Holmes livre IV : La dame de Scutari

holmes.jpgHolmes t4.jpgAuteurs : Cecil et Brunschwig.
Editeur: Futuropolis.
Sortie: 22 octobre 2015
Genre: Thriller.
Le résumé.
Alors que Wiggins suit, sous l’œil attentif de Mycroft, la plaidoirie du docteur Parks au procès de Judith Brown, dont l’issue va provoquer l’émoi dans le pays tout entier, Mary et John Watson sont au chevet de la nourrice de Sherlock, blessée par balles. Les révélations de celle-ci vont les mettre sur la piste d’une femme dont le nom fut aussi au cœur du procès : Florence Nightingale. La célèbre infirmière et pionnière des soins modernes a mis en pratique ses théories lors de la guerre de Crimée à l’hôpital de Scutari où officièrent le jeune docteur Parks et une certaine Violet Holmes

Mon avis.
holmes t4 v.jpgRetour sur une série « phare » dont les tomes sortent de façon régulière mais plus espacée que la majorité des séries « à succès ».
Le tome 3 est en effet sorti en 2012 .L’attente a été longue mais l’arrivée était très attendue…
Rappelons qu’officiellement Sherlock Holmes a disparu la 4 mai 1891 aux chutes de Reichenbach en Suisse entrainant avec lui dans sa mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty .Le docteur Watson se lance sur les traces de Holmes. C’est ce que raconte cette série.
Le scénario est mené de main de maître par Luc Brunschwig (le pouvoir des innocents, le sourire du clown, Urban..) et donne toujours envie au lecteur de suivre le déroulement de l’histoire.
Cécil s’occupe toujours du dessin, un trait d’une grande qualité, qui privilégie la précision et la réalité historique. Je conseillerais pour bien comprendre l’histoire de relire les tomes précédents.
A noter que Cécil prend en charge également les couleurs .Le ton général des couleurs correspond toujours à une période bien précise du récit, ce qui facilite grandement la tache et la compréhension au lecteur.
Les amateurs d’Histoire et de polar trouveront dans cette série leur graal. C’est franchement bien charpenté au niveau du scénario et le dessin sert l’histoire de façon efficace et pointue.
Le lecteur va faire connaissance de la dame de Scutari et de Violet Holmes .On avance mais la fin de l’histoire n’aura pas lieu avec ce tome 4.Les paris sont ouverts pour la sortie du tome 5 !
En conclusion, il s ‘agit d’un tome de transition mais très intéressant qui vaut qu’on s’y attache, qu’on le lise attentivement. En attendant la suite …

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a09-3e78912.gifDessin

a08-3e78906.gifScénario

a08-3e78906.gifGlobal 

Capitol.
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L’atelier mastodonte numéro 3

atelier mastodote t3.jpgatelier.jpgParticipants:Alfred,Bianco,Bouzard,Feroumont,Jousselin,Jouvray,Nob,Obion,Tebo,Trondheim.
Avec la participation de Bertail ,Keramidas ,Oiry ,Sapin.
Editeur : Dupuis.
Format à l’italienne
Sortie ; aout 2015.

 

Je ne vais pas en faire des tonnes avec ce livre, vous faire une longue chronique sans queue ni tête, c’est simplement un album d’humour réalisé par des auteurs qui travaillent ensemble dans un atelier commun. On va vivre leur vie, leurs problèmes, leurs éclats de rire…
Il s’agit d’histoires, des blagues d’une page chaque fois réalisées par un des auteurs de la bande. Parfois, les pages se suivent et racontent une autre histoire dans l’histoire. Le plus difficile pour le lecteur est de faire la connexion entre  les personnages qui sont dessinées par les  différents dessinateurs .Souvent le look varie un peu  beaucoup passionnément (ici une petite touche typique de Samba, oui je recopie les notes de Capitol).

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Il suffit de voir l’allure de Lewis Trondheim, vous aurez compris ce à quoi je fais référence. C’est aussi une façon de savoir ce qui se passe chez Dupuis…
Pour conclure, un excellent album d’humour. On peut le lire indépendamment des 2 premiers numéros, mais je vous conseille de commencer par le début.

