Scénario : Fabien Nury
Dessin : Brüno
Éditeur : Dargaud
Sortie : mars 2018
90 pages
Genre : polar ; Thriller
« La bande son de tes rêves : tronçonneuse et hache.
Morceaux de corps à la flotte.
La valse des requins, au pied du ponton.
Et la mer était rouge.
Tu oublieras.
Tu en as oublié tellement d’autres. »
Présentation de l’éditeur
Nous avions quitté un Tyler Cross fatigué mais libre après son évasion du centre pénitentiaire d’Angola. Nous le retrouvons fringuant et en chemisette à fleurs sous le soleil de Floride. Entraîné malgré lui par son avocat véreux, Tyler s’immerge dans le monde poisseux de la promotion immobilière. Et se concentre sur un objectif alléchant : un braquage de 700 000 dollars. Dans cette nouvelle affaire criminelle, Tyler Cross rencontre une alliée surprenante en la personne de Shirley Axelrod, apparemment normale, mais qui apprend vite. Très vite.
Mon avis
Plus de deux ans d’attente entre le tome 2 et le tome 3 …. Arrrgh ! Messieurs Nury et Brüno, vous n’avez donc aucune pitié pour vos lecteurs ! Ce bon Tyler vous aurait-t-il braqué vos planches en cours de réalisation ?
Ce bon Tyler, façon de parler bien sûr, parce que c’est quand même un beau salopard, doublé d’un tueur redoutable, sans scrupules et prêt à tout pour arriver à ses fins. Mais on l’aime bien quand même car finalement, dans une aventure de Tyler il y a toujours plus salopard que lui. Visiblement il aime ça les emmerdes. Toujours confronté à la mafia quelle qu’elle soit, il a le chic pour se retrouver dans des situations où il risque sa peau à chaque case. Mais il gère, toujours, et surtout il fait une distribution de pruneaux gratis, ce qui lui garantit d’être en vie à la fin de chaque album.
Après avoir affronté la poussière du Texas et l’humidité de la Louisiane, le voilà dans le béton de la Floride. Au sens figuré. D’autres auront la malchance de goûter au sens propre de cette expression…
90 pages de pur bonheur, à la croisée des genres entre Tarantino, Sergio Leone et Dirty Harry, Tyler Cross est de ces BD qui fait bondir de joie tout amateur dès qu’une nouveauté est annoncée. Comme un gosse à l’approche de Noël. 3 tomes parus et autant de chefs d’œuvres jubilatoires. A chaque fois on est bluffé par tant de virtuosité narrative et graphique, par tant d’osmose entre scénario et dessin qu’on croirait presque qu’il n’y a qu’un seul auteur derrière tout ça. Et la couleur ! J’aime la BD en noir et blanc, mais là, vraiment je vous recommande la version couleur. Laurence Croix nous fourgue des aplats de toute beauté osant des couleurs de ciels et de mer improbables habillant avec majesté les beaux noirs profonds du graphisme de Brüno. Moi qui trouve souvent que la couleur bousille le dessin, ici c’est tout l’inverse. Elle l’illumine, elle le sublime et le met littéralement en relief. La couleur est plus qu’au service de la narration, elle y participe.
Le graphisme unique de Brüno atteint ici des sommets. Avec un style épuré et faussement minimaliste il réussit à diffuser une grande expressivité dans ses planches. En associant à cela un sens inné du découpage, il rythme ses images de manière quasi cinématographique. Du grand art, je vous dis !
Deux ans d’attente, je disais. Si c’est pour avoir une telle pépite entre les mains et se prendre une telle claque graphique dans les gencives, ça les vaut largement.
Loubrun
Pas encore acheté mais il est sur ma liste .
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Je rejoins la meute d’aficionados de cette série dont ce 3e tome est bien à la hauteur des 2 premiers… donc coup de cœur aussi 😉
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Je plussoie: beaucoup de plaisir avec cette lecture; on en a plein les mirettes !!! ♥♥♥♥
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