitement dans le style de Cromheecke et Sti.  Bravo ! J’en redemande…

 

 Dessin :            8,0/10

Scénario :          8,0/10

Moyenne :          8,0/10

 

Lien vers la page Facebook de Luc Cromheecke : ICI.

 

Capitol

 

L'île carrément perdue, Cromheecke, Sti, Kramiek, 06/2014

 

Marina T2 : la prophétie de Dante Alighieri.

Auteurs : Zidrou et Matteo.

Éditeur : Dargaud.

Sortie : 06/2014.

 

Prédications.

Zidrou et Matteo poursuivent leur série Marina dans la Venise du XIVe et du XXIe siècle. Histoire et fantastique se mêlent autour des sept prophéties de Dante Alighieri : tandis qu’en 1345, le Doge voit la naissance de sa fille Marina la «bâtarde» comme la 6e prédiction, la terrifiante acqua alta qui touche la Sérénissime de nos jours correspond à  la 4e… Comment Venise a-t-elle pu être sauvée de la malédiction huit siècles auparavant ? La Cité des Doges devra-t-elle sa sauvegarde à  son passé tumultueux ?

Lire la suite « Marina T2 : la prophétie de Dante Alighieri. »

SpyGames – Tome 01 – Dissidents

Jean-David Morvan, Jung-gi Kim, Glénat, SpyGames, Jaxom Jean-David Morvan, Jung-gi Kim, Glénat, SpyGames, Jaxom Scénario : Jean-David Morvan
Dessin : Jung-gi Kim
Dépot légal : 04/2014
Editeur : Glénat
ISBN : 978-2-7234-8702-3
Nb Pages : 48

Contrairement à mes habitudes cet album contient des spoils que je ne peux éviter sous peine de faire une chronique de deux lignes, suite de la lecture à vos risques donc ! 

 

Jean-David Morvan, Jung-gi Kim, Glénat, SpyGames, Jaxom Tous les quatre ans un pays se voit être le centre d’un affrontement particulier appelé le « Kontest » : sorte de championnat du monde de la barbouze internationale. L’enjeu étant les secrets d’état soumis par chaque pays en début de partie. Les huit finalistes se retrouvent donc dans cet album dont l’action se déroule en Chine et plus particulièrement à Hong Kong. 

Jean-David Morvan, Jung-gi Kim, Glénat, SpyGames, Jaxom Quand le commissaire Ka Lei Ng arrive sur une scène de crime proche de son domicile il ne s’attend pas à se retrouver devant une équipe freelance de barbouzes venant d’éliminer l’équipe américaine… 

Les dessins du coréen Jung-Gi Kim apportent un vrai plus à l’action bien retranscrite avec des combats aux visuels percutants, je mettrais un bémol quand même sur les couleurs que je trouve trop insaturées. A vous de juger. 

Jean-David Morvan, Jung-gi Kim, Glénat, SpyGames, Jaxom Jean-David Morvan nous livre un premier tome intéressant au rythme enlevé. Plusieurs pistes sont lancées quant aux motivations des différents protagonistes de cette histoire originale. 

J’espère un second tome au moins aussi intéressant avec si possible un découpage moins classique. 

 

 

Pour patienter passons dans le monde enchanté des nouvelles technologies en prenant votre smartphone et/ou tablette tactile, scannez le QR Code ci-dessus et regardez Jung-Gi Kim en action ! (Vous pouvez également cliquer dessus hein)

Jean-David Morvan, Jung-gi Kim, Glénat, SpyGames, Jaxom

 

 

Note globale : 08/10

JaXoM

La technique du périnée

Auteur : Ruppert et Mulot

Editeur : Aire libre.

