S.
Editions Futuropolis
Sortie 05/05/2014
112 pages
Prix conseillé : 18,00 €
ISBN : 9782754810357
Roman graphique, Histoire de famille.
Résumé (de l’éditeur) : S. est un récit de souvenirs, dans lequel Gipi dessine en quelques moments clés la vie de son père récemment décédé. Entremêlant ses propres souvenirs d’enfant et d’adolescent — amplifiés, déformés, chimériques — sous forme de petites anecdotes du quotidien, que l’on devine maintes fois racontées au cours des repas familiaux, il reconstruit l’image d’un père impressionnant, aimé et admiré. Ce sont aussi les souvenirs de la guerre, des bombardements, des morts. Des histoires de peur au ventre, d’un père caché dans les clapiers à lapins, en entendant les bombes, comme celle d’un fils, contraint de passer la nuit seul avec son cousin, sur une plage, dans le froid… Des histoires qui ont régi la vie d’un homme et de sa famille, provoquant silences, incompréhensions et conflits sourds.
Mon avis : Gipi est un dessinateur-scénariste italien originaire de Pise et âgé de 51 ans à ce jour. C’est l’auteur dont tout le monde parle en ce moment. En janvier 2014, l’album « vois comme ton ombre s’allonge » est salué par la critique unanime. Gipi est une référence aussi pour pas mal de ses collègues dessinateurs et scénaristes. Futuropolis a décidé de rééditer ses anciens ouvrages, surfant sur la vague du succès en librairie. Il avait déjà en 2006 remporté le prix du meilleur album à Angoulême pour « Notes pour une histoire de guerre » paru à l’époque chez « Actes Sud ».Il s’essaye aussi au cinéma et est actuellement dessinateur pour le quotidien italien « La Republica ». Voilà planté le décor.
Un des personnages principaux est l’auteur lui-même. En réalité dans cet album, il raconte l’histoire de son père, sa propre histoire aussi, celle de sa famille depuis la seconde guerre mondiale jusqu’à ce jour. Alors, vous allez me dire où réside le talent de Gipi ? Comment s’exprime-t-il ? A la lecture de l’album, la personnalité atypique de Gipi saute aux yeux et c’est difficile de ne pas être interpellé par cette façon très particulière de traiter son sujet, de raconter une histoire, son histoire.
Le dessin oscille entre le graphisme parfois presque enfantin et le graphisme plus précis, plus détaillé qui fait penser aux croquis d’un carnet de voyage, un journal intime rempli d’esquisses, dessinées au vol, à la hâte et que le dessinateur aurait un peu retravaillés par la suite. Cela nous donne un dessin très naturel, par moment un peu brut mais l’ensemble reste très cohérent.Les couleurs de Gipi sont faites à l’aquarelle et donnent également une touche complémentaire au récit, alternant les couleurs froides et plus chaudes en fonction de l’époque racontée.
Le scénario est la pièce centrale du travail de Gipi : un scénario complètement déstructuré, des bribes, des répétitions, des non-dits, des impressions parfois furtives, relevant plutôt d’une psychanalyse où le sujet essaye lui-même de remettre en place le puzzle de sa mémoire parfois imprécise et le confronte aux souvenirs de son père. Un père qui ne lui a pas nécessairement tout dit, ou qui a travesti en partie la réalité. Cela nous vaut dans le récit des répétitions, des interrogations, une sorte de procession d’Echternach, deux pas en avant, un pas en arrière…C’est ainsi que le lecteur, lui-même, va remettre lentement en place les pièces pou, en fin de récit, avoir une vue d’ensemble de l’histoire. Dans ce cahot scénaristique, va se détacher en fin de compte un récit complet et cohérent qui nous raconte l’histoire chahutée de la famille de Gipi. On sent que l’auteur y a mis sa propre ADN, ce qui donne un récit sincère, plein de sentiments, qui dévoile aussi les failles de l’auteur.
