Les reflets du monde – En lutte

Scénario : Fabien Toulmé
Dessin : Fabien Toulmé
Éditeur : Delcourt
Date de sortie : 1er juin 2022
336 pages
Genre : société

« Je suis ici pour essayer de comprendre ce qui peut amener quelqu’un à militer. »

Présentation de l’éditeur

Partez à la découverte du monde avec Fabien Toulmé. Dans ce premier opus des Reflets du monde, l’auteur de L’Odyssée d’Hakim décrypte trois résistances populaires, trois luttes portées par des citoyens du monde.

Cet épisode des Reflets du Monde prend racine dans les voyages de Fabien Toulmé. Il y raconte la Thawra, révolution citoyenne au Liban, la lutte d’une favela brésilienne contre un projet immobilier et l’engagement d’une militante féministe au Bénin, trois combats menés par des citoyens. Ou plutôt «par des citoyennes», car, dans ces mouvements de résistance, les femmes occupent une place centrale.

Mon avis

Au premier regard on pourrait penser à L’Arabe du Futur de Riad Sattouf. Les personnages sont tout en rondeurs, les yeux sont juste deux petits points qui, sans le reste du visage et la position du corps seraient totalement inexpressifs. Les couleurs fonctionnent en binôme pour évoquer soit le présent, soit le passé de narration. L’album est épais de 336 pages, on croit avoir en main un roman. Fabien Toulmé a pourtant dû retirer des anecdotes pour alléger un ensemble dense mais pas lourd. Ce dernier n’est pas journaliste ni sociologue. Il apparait avant tout comme un personne ouverte aux autres, liant facilement contact avec des individus de trois pays : le Liban, le Brésil et le Bénin.

Ce sont trois portraits touchants d’authenticité de femmes en luttes. L’auteur réussit admirablement à les faire parler, la confiance s’installant rapidement, permettant ainsi des échanges riches et sincères. Il fait preuve de curiosité et d’auto-dérision. Il ne se pose pas en sachant. Il transmet, avec humilité, ses interrogations et ses remarques avec un naturel qui apparait comme non feint.

La segmentation en trois parties distinctes n’est pas marquée, des intermèdes fluidifient la lecture, créant des liens entre les pays, les personnes, les combats. Qu’ils soient humains, narratifs ou réflexifs, c’est justement les liens qui sont au centre de ce premier tome.

Lire Les reflets du monde – En lutte c’est s’asseoir avec Fabien Toulmé qui écoute les récits de Nidal, Rossana et Chanceline, c’est arpenter les rues de Beyrouth, Porto do Capim et Cotonou, c’est réfléchir sur les sens des luttes sociales, le féminisme, l’engagement, le courage, les codes sociaux. J’ai personnellement été particulièrement touché par l’histoire de Chanceline au Bénin.

Un premier tome plus que prometteur qui apporte un (long) moment de lecture enrichissant, prenant et vrai.

Petitgolem13