Sortie :05/2014

 

Sexe V2.0

JH a rencontré une fille via l’appli de rencontres OKCupid. Elle s’appelle Sarah, mais il n’en sait pas davantage. Régulièrement, ils se connectent sur Skype et se font jouir mutuellement. Leurs échanges, brefs et solitaires, finissent par obséder JH, qui essaie de convaincre Sarah de dîner avec lui. S’instaure alors entre eux un étrange jeu de séduction qui ne dit pas son nom, mais qui va amener JH à relever le défi sexuel – ou d’abstinence sexuelle – que lui lance Sarah. Une variation libertine et contemporaine sur le thème de la séduction et de l’éclosion du sentiment amoureux à l’heure de l’hyperconnexion.

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Lucifer Sam – tome 1 – Les portes de l’enfer

lucifer sam,la neve,nizzoli,glénat,thriller,ésotérisme,sectes,complotlucifer sam,la neve,nizzoli,glénat,thriller,ésotérisme,sectes,complotScénario : La Neve, Michelangelo Dessin : Nizzoli, Marco
Editeur : Glénat

Collection : Grafica

48 pages

date de sortie : mai 2014

 

genre : thriller

 

Highway to hell …

 

Liz Frazier, romancière à succès de la série Lucifer Sam, est assassinée et disparaît sans laisser de trace juste après avoir conduit son fils Syd à l’aéroport. Pour ses dix-huit ans, elle l’avait envoyé chez son éditrice française pour des vacances dans une magnifique demeure en dehors de Paris. À bord de l’avion, le jeune homme fait la connaissance d’une top model qui se dit fan des romans de sa mère. Sauf qu’une fois en France, c’est le début d’une plongée aux enfers pour le pauvre Syd… Kidnappé par une secte satanique, il va se retrouver enfermé seul dans une pièce pendant des mois après avoir eu le crâne rasé et tatoué par un halluciné qui prétend être son père !

Ambiance pesante, angoissante et malsaine dans ce thriller diabolique. Âmes sensibles s’abstenir. Les amis des chats peuvent passer leur chemin aussi ! Ce que fait subir la secte à Syd et à ces pauvres félidés est proprement effroyable et m’a mis assez mal à l’aise. D’autant que ce tome 1 se contente de poser les faits et que protagoniste et lecteur ne comprennent rien au piège qui est tendu, si ce n’est qu’il est diligenté par des forces démoniaques.

 

Ce premier tome laisse un gout assez amer et c’est assailli de sentiments contradictoires que l’on referme cet album. Le ressort narratif est efficace, mais on est frustré de ne rien apprendre du complot qui se trame nos yeux. L’intrigue est bien menée et nous tient en haleine, mais la nausée nous rattrape devant la démesure des tortures infligées à Syd. Les auteurs ont choisit de montrer plutôt que de suggérer, ce qui donne lieu à des scènes (trop) chargées d’hémoglobine et autres fluides …. A ce titre, le dessin réaliste très détaillé de Marco Nizzoli est parfait !

Néanmoins, ce premier tome pose très bien l’intrigue, et nous tient en haleine. Une fois la nausée passée, on a qu’une hâte, c’est d’en apprendre un peu plus sur cette bande d’illuminés qui invoquent Satan …

Il faudra donc attendre le tome 2 pour savoir à qui l’on a affaire, et pour se faire un avis définitif sur cette série.

 

Ma note : 6,5/10

Loubrun

Les larmes du seigneur afghan

Auteur : Campi-Zabus-Bourgaux.

Editeur :Aire Libre

Sortie :05/2014

 

Mars 2010, 

la grand reporter Pascale Bourgaux part réaliser un documentaire sur un seigneur de guerre, dans un village du nord de l’Afghanistan où elle se rend régulièrement depuis dix ans. Compagnon d’armes de Massoud à l’orée de ce siècle, farouche adversaire des talibans et chef respecté, Mamour Hasan n’a pourtant pas connu de fonction gouvernementale à la hauteur de son engagement.