C’est un bel album qui raconte de façon romancée une histoire dont les bases sont ancrées dans la réalité. Bien évidemment, il faut aimer ce type de narration destiné à un public adulte. Certains pourraient être déconcertés. J’ai pour ma part apprécié cet exercice de style et au final, je suis arrivé au bout de la lecture de ce magnifique récit, l’histoire de famille d’un homme nommé Gipi. Excellent.
Dessin : 7,0/10
Scénario : 9,0/10
Moyenne : 8,0/10
Le site internet de Futuropolis : ICI.
Capitol.
SHERLOCK HOLMES & Les Voyageurs du Temps TOME 1 : La Trame
Sherlock Homes s’est retiré des affaires après son dernier affrontement avec l’horrible Moriarty; il vit à Londres et tient une librairie!
Aaron McBride, savant « fou », avait disparu depuis 20 ans et réapparaît soudain! Il explique à son ami qui l’héberge qu’il avait voyagé dans le futur et était prisonnier d’entités dominant la terre, qu’il a été torturé et a expliqué à ses geôliers comment arriver à son époque.
La reine d’Angleterre demande à Holmes de retrouver un dangereux criminel qui met en péril la stabilité du royaume et qui se nomme………. Aaron McBride.
Par ailleurs Holmes rend visite à Megan Connelly dans l’hôpital où elle est soignée en léthargie; il va se rendre compte que la jeune fille reçoit des injections en cachette des infirmières.
Megan, grâce à ses injections, va reprendre ses esprits pour être enlevée, en même temps que Holmes, par McBride et ses alliés.
Mais McBride n’est pas si fou que ça; il sait qu’un monstre du futur est en ville sous apparence humaine, que sa vie est en danger et que Megan et Holmes sont la clef de son salut.
Quand à la reine d’Angleterre ses buts sont-ils vraiment ceux que l’on croit…..
Voici un récit captivant mené de main de Maître par un Sylvain Cordurié au mieux de sa forme et dessiné avec talent par LACI.
Le Londres de 1894 est très bien représenté, les personnages sont bien dans leur milieu. Le dessinateur sait se servir des ombres à nous faire frémir et le suspense de l’histoire est augmenté par le mystère autour de certains caractères – le High Lord, personnage redoutable de la couronne semble plus proche de Mister Hyde que d’un aristocrate anglais, Lynn Redstone, la rousse combattante, menbre du groupe de McBride, Megan et ses pouvoirs para normaux……….
Un album passionnant qui nous laisse dans l’attente du TOME 2.
SHERLOCK HOLMES & Les Voyageurs du Temps – SOLEIL – 23 AVRIL 2014
DESSIN : LACI SCENARIO : Sylvain Cordurié
ISBN : 2-302-03765-6 PRIX : 13.95 €
Collection : 1800
ma note : SCENARIO & DESSIN : 7/10
JR
L’assassin qu’elle mérite. T3-Les attractions coupables.
Editeur : Vents d’Ouest.
Sortie : 05/214
Le mécène.
Bien que leurs vies aient été détruites par les manipulations d’Alec, Victor et Klément semblent encore nourrir une malsaine dépendance envers leur mécène. Ils décident de le retrouver à Paris où se déroule justement cette année l’Exposition universelle. Un lieu étrangement propice pour la venue de Victor en tant qu’œuvre d’art vivante… Irrésistiblement attiré par son ancien mentor, Victor se fait espion et découvre peu à peu que si Alec est à Paris, ce n’est pas simplement pour profiter des attractions de l’exposition. Le dandy viennois a de surprenantes fréquentations et semble nourrir de sombres desseins.
Des rats de laboratoire.
Et si on tentait une expérience sur le comportement humain un peu comme dans cette série.
Faut-il écrire une chronique négative pour avoir des commentaires ?
Par expérience, on sait que les auteurs ne réagissent que lorsqu’on met à mal leur travail, vous ne verrez jamais un « merci bien » sur un avis positif qui sont pourtant majoritaires sur SambaBD (on est souvent bon public ici hormis peut être Samba dit le sévère).