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Capitol.

Le château des étoiles. La conquête de l’espace Vol I et II

Auteur : Alex Alice.
Éditeur : Rue de Sèvres.
Sortie : 9/2014 et 9/2015.
Genre :Fantastique rétro.

 

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Le résumé.
À la fin du XIXe siècle, la communauté scientifique pense l’espace fait d’éther, qui, utilisée comme énergie, permettrait d’explorer le ciel. 1868, Marie Dulac, scientifique qui a consacré sa vie à la recherche de l’éther, s’élève en montgolfière pour ce qui doit être le vol du succès : elle atteindra l’éther… mais personne ne pourra en attester, elle ne survivra pas au vol. Seuls son mari, également professeur, et son fils Séraphin, restent détenteurs de ses recherches et de son savoir. Un an plus tard, Séraphin et son père reçoivent une mystérieuse lettre faisant allusion au carnet de la mère de Séraphin les invitant au château du roi de Bavière. Celui-ci, fou ou visionnaire, financera les recherches sur l’éther. En parallèle, Bismark, prince de la Prusse voisine, fera tout pour placer le royaume de Bavière sous sa tutelle. Dans ce 1er tome, Séraphin, son père et leurs alliés construiront l’éthernef et commenceront à percevoir les plans de Bismark.

Lire la suite « Le château des étoiles. La conquête de l’espace Vol I et II »

J’avais 7 ans en 75

Couv_257426.jpgPlancheA_257426.jpgScénario : Ellen Forney

Dessins : Ellen Forney

Éditeur : Delcourt

Collection : Outsider

Date de Sortie : Septembre 2015

142 pages

 

 Résumé :

Des souvenirs d’enfance aux Etats Unis dans les années 70. Entre la guerre du Viet Nam et le disco.

Psychédélique ? à peine… surtout très fumeux et très colorés. Stéréo et liberté sexuelle au top, et les enfants dans tout ça ? Ils squattent la télévision et vident les plats… tant que ce ne sont pas les verres !

j'avais 7 ans en 75,ellen forney,delcourt,outsider

Mon avis :

Matt et Ellen sont des enfants « Penis/Vagin » comme dans « un flic à la maternelle »… ça m’a toujours fait rire, moi qui stationne à « zizi et zézette »… attention pas de sexisme… les garçons ont aussi une zézette !

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J’ai l’impression qu’on pourrait lire cet album avec l’accent québécois, qui donne un goût sucré à chaque parole, pour le FUN ! Ce livre est un pêle-mêle de différentes anecdotes d’une vie de famille que je qualifierais de « Hippie ».

On ne ressent pas de jugement de la part des enfants, et surtout de l’auteure, juste un constat sur une vie de famille qui pense différemment et qui assume… si on omet de diffuser l’info aux parents conservateurs. Ces chroniques témoignent d’une vie heureuse et épanouie, et sont peu différentes d’une vie de français à la même époque ; ma sœur avait 7 ans en 75…

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On y trouve pleins de petits moments de bonheur qui se rappellent à nos bons souvenirs. Les relations avec nos frères et sœurs, les parents moralisateurs ou pas du tout.

Les musiques, les séries TV, les comics,  les pubs devenues mythiques depuis les années 2000 ; tout un univers finalement assez peu éloignés du notre. Malgré les événements de mais 68, en province, aucun remous, juste le picotement des pop rocks, et les souvenirs de la petite sœur qui agace….

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Une question me taraude, comment Ellen Forney fait elle ses blages en anglais qui fonctionnent aussi bien en français ??? 

Ils ont aussi une chanson sur les prépositions : « Adam part pour Anvers avec cent sous, entre derrière chez Decontre »…. dingue… je ne me rappelle que du début : « à de pour par sans avec….. » de ma leçon.

Sont-ce les mêmes prépositions in English ? ça m’épate.

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 Les dessins en noirs et blancs correspondent vraiment à l’idée que je me fais de l’accompagnement d’une autobiographie,

c’est bien illustré, et facilement compréhensible.

