Scénario : Adjim Danngar
Dessin : Adjim Danngar
Éditeur : Delcourt/Mirages
Date de sortie : 25 janvier 2023
192 pages
Genre : autofiction
« Une journée qui commence mal doit bien se terminer. »
Présentation de l’éditeur
Existe-t-il une place pour un jeune Tchadien rêveur dans une société instable qui le méprise ? Suivez la quête d’émancipation de Kandji, contée par l’un des auteurs originaires d’Afrique les plus talentueux de sa génération.
Sarh, 1984. Kandji, sept ans, s’émerveille devant une peinture accrochée au mur du salon. Ebloui par la scène et les couleurs du paysage, il se fait la promesse de devenir peintre alors que le Tchad traverse une des périodes les plus violentes de son histoire. Djarabane, « Que faire » en langue Sara, est une réflexion sur l’exil et la place des rêves d’enfants dans un contexte politique précaire.

Mon avis
Le dessin d’Adjim Danngar est quasi exclusivement en noir et blanc. Seuls le tableau se trouvant dans le salon des parents de Kandji et la fresque peinte sur la façade du bar « Le code Pénal » ont des couleurs éclatantes qui éblouissent le jeune homme et attirent le regard du lecteur. Le trait fin du dessinateur apporte du relief et du mouvement autant qu’il donne littéralement vie aux paysages tchadiens, à tel point qu’on peut ressentir par exemple l’agitation et le bouillonnement urbain.
Adjim Danngar semble s’amuser avec les différents styles graphiques. La couverture rappelle La Nuit Étoilée de Van Gogh, les détails des planches relatant les aventures et le quotidien du héros renvoient davantage à une recherche de réalisme presque documentaire. Enfin, les rêves de Kandji, plus torturés et plus sombres contrastent, l’auteur figurant oniriquement les angoisses de son personnage.
Et cette description du Tchad dans les années 80-90 n’est pas dénuée de sources d’inquiétudes. La situation politique et économique du Tchad sont dépeints souvent en arrière plan. La guerre est à la fois loin, on voit des avions qui survolent la ville sans que personne n’y prête réellement attention et toute proche avec la présence militaire française dans les rues de la ville.
Kandji grandit dans ce contexte, il est un jeune témoin indirect de ces événements qu’il appréhende de façon parcellaire, à l’image de ces infos nationales que son père tente de capter avec son poste qui grésille. Mais le jeune homme est avant tout l’acteur de sa propre existence, et c’est là le principal message de Djarabane. Il fait le choix du refus de ce à quoi son entourage le prédestine, le choix de la couleur sur le noir et blanc du monde qui l’entoure. Librement inspiré de sa propre histoire Adjim Danngar dépeint un jeune tchadien pugnace, plein d’ardeur qui croit en ses rêves. Quelques personnages secondaires singuliers complètent le tableau très riche de ce prometteur premier tome.
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Petitgolem13
Nickel la vidéo !!
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