Que serait JP Coffe sans sa phrase fétiche « c’est de la merde »?
La même chose pour avoir des visiteurs, il faudrait plutôt jouer la provocation pour attirer le chaland.
Bref, l’assassin qu’elle mérite, « c’est une grosse daube » aurait certainement plus d’effet que c’est un album à la lecture très agréable ou sur fond d’art nouveau, le talentueux Wilfrid Lupano écrit une réflexion sociologique et humaniste, sublimée par la délicate finesse du trait de Yannick Corboz. Une série passionnante, véritable succès public et critique, dont le premier tome a reçu de nombreux prix.
La majorité s’en fout de ces blablas sans intérêt. Le peuple veut du malheur, des cris, des crises de nerf car le peuple, cher monsieur, est SADIQUE. On aime quand ça se passe mal, quand les personnages tombent dans l’ abîme de la perdition et de la déprime. Avec, ce tome vous serez servi, le titre énigmatique du début commence à révéler quelques uns de ses secrets. La vengeance semble tortueuse et inattendue. Que la vanité est belle quand elle est si pathétique.
Vivement le tome 4.
Dessin
Scénario
Global
Samba
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Oracle T1. La Pythie
Scénario : Peru, Olivier
Dessin : Martino, Stefano
Couleurs : Digikore Studios
Dépôt légal : 03/2014
Editeur : Soleil Productions
Collection : Oracle
Planches : 46
La Pythie est la prêtresse de l’oracle de Delphes. Dévouée au culte d’Apollon, la jeune femme, dotée du pouvoir de lire l’avenir, doit rester vierge pour conserver son don. Mais elle est trahie par celui à qui elle a voué sa vie. Elle portera sa vengeance par le fer et le feu dans la Grèce entière et jusque dans la demeure des dieux eux mêmes ….
Soleil productions sort, encore me direz-vous, une nouvelle série concept. Cette fois ci, le monde antique est à l’honneur. Prévue en 5 tomes avec à chaque fois un nouveau couple au scénario et au dessin. Le fil directeur est un vieil aède contant les vengeances de 5 mortels contre les dieux de l’Olympe en parcourant la Grèce. Le scénario de ce tome 1 est signé Olivier Peru. Ce prolifique auteur est très à l’aise dans les récits mythologiques (voir le très bon Mjöllnir T1 et suivant). Pour construire son récit, Olivier Peru utilise les vieux démons humains : de la trahison à la passion en passant par la haine et la jalousie. Tous ces ressorts scénaristiques alimentent la trame de l’histoire. Ils sont particulièrement efficaces dans le domaine de la tragédie (grecque, évidemment !). Patiemment, Olivier Peru monte une histoire de plus en plus étoffée. Les personnages gagnent en épaisseur au fur et à mesure du récit. Et ma foi, nous nous laissons prendre au jeu avec plaisir : nous nous surprenons avec de l’empathie pour notre héroïne et même pour des personnages moins recommandables. Il fait ainsi monter les enchères aboutissant forcément à un drame. Le tout est saupoudré de rebondissements et des surprises et cela jusqu’à la dernière vignette.
Le dessinateur italien, Stefano Martino ouvre le bal de ces cinq albums. Les personnages sont expressifs et les monstres mythologiques sont conformes aux représentations collectives alimentées par l’Odyssée. Les scènes d’actions sont on ne peut plus explicites : le sang gicle, les combats sont furieux. Stefano Martino nous gratifie d’une double page centrale d’action magnifique. La montée sur l’Olympe a un petit côté jeu vidéo : obstacles et autres monstres entravent votre progression jusqu’au Dieu des Dieu ! Par contre, la colorisation numérique par Digikore Studios est un peu déroutante : l’abus de clair-obscur ne facilite pas forcément la lisibilité.