Ma note :

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ravive tellement de bons souvenirs

Sophie

Flora et les étoiles filantes

Scénario : Chantal Van Den Heuven
Dessin : Daphné Collignon
Editeur : Le Lombard
64 pages
Date de sortie : 16 octobre 2015
Genre : Comédie romantique


Présentation de l’éditeur

Flora, la quarantaine, vient de divorcer avec pertes et fracas après vingt ans de mariage. Heureusement, pour remonter la pente, elle peut compter sur le soutien de ses copines, Roxane (baba cool fan de jardinage), Léa (carreer woman infatigable) et aussi de son vieux voisin, Vénérable.

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Les chroniques courtes( 79) Last Man T7 et Honey T2

LAST MAN Tome 7

last man.jpglast man 7.jpgScénario : Balak ; Vivès, Bastien
Dessin : Vivès, Bastien Sanlaville, Michaël
Dépot légal : 06/2015
Editeur : Casterman
Planches : 200

 
Depuis l’ouverture d’une brèche dans le mur, une chape de plomb s’est abattue sur la vallée des rois. Le maintien des étrangers au-delà de la frontière d’Ether vire à la psychose, et, empêcher le traître Adana de s’évader devient l’unique but la garde Royale.

Que dire de cette incontournable série du trio Vivès, Balak et Sanlaville qui n’a déjà été dit? Le succès de cette saga est loin d’être usurpé : des dessins simples et aérés, des rendus de mouvements impeccables avec une maîtrise de l’ellipse et du cadrage. Le tout est emballé dans un scénario original mêlant amour, action et humour. Ce tome 7 est dans l’exacte veine des 6 précédents tomes (composants la première saison). Les fans se jetteront dessus et les autres se diront que 6 tomes d’une saison, c’est suffisant pour leur plaisir onirique.

Parlons plutôt des projets autour de cette série singulière. Ce n’était un secret pour personne, depuis le début, les auteurs de Last Man ne comptaient pas se limiter à un unique média ou à une seule voie d’expression. J’en veux pour preuve, la parution d’un spin-off sous forme d’un magazine, « Sexy Sirène », la déclinaison « emballé » de chaque épisode. En 2015, l’équipe passe à la vitesse supérieure quitte à bouleverser les codes de la bande dessinée traditionnelle en s’aventurant sur des terres inconnues ou peu explorées du marché français. Jugez plutôt : édition d’un jeu vidéo « Last fight » (de combat, forcement !), sortie d’un dessin animé (« les origines » de Richard Aldana) et une publication aux USA (éditions First Second Books).

Tout est sur les rails et on en redemande.

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a08-3e78906.gifNote globale 
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Honey Tome2

Couv_261102.jpgAuteure :Amu Meguro.
Editeur : Soleil Manga
Sortie : 9 spetembre2015.
Genre : Shojo

Nao sent poindre en elle des émotions nouvelles …
Par contre, Sambette a senti poindre l’ennui au fil des pages. Ok, c’est mimi tout plein mais ça ne suffit pas à faire un monde et encore moins un scénario passionnant. Bref, Sambette a trouvé pas mal de longueurs dans ce tome 2 et mon dieu quel patacaisse pour un baisé volé.

Bonjour la schizophrénie amoureuse !

 

a05-3e788c9.gifDessin 

a03-3e788b8.gifScénario 

a04-3e788e4.gifGlobal 

 

Sambette.
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Matsumoto

matsumoto,laurent-frédéric bollée,philippe nicloux,secte,histoire vrai aummatsumoto,laurent-frédéric bollée,philippe nicloux,secte,histoire vrai aumScénario : Laurent-Frédéric Bollée
Dessin & couleurs : Philippe Nicloux
Dépôt légal : 09/2015
Editeur : Glénat
Planches : 192

1994. la ville de Matsumoto est frappée par une attaque au gaz sarin. L’auteur de cette abomination n’est autre que la tristement célèbre secte Aum. Patiemment mis au point, elle n’est que le point de départ de l’« Armageddon » prôné par son gourou : détruire Tokyo et renversé le gouvernement de Japonais.