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LAST MAN. Tome 4

vivès,balak,sanlaville,shonen,manga,last man,paxetown,tome 4vivès,balak,sanlaville,shonen,manga,last man,paxetown,tome 4Scénario : Balak, Vivès Bastien
Dessin : Vivès Bastien,  Sanlaville  Michaël
Lettrage : Ruault  Jean-Luc
Dépôt légal : 03/2014
Editeur : Casterman
Planches : 200

Marianne et son fils Adrien ne sont plus les seuls à rechercher Richard Aldana. Milos Zotis, puissant maffieux de Paxtown, a aussi des comptes en souffrance avec notre héros. Tout le monde va finir par s’affronter dans l’arène de la plus célèbre des attractions de la ville : la Fight Funeral Fist Cup, réservant son lot de surprises ……

« Notre modèle ? Star Wars, de George Lucas. Comme lui, on veut développer un univers et le décliner en BD, en jeu vidéo, en produits dérivés, pourquoi pas un film d’animation…  » disait Bastien Vives lors du lancement du tome 1. Si le projet était ambitieux (voire mégalo !?), les trois auteurs sont en passe de réussir leur pari quatre tomes plus tard, des éditions collector, un dessin animé, un jeu vidéo en devenir et un magazine spin off (Sexy Sirène). Ce « manga à la française » est un indéniable succès. Prévu, dans un premiers temps en 12 tomes (eh oui 12, un manga on vous dit !), la ligne éditoriale tient le rythme de 2 albums par an de 200 pages chacun. De quoi soutenir l’envie des lecteurs. Tenir le rythme c’est bien (très bien !), mais qu’en est-il du contenu ? L’intrigue est-elle à la hauteur ? Le lecteur est-il perdu ?

 

vivès,balak,sanlaville,shonen,manga,last man,paxetown,tome 4Le concept Last Man est d’inspiration plus qu’assumée d’un shonen manga. Le canevas remplit les objectifs : quête identitaire, combats épiques,  naïveté, bien contre le mal…… Un adolescent japonais n’y trouverait rien à redire. Vives/Balak/Sanlaville rajoutent une touche franco-belge personnelle, avec le dessin évidemment, mais aussi de l’humour. Les décalages entre les personnages et les mondes dans lesquels ils sont plongés provoquent une sensation de plaisir et de rire. Chaque tome, nous montre une facette du monde dans lequel évoluent nos héros. Si le tome 1 se situait dans « La Vallée des Rois », une sorte de village protégé du monde moderne où magie et quiétude sont de règle, le tome 2 était plutôt sur le thème de la frontière type désert. Dans le tome 3 et le tome 4 le lecteur bascule franchement dans un monde « moderne » type dystopie. Tous les protagonistes recherchent « la vallée des rois » identique à l’eldorado des conquistadors. Avec ce type de scénario ; il est aisé d’imaginer un monde à l’infini.

 

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Dans ce tome 4, la surprise du premier tome a maintenant disparu et le lecteur retrouve ses marques avec des personnages bien campés. Même s’ils recèlent encore beaucoup de mystère, la trame commence à se définir. Le passé de Richard transparaît. Quoi qu’il en soit, l’équipe Vives/Balak/Sanlaville garde au frais leur lot de révélations (pour notre plus grand plaisir) distillés avec soins dans les prochains tomes. Cette façon de souffler le chaud et le froid, capte le lecteur : pas d’échappatoire, la lecture des tomes suivants est obligatoirement inscrite dans votre agenda.

 

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Le dessin a, pour sa part, bien évolué. Le lecteur perçoit une sorte de maturité dans les traits. Ils sont moins maladroit, plus précis. Mais si de précision il est question, ce n’est pas celle du décor. Toute l’attention est centrée sur les personnages avec, il faut le reconnaitre, un sens particulièrement aigu des cadrages. Cela rend les combats sur le ring particulièrement souples. L’ellipse des mouvements est impeccable. C’est d’une fluidité remarquable.