Cette maitrise de la narration et des dessins est très agréable. Elles raviront les amateurs du genre héroïc-fantaisy, tendance grecque. Cependant, attention, l’album est touffu. La lecture est parfois malaisée par la quantité d’images et de dialogues. Peut-être deux albums auraient-ils été nécessaires ? Mais qui va se plaindre d’avoir une excellente histoire complète et distrayante en un album ?
Dessins : 7/10
Scénario : 7/10
Total : 7/10
Tigrevolant
Grâce aux éditions Soleil et à Samba BD
VOUS POUVEZ GAGNER CET ALBUM !
Il vous suffit de laisser un commentaire à la suite de cette chronique.
Un tirage au sort désignera l’heureux gagnant.
Le concours est ouvert jusqu’au 15 Juin 2014 minuit
IZUNAS par Saverio Tenuta – Tome 1 : KAMIGAKUSHI
Les Esprits de la nature, appelés KAMIS, vivent parmi les hommes depuis des lustres. Pour se protéger de l’arrogance humaine ils ont crée le KAMIGAKUSHI, un voile qui les rend invisibles aux yeux des mortels et les empêche également de nous voir.
Dans le monde des KAMIS apparurent un jour les NOGGOS, êtres maléfiques voués au mal et dont nul ne connaissait la provenance ou les but.
Pour se protéger de ces noirs démons MUNEMORI, l’arbre sacré des KAMIS, donna naissance à des protecteurs composés de deux castes, les ONBAS accoucheuses et les SENSHIS guerriers. Ces protecteurs, respectés par tous, se nomment les IZUNAS.
Sur ces bases tirées de la mythologie du Japon médiéval, l’auteur SAVERIO TENUTA nous livre un récit féerique où guerriers samouraïs, loups à cornes de cerfs doués de parole, moines mystiques, démons noirs visqueux et petits renards magiques se côtoient dans des forêts enchantées, des villages humains ou des champs de bataille mortels!
Au début du récit les SENSHIS, loups blancs cornus, commandés par le fier Mamoru combattent les NOGGOS afin de protéger MUNEMORI l’arbre sacré donneur de vie. Le second de Mamoru, le noble Kenta est tué au cours de ce combat et l’arbre sacré infecté par la noirceur des NOGGOS. Les SENSHIS prient l’arbre de donner naissance à un autre Kenta; l’arbre va « pondre » deux êtres, un SENSHI et un bébé humain.
Ce bébé, accueilli comme un mauvais présage, va devenir une fière jeune fille AKI qui a le pouvoir de voir les humains. Accompagnée de son « jumeau » le nouveau Kenta, elle va communiquer avec les humains, assister à la guerre que mène un général pour destituer le Shogun régnant, être l’objet de l’amour du fils du général.
AKI est peut-être la seule capable d’empêcher la destruction du monde par les démons NOGGOS…
Bref! un album sublime, un très beau dessin de CARITA LUPATTELLI, des couleurs flamboyantes mais un récit trop complexe auquel on n’arrive pas à s’intéresser. Le panthéon démoniaque, les légendes et autres mythologie japonaises sont trop éloignés de notre propre imaginaire. Peut-être que le tome deux sera plus accrochant car le premier perd trop de temps à nous expliquer le lieu, les personnages, la légende et on a du mal à suivre.
IZUNAS TOME 1 – KAMIGAKUSHI – LES HUMANOIDES ASSOCIES
SORTIE : 14 MAI 2014 – PRIX : 13.95 €
SCENARIO : SAVERIO TENUTA et BRUNO LETIZIA
DESSIN et COULEURS: CARITA LUPATTELLI
MA NOTE: SCENARIO : 4/10 – DESSIN : 7/10 – MOYENNE : 5.5/10 – JR
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Hiro Mashima
L’AVIATRICE – Tome 1: Nora.
Dessin : François Walthery & Bruno Di Sano – Scénario : Etienne Borgers
Editions Paquet
Collection cockpit
Sortie 28/05/2014
48 pages
Prix conseillé : 13,50 €
ISBN : 9782888905691
Aventure, aviation.