 

Matsumoto est donc un test grandeur nature. Un préliminaire sordide de l’attaque au gaz organophosphoré (sarin) du métro de Tokyo en 1995. Si tout le monde connais l’attentat du métro de Tokyo, peu de monde connait ce triste épisode (dont votre serviteur). Laurent-Frédéric Bollée choisit de relater cet événement de façon linéaire et chronologique. Il ajoute une pression supplémentaire (si besoin est !) avec un compte à rebours intervenant à intervalles réguliers. Le lecteur est ainsi plongé dans la mécanique implacable d’une secte. Les mêmes esprits faibles, les mêmes esprits perdus, les mêmes pratiques se retrouvent dans Aum : peu de surprise dans ce filigrane des pratiques d’endoctrinement. Le gourou, pervers narcissique et cupide (en pleine page de couverture) est impressionnant de manipulation.

matsumoto,laurent-frédéric bollée,philippe nicloux,secte,histoire vrai aum

Ce récit aurait pu être ennuyeux en ne passant que par la case secte. Mais Laurent-Frédéric Bollée choisit de raconter le vécu de cet évènement au travers de personnages très différents. Cette touche intimiste permet d’opposer la folie meurtrière à la vie de tout à chacun. Elle permet une appropriation personnelle de l’évènement. Elle permet juste de se projeter à Matsumoto (ou à Tokyo). Je laisse le lecteur découvrir les symptômes du gaz sarin. Cela se passe de commentaire. Cependant la dynamique de lecture est stoppée nette en pages 50 à 53 par des images pleines pages avec une telle quantité de phylactères que l’on ne sait par où commencer (ou terminer). Heureusement, cela revient à la normale (si cela est possible).

 

Le dessin de Philippe Nicloux est réaliste. Il est sans fioriture et participe activement à l’immersion dans le récit. La dynamique du récit doit beaucoup aux cadrages et à la mise en scène des différents protagonistes. L’ambiance pesante est donc bien rendue. Par contre, les aplats des couleurs gênent. Cela manque de rondeur, de profondeur. Dommage ! Peut etre que le noir et blanc eu été plus judicieux afin de coller à la noirceur de l’histoire ?

matsumoto,laurent-frédéric bollée,philippe nicloux,secte,histoire vrai aum

 

D’une BD noir et blanche « terra australis » à une bd couleurs, Laurent-Frédéric Bollée et Philippe Nicloux nous emmènent sur des terrains totalement différents, opposés. Mais des similitudes se retrouvent dans leur travail. Ils ont le gout de l’histoire. Et la sensation d’un travail préliminaire sérieux et poussé est nettement perceptible. Celle de Matsumoto fait froid dans le dos. Malgré un sujet sombre, ce one shot est une découverte agréable avec un rappel à la vigilance.

 

Scénario a06-3e788fc.gif 
Dessin  a06-3e788fc.gif
Total   a06-3e788fc.gif

Tigrevolant

 

Les grands peintres – tome 8 – Courbet

les grands peintres T8 courbet.jpgles grands peintres T8 courbet_PL.jpgScénario et dessin : Fabien Lacaf

Éditeur : Glénat

48 pages

date de sortie : novembre 2015

genre : biographie romancée, fiction historique, art

 

 

 

Présentation de l’éditeur

Paris, octobre 1866. En pleine mutation sous l’impulsion du baron Haussmann, la ville-lumière attire tout ce que le monde compte de génie de son époque. Un soir, lors de la première de l’opéra La Vie parisienne, une jeune femme est retrouvée morte égorgée. Entièrement nue, un chiffon sur le visage, les jambes écartées et le sexe en évidence, sa pose rappelle fort étrangement L’Origine du monde de Gustave Courbet. Exposé dans un secret tout relatif chez l’excentrique Khalil Bey, ce tableau fait depuis quelques temps parler de lui dans la capitale. Et alors que d’autres jeunes femmes sont retrouvées mortes dans les mêmes circonstances, la police entrevoit le véritable but du tueur : retrouver le modèle du tableau !

