Scénariste : Riichiro Inagaki
Dessinateur : Ryoichi Ikegami
Editeur : Glénat
Genre : Tranche de vie / Finance
Sortie : le 2 novembre 2022
Avis de l’éditeur :
Afin de se faire connaître des investisseurs, Haru et Gaku participent au tournoi de hacking organisé par Dragon Bank. Pour vaincre l’équipe d’informaticiens d’élite que princesse Kiri a inscrite au tournoi, Haru s’apprête à utiliser un simple bâton d’exorcisme en aluminium !
Mon avis :
Haru & Gaku commencent à se faire connaître dans le milieu du hacking et des développements aux entreprises informatisées. Jouant clairement la carte de la provocation, ils espèrent doubler leurs adversaires lors du tournoi de sécurité informatique. Mais la tâche est rude puisque ce championnat de cyber-sécurité accueille la crème des hackers, tous bien déterminés, non seulement à remporter le graal, mais surtout clouer le bec au duo Haru & Gaku, devenus de réelles cibles à abattre dans ce milieu juteux.
Et qu’importe les moyens, légaux ou contournant les règles, tant que les résultats parlent pour eux-mêmes. D’ailleurs, Monsieur Kodin, un richissime investisseur, se sent pousser des ailes en les observant, déclarant ouvertement qu’il s’engage à leur proposer une somme lucrative en investissant sur leurs capacités de jeunes talents promus à un avenir fleuri et fortuné. Trente million de yens en cash, de quoi se lancer dans le milieu des affaires où d’énormes grippe-sous évincent le moindre concurrent de leurs tentacules malfaisantes…
Pour ce deuxième acte, Riichiro Inagami nous ballade à sa guise, à un tel point que cela en devient littéralement vexant. Car le scénariste s’est méchamment documenté sur le sujet, jonglant avec des termes techniques de cyber-attaques, d’immatriculation d’entreprise, d’injection d’actions et de capitaux et de créations de start-up. Hormis être un fin connaisseur du (des) sujet(s) mentionné(s), on ne peut qu’abdiquer en disant « oui », « Amen », cela doit sûrement se dérouler ainsi, sauf si bien entendu, le lecteur acharné passerait quelques heures sur Google en y insérant plusieurs modules de recherches afin de s’en assurer l’authenticité. Bref, loin d’être un canular, mais se situant quelque part entre le potentiellement réalisable et gonflé d’une once de surréalisme dans sa finition, Trillion Game s’aventure en un territoire peu exploité en matière de mangas Seinen, un pur produit de la finance, exploitant les moindres parcelles et fibres du sujet.
Car tout tourne autour du pognon, de la réussite à grande échelle, du monde de l’être et du paraître. La grande force du récit permet à deux jeunes types diamétralement opposés de se forger une sérieuse réputation. L’un timide et hyper-crack en matière de technologies informatiques, le second n’y connaissant rien en logiciel, mais adepte de la gent féminine et des contacts rapprochés, devenu maestro en PNL (psychologie neurolinguistique), le sens aigu du détail vestimentaire et une fonction innée pour appâter son interlocuteur du moindre regard.
D’un point de vue graphique, Ryoichi Ikegami s’illustre à merveille, dans un récital pourtant à mille lieues de Sanctuary ou Heat. Certes, quelques scènes affriolantes sont offertes à nos rétines, mais la majorité des planches cadrent avec cet espace de vie de bureau, d’immenses tours-penthouses où se déroulent des réunions budgétaires.
Trillion Game amorce la seconde vitesse et s’annonce particulièrement enrichissant.
Coq de Combat
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