Résumé (de l’éditeur) : 1935. Nora Stalle, pilote intrépide et expérimentée, est employée par Air Zénith sur ses liaisons postales aériennes. La compagnie veut frapper un grand coup publicitaire : un raid aérien vers l’Extrême-Orient, et choisi Nora pour être la pilote du Caudron Simoun spécialement équipé pour cette aventure. Un nouveau mécanicien lui est assigné comme compagnon dans le raid, Théo Norville. Un mécano doué qui se révèle vite avoir du tempérament, une grande gueule, libertaire, avec un penchant marqué pour la bouteille…
Mon avis : Nous avions eu l’information à titre confidentielle depuis de nombreux mois mais il y avait embargo sur l’information : « François Walthery travaille sur un projet pour la collection Cockpit de l’éditeur Paquet ». Natacha, l’hôtesse de l’air, continue sa vie chez Dupuis mais voici maintenant une jeune aviatrice, Nora Stalle, qui va sévir chez Paquet. François Walthery, un monument de l’école de Marcinelle, multiplie les collaborations avec différents éditeurs. Pour ce projet, il s’est adjoint la collaboration de Bruno Di Sano, qui a déjà collaboré avec lui sur « Rubine ». Les dessinateurs liégeois se sont mis au travail. Le café Braham à Cheratte-Hauteurs, près de Liège, le quartier général de Walthéry, bruisse de rumeurs, des croquis apparaissent,…Bref, la « Walthéry connection » s’est mise à l’œuvre avec cette décontraction bien liégeoise…
Il parait qu’ils ont beaucoup transpiré pour réaliser les avions. Il faut préciser que leur travail est supervisé par le directeur de la collection Cockpit, à savoir Romain Hugault, grand spécialiste des avions. Le scénario a été concocté par Etienne Borgers. Walthery et lui se sont connus pendant leur service militaire. Ils ont déjà collaboré sur Natacha avec plusieurs histoires dont « La mémoire de métal » mais aussi le diptyque « Instantanés pour Caltech » suivi de « Les machines incertaines ». Nous avons donc une équipe rompue à ce genre de travail, très professionnel.
L’histoire se passe en 1935, période pendant laquelle « Air France » se développe. « Air Zénith » qui emploie Nora Stalle, décide de faire un raid aérien vers l’Extrême-Orient (Paris-Moscou-Shanghai) pour se faire de la publicité et contrer l’hégémonie de son concurrent. Vient se greffer sur l’histoire le contexte politique de l’époque avec l’Allemagne d’Hitler et la Russie soviétique. Cela nous vaut bien des péripéties bien avant le départ réel du Raid…On y retrouve bien entendu des personnages bien typés, un humour toujours présent, une petite touche bien liégeoise avec un détour vers l’aérodrome de Bierset-Liège. Des petits détails bien en rapport avec l’esprit qui anime les créations de Walthery. Une bonne histoire, de la grande aventure, bref, une histoire qui va intéresser et passionner le grand public.
Il semblerait que Walthery a fait le découpage et le premier crayonné et que Di Sano a fignolé le tout. Au niveau graphique, cela ressemble fort aux derniers « Rubine » dont les collectionneurs s’arrachent maintenant les albums qu’on trouve difficilement en librairie. A noter également qu’il existe une version limitée à 1450 exemplaires contenant les planches crayonnées et noir et blanc (96 pages – 25,00€).
Au final, je me suis bien amusé à lire ce premier album. Nora est en route pour Shanghai mais il faudra attendre le prochain tome pour connaître la suite. Une nouvelle série de Walthéry, c’est toujours un événement que je vous conseille de découvrir illico presto !
Dessin : 8,0/10
Scénario : 9,0/10
Moyenne : 8,5/10
Le site internet de Paquet : ICI.
Capitol
MOBY DICK.