 

« Ah messieurs, quel plaisir de voir vos visages extasiés ! on dirait des enfants découvrant le mystère de la vie ! … »

 

Mon avis

Huitième opus d’une série qui s’évertue à rendre accessible à tous l’histoire de l’art. Avec un rythme de parution plus que soutenu puisque le tome 1 est sorti en mars 2015, chaque album raconte l’histoire d’un tableau célèbre, et les mystères qui entourent sa création.

Loin des biographies BD souvent trop rapides, ou du moins aux raccourcis trop fréquents, cette série à la bonne idée de mélanger, de manière plus ou moins subtile, la fiction à la réalité. Pour aider le lecteur à faire la part des choses, chaque tome se termine par un mini exposé sur le peintre et son œuvre dont il est question.

Chef de file du courant réaliste, Gustave Courbet se veut anticonformiste et recherche une notoriété qu’il trouvera rapidement. Reconnu dans le Tout-Paris artistique du XIX siècle, ses toiles ne laissent jamais indifférent et feront à la fois scandale et admiration. La désormais plus célèbre d’entre elles, l’origine du monde, ne fut révélée au grand public qu’en 1995, lorsque les derniers propriétaires s’acquittèrent de droits de succession en cédant la toile à un musée national, le Musée d’Orsay.

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Ce tableau, réalisé sur commande pour un riche amateur d’art Égyptien fut donc caché pendant 130 ans. Il était pourtant connu au XIX siècle par le microcosme artistique Parisien. Ainsi le critique d’art Maxime Ducamp décrivit la toile en ces termes :

 

« Dans le cabinet de toilette du personnage étranger, on voyait un petit tableau caché sous un voile vert. Lorsque l’on écartait le voile, on demeurait stupéfait d’apercevoir une femme de grandeur naturelle, vue de face, émue et convulsée, remarquablement peinte, reproduite con amore, ainsi que disent les Italiens, et donnant le dernier mot du réalisme. Mais, par un inconcevable oubli, l’artisan qui avait copié son modèle d’après nature, avait négligé de représenter les pieds, les jambes, les cuisses, le ventre, les hanches, la poitrine, les mains, les bras, les épaules, le cou et la tête. »

 

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Fabien Lacaf met subtilement en scène la vie de ce tableau et des personnalités artistiques qui l’entoure. Le caractère bien trempé de Gustave Courbet est fort bien décrit ainsi que l’immersion dans le gotha Parisien des arts et des lettres. On y croise au fil des pages Baudelaire, Jules Verne, Alexandre Dumas, Théophile Gauthier, mais aussi le photographe Nadar, le critique Sainte-Beuve et la comtesse de Castiglione.

L’ancrage réaliste de la fiction est alors assuré et Lacaf donne le champ libre à son imagination pour monter une intrigue policière assez amusante à défaut d’être très surprenante.

Ce docu-fiction bien construit est agréable à lire et instructif. Dommage qu’il souffre d’une pagination un peu courte conférent aux 46 planches une sensation de surcharge.

 

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Loubrun

 

 

Mystères!

Picture 055.jpgPicture 066.jpgAuteurs : Tibet, Vincent Odin

Préface : Albert Uderzo

Postface : A.-P. Duchâteau

Editeur : Daniel Maghen

364 pages – cartonné

Sortie : 19 novembre 2015

Une biographie en images

Présentation de l’éditeur :

Mystères! de Tibet

Cinquième titre de la collection Biographie en images, Mystères! est l’occasion de pénétrer dans l’atelier d’un grand classique de la bande dessinée franco-belge. Les originaux rassemblés grâce à la famille et à une poignée d’inconditionnels retracent l’itinéraire étonnant de celui qui fit à la fois l’admiration d’Uderzo, auteur de la préface de l’ouvrage, et celle de Trondheim, recueillant les propos du dessinateur alors âgé de 73 ans : « … Tibet, je voudrais être à sa place. Il fait deux albums par an et il a toujours du plaisir à dessiner ! » 
Dessinateur prodige, entré à seize ans aux studios Disney puis à vingt ans au journal Tintin, créateur de Ric Hochet (avec A.P. Duchâteau) et de Chick Bill, auteur d’une oeuvre immense (près de 200 albums en 60 ans de carrière), Tibet a contribué à écrire l’Histoire de la BD, aux côtés des plus grands… dont il prétendait ne pas faire partie ! 

