Auteur : Emmanuel Moynot
Éditeur : Fluide Glacial
56 pages
Date de sortie : 5 avril 2023
Genre : parodie
« Ça te gêne qu’un mec construise sa légende peinard ? Y a des milliers de générations qui vont se fonder sur le baratin que je vais leur servir ! Alors moi, J’me casse le cul à faire des mômes à tire-larigot pour que vous existiez et tout ce que vous trouvez à dire, c’est que je trafique la vérité ? Ok, bon, oui ! J’ai un nombril ! Et alors ? »
Présentation de l’éditeur :
Soumis à la tentation et pas tout à fait délivrés du mal, les Homo Sapiens de Moynot réécrivent la Genèse !
Moynot fait fi du darwinisme et de l’Ancien Testament : ici, Adam et Ève chassent le mammouth pendant que le premier meurtre de l’humanité entre Caïn et Abel se déroule sur fond de grotte et de peintures rupestres.
Du péché originel jusqu’à l’exil de Caïn, redécouvrez sur un ton décalé et enflammé l’histoire des premiers hommes, de leurs passions amoureuses à leurs plus terribles désillusions…
Mon avis :
Prenez une bonne base d’évangile à sa Genèse, une portion équivalente de Darwinisme, sans oublier l’humour noir digne des éditions Fluide Glacial et vous obtenez un mélange particulier, mais efficace pour parler – de manière contemporaine, à la limite du « wesh cousin(e) » – de l’aube de l’Humanité sur Terre.
Emmanuel Moynot nous renvoie la création à la figure dans un récit familiale où Adam a un nombril, Eve n’