 

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«On voulait retrouver ce qu’on aimait lire quand on avait 12 ans, cette BD d’aventures jouissive, sans prétention, divertissante mais pas débile». Pari réussi, messieurs. Banco pour 12 tomes !

Dessin : 8/10
Scénario : 8,5/10

Total : 8/10

Tigrevolant

 

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Green Arrow & Green Lantern

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Ce nouvel album édité par URBAN COMICS dans la série des archives de DC est un véritable petit bijou! Il compile les épisodes du comic Green Arrow & Green Lantern dessinés par le grand NEAL ADAMS et scénarisés par le non moins grand DENNIS O’NEIL. Cet à dire les magazines parus de avril 1970 à janvier 1972.

La particularité de ces épisodes, objets de culte aux U.SA, c’est qu’ils reflètent et intègrent à la vie des deux super héros les grands bouleversements politiques, culturels et sociaux qui ont transformé l’Amérique de cette époque.

album-cover-large-22077.jpgPar le biais d’aventures de nos héros qui mettent souvent en doute leurs convictions ( surtout pour le personnage de Green Lantern qui semble tomber des nues quand à la réalité sociale du pays et va beaucoup se remettre en question ) nous assistons à des plaidoyers aussi divers que la condition des noirs et des indiens, le rôle des femmes dans la société, le rôle du président ( Richard Nixon largement détesté par ses concitoyens à l’époque ), la spéculation immobilière qui laisse les pauvres sur le carreau, etc.

Green Arrow qui, rappelons le, était un fringant millionnaire ( il a perdu sa fortune ) tire mieux son épingle du jeu et semble le plus proche des réalités humaines. Green Lantern, grand dadais cosmique, habitué à combattre des monstres et autres périls extra terrestres est dépassé par le quotidien des pauvres humains et quand il est apostrophé par un vieil homme noir qui lui demande pourquoi lui, habitué à sauver des hommes bleus, rouges et autres habitants d’autres planètes, ne s’est jamais occupé des hommes noirs, notre vert héros ne sait quoi répondre et baisse la tête misérablement.

Les scénarii, à la limite du subversif pour l’époque, de DENNIS O’NEIL sont superbement mis en images par NEAL ADAMS l’un des plus grands artistes de sa génération.

Cependant nous regrettons la traduction hésitante sur certains passages qui rendent les phrases incompréhensibles ( page 37 par exemple ) et surtout le prix prohibitif de 35.00 € qui en rebutera beaucoup.

GL_GA01.jpgSinon un album essentiel pour les inconditionnels de NEAL ADAMS.

 

GREEN ARROW & GREEN LANTERN – URBAN COMICS – ARCHIVES DC

DESSIN : NEAL ADAMS

SCENARIO : DENIS O’NEIL

SORTIE : 13 JUIN 2014

 

MA NOTE : 8/10

 

JR

 

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VIVRE à en MOURIR

Voici un livre pour l’histoire, un livre qui nous rappelle que des hommes et des femmes sont morts pour les générations à venir, un livre pour qu’on n’oublie pas, un livre pour que nos enfants apprennent ce qu’est la souffrance, la sueur, la mort et les larmes mais, surtout, l’espoir et le refus de la résignation. Tant de valeurs aujourd’hui oubliées……..

Marcel RAYMAN était un jeune juif polonais, sa famille s’était installée en France et son père, dans un souci total d’intégration, avait voulu que tous les siens aient des prénoms français, dignes de leur terre d’accueil.

Lire la suite « VIVRE à en MOURIR »

Interview de Grégory Panaccione.

Je vous propose une courte interview de Grégory Panaccione auteur de l’excellente BD Match.

Comme cette interview a été réalisée via email, il y a quelques redites mais que cela ne vous empêche pas de la lire et surtout d’aller jeter un œil sur mon coup de cœur du moment.

 

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– Avant de passer au « match », peux-tu nous faire une petite présentation et nous décrire ton parcours professionnel pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Lire la suite « Interview de Grégory Panaccione. »

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