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Mystères! reprend le principe des précédents titres de la collection : des dessins connus présentés sous un jour nouveau, de nombreux inédits, une présentation en fac-similé et une qualité d’impression réservée aux livres d’art. Pour respecter la règle de la collection — donner la parole à l’auteur et à lui seul — les textes accompagnant les dessins sont extraits d’interviews accordées par Tibet tout au long de sa carrière. 

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Mon avis : 

Après Juillard, Vicomte, Cosey et Tillieux, les éditions Daniel Maghen publient une cinquième Biographie en images consacrée à Tibet. En six chapitres, 350 pages et plus d’un millier de dessins puisés dans les archives du patrimoine familial, le concepteur et réalisateur, Vincent Odin, donne la parole à l’auteur en puisant dans les différentes interviews qu’il a accordées au cours de sa longue carrière. Les chapitres font référence aux  principaux personnages-héros de Tibet : de Alain Brawl, le premier détective créé par l’auteur à l’âge de 14 ans, jusqu’aux célèbres Chick Bill et Ric Hochet, qui firent du dessinateur un des piliers du Journal Tintin, sans oublier toute une panoplie de séries humoristiques éphémères scénarisées par Goscinny ou Greg.

Ci-dessous, je n’ai pas résisté au plaisir de vous montrer cette planche originale, extraite de Mystère à Porquerolles,  pour le travail sur les ombres, typique de l’influence de l’Ecole de Bruxelles (Hergé). 

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Artiste hors normes par sa capacité de travail, fou de dessin, Tibet a produit une œuvre abondante, classique, inventive. Il a touché plusieurs générations de lecteurs tout en gardant un style personnel immédiatement identifiable. Ses scénarios pour Chick Bill (sa série préférée) allient efficacement action, humour, calembours et suspense. Avec Mystères!, on découvre la chronologie d’une œuvre certes populaire, mais aux qualités esthétiques exceptionnelles : esquisses, dessins, crayonnés, illustrations, couvertures, planches et même caricatures, rien n’a été oublié! On accompagne un auteur qui s’est défait progressivement de l’influence de ses maîtres, dont Hergé et Franquin,  pour finalement trouver sa propre voie, celle d’un réalisme très dynamique, parfois humoristique, avec un sens inné du mouvement et de l’action. Un bel exemple : ce projet de couverture!

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Cette iconographie, très riche, méritait un écrin. C’est chose faite. D’abord grâce au talent remarquable de Vincent Odin qui a noué une réelle complicité artistique avec la famille de Tibet pour lui rendre cet hommage. Mais aussi  grâce au soin accordé au travail éditorial et à la qualité de l’impression de l’ouvrage.

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Mystères! est une somme patrimoniale indispensable pour l’amateur de BD et un des plus beaux livres publiés cette année dans ce domaine. Une édition limitée réunit les six chapitres de l’édition brochée, sous forme de carnets séparés, accompagnés d’un cahier de 32 pages intitulé “Le Dynamiteur”. Les 7 chapitres de la biographie sont insérés dans des chemises à rabats individuelles et réunis dans un double coffret. Chaque exemplaire de ce tirage limité est imprimé sur papier de création et numéroté de 1 à 300. Un incontournable pour le passionné comme pour le collectionneur!

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  Conception

  Choix des textes

   Moyenne

 

Le site internet des Editions Daniel Maghen : ICI

 

La rédaction de cette chronique doit beaucoup à la rencontre que j’ai pu avoir avec les membres de la famille de Tibet, son fils Bibi et son épouse, le jeudi 03 décembre 2015. Nous avons conversé en visionnant l’exposition de planches et dessins originaux exposés à La maison de la BD à Bruxelles. 

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