Dessin : Pierre Alary – Scénario : Olivier Jouvray
Collection : Noctambule
Editions Soleil
Sortie 02/04/2014
124 pages
Prix conseillé : 17,95 €
ISBN : 97822302037540
Aventure, thriller, littérature américaine.
Résumé (de l’éditeur) : Herman Melville, qui fut marin, s’inspira de faits réels pour donner naissance à Moby Dick – un livre culte qui inscrivit un nouveau mythe dans la mémoire des hommes : celui de la baleine blanche. Il y raconte la quête furieuse, mystique et désespérée du Capitaine Achab et son dernier affrontement avec Moby Dick. Une quête folle adaptée et maîtrisée par deux talents, deux sensibilités – celles d’Olivier Jouvray et de Pierre Alary.
Mon avis : Moby Dick fait partie de l’imaginaire collectif. L’adaptation par Jouvray et Alary est un événement d’autant plus qu’il est salué par la critique…L’exercice n’est pas facile. Il est bien mené par ce duo d’auteurs, tout en restant proche du roman de Melville.
Dès le départ, le lecteur va observer la démesure, la folie du Capitaine Achab qui veut retrouver coûte que coûte Moby Dick, un énorme cachalot blanc. L’animal lui a arraché, lors de leur dernière confrontation, une jambe. Starbuck, le second, s’oppose à cette folie. Il veut préserver l’équipage d’une mort certaine. D’où la confrontation dont seront témoins le narrateur Ishmaël, un jeune matelot, parti en mer pour l’aventure, et Queequeg, un impressionnant maître harponneur tatoué, venant d’une petite île des antipodes.
Le scénario est bien bâti et reste dans une certaine chronologie, une logique narrative conventionnelle. Les personnages et les situations sont très bien plantés et décrits grâce à un dessin expressif et dynamique. Le graphisme est agréable à la lecture et n’est pas vraiment lisse et « propre » mais laisse au lecteur la possibilité de voir les « esquisses » d’Alary. Nous sommes donc loin d’une ligne claire impeccable sans scories. Cela donne une authenticité, une vie au dessin. Les couleurs restent dans des couleurs sombres, parfois tirant vers le sépia, le brun, le rouge. Elles donnent une ambiance propice au récit d’aventure.
En résumé, même si l’histoire est connue, il s’agit d’une bonne surprise. J’ai surtout apprécié la psychologie des personnages très bien rendue et l’expression des visages. Réjouissant.
Dessin : 8,0/10
Scénario : 9,0/10
Moyenne : 8,5/10
Le site internet de Soleil : ICI.
Capitol
LE PILOTE A L’EDELWEISS – édition anniversaire – 100 ans: 1914-2014.
Dessin : Romain Hugault – Scénario : Yann
Editions Paquet
Sortie 28/05/2014
160 pages
Prix conseillé : 35,00 €
ISBN : 9782888906483
Aventure, aviation.
Lire la suite « LE PILOTE A L’EDELWEISS – édition anniversaire – 100 ans: 1914-2014. »
La fille maudite du capitaine pirate
Scénario et dessin : Jérémy A. Bastian
Traduction : Patrick Marcel
Éditeur : Éditions de la cerise
date de sortie : avril 2014
126 pages
genre : aventures rocambolesques
Résumé
Port Elisabeth, Jamaïque, 1728. La Fille Maudite du Capitaine Pirate part à la recherche de son père disparu, l’un des redoutés flibustiers des mythiques mers d’Omerta. Cette héroïne intrépide nous entraîne rapidement dans des aventures marines et même sous-marines, à la rencontre de pirates tordus et teigneux, de créatures mythiques et autres fantasmagories se déployant comme des poupées russes.
Si je faisais mes achats sur le net, vous ne seriez pas en train de lire cette chronique. En effet, lors de ma dernière incursion chez mon libraire, celui-ci m’a fourgué dans les mains cette pépite en me disant : « tiens, il faut absolument que tu voies ça ».
Curieux de nature et enclin à la nouveauté, je me suis docilement exécuté. Bien m’en a pris ! Dès les premières pages feuilletées, j’en ai eu le souffle coupé. Sans même avoir encore lu l’histoire, j’ai su que cet album venait d’une autre planète.
Si le dessin hachuré au millimètre vous saute d’abord à la figure, c’est pour mieux attraper votre œil qui ensuite ne quittera plus les planches et se perdra avec délice dans la multitude de détails qui les agrémente. On peut d’ailleurs aisément parler d’ornementation voire d’enluminures. Aucun trait n’est superflu, que ce soit pour donner une ambiance ou participer à la narration, comme ces bordures de cases fourmillant de détails, ou encore ces médaillons qui en disent plus long qu’une voix off, et puis ces bulles qui prennent une forme pour appuyer le propos qu’elles contiennent. Tout participe au récit.
Jérémy A. Bastian passe en un clin d’œil d’une planche classique assez sobre à une planche chargée d’enluminures, d’entrelacs, de dessins cachés, d’arabesques, de frises, dans laquelle on se perd avec plaisir à la recherche d’un trésor graphique. La lecture devient alors un jeu où l’on se plait à voir des formes dissimulées dans les décors, comme lorsque les nuages ou les rochers de bords de mer se transforment en bestiaires improbables. L’auteur nous embarque dans son délire baroque fantasmatique et l’on se délecte de ces planches réalisées dans le style des gravures du XIXe siècle. Du grand art !
Une fois le choc visuel passé, on entame la lecture, avec une petite pointe d’appréhension. Cette avalanche de traits et de hachures n’est-elle pas un peu trop tape à l’œil ? Le scénario et la narration sont-ils à la hauteur de ce graphisme époustouflant ?
Eh bien, la réponse est oui ! La surabondance de détails n’écrase jamais le récit. La trame de l’histoire est simple et la narration claire et fluide. De la même manière qu’il a su mélanger genres et influences dans son dessin, Jérémy A. Bastian nous sert une vraie histoire de pirates à la Stevenson mâtinée de fantastique à la sauce Lewis Carroll.
Tous les ingrédients de la piraterie sont là : les sales trognes dans les tavernes crasseuses, le souffle de l’aventure, les bateaux de pirates et leurs équipages pitoyables, les borgnes et autres manchots, les lieux secrets, les cartes au trésor et même le perroquet. Une histoire de pirates classique, virant subitement au conte fantastique onirique rocambolesque qui n’est pas sans rappeler Alice au pays des merveilles. Ainsi l’héroïne croisera dans sa quête des créatures aussi improbables que saugrenues comme ce banc de sardines à la langue bien pendue ou ces espadons-chevaliers en plein duel, lesquels lui serviront d’escorte pour le reste de l’aventure. Le périple devient de plus en plus loufoque et l’on savoure ces situations abracadabrantes rythmées par des dialogues vifs et incisifs empreints tantôt d’humour, tantôt de poésie. Le travail du traducteur Patrick Marcel est à ce titre remarquable.
La fille maudite du capitaine pirate est un somptueux et vertigineux mix de Gustave Doré, Albrecht Dürer, Winsor Mc Cay, Lewis Caroll, Stevenson, réalisé par un auteur très talentueux animé d’une imagination et d’une inventivité qui semblent sans limites.
Saluons aussi le travail éditorial des Éditions de la cerise, qui ont réalisé un superbe écrin pour cette pépite. Imprimé sur un papier ivoire épais, le livre est d’une grande qualité et met en valeur le travail d’orfèvre de Jérémy A. Bastian.
Si vous cherchez un album original, beau, et qui sorte franchement du lot, alors assurément cet album est pour vous.
Ma note : 9,5/10
Loubrun
Collection Pouss’ de Bamboo
Le Petit Garçon qui criait au Loup
d’après une fable d’Esope
Dessinateur : Domas
Texte : Hélène Beney
Couleurs : Sylvie Bonino
Editeur : Bamboo
Dépôt Légal : avril 2014
ISBN : 978-2-8189-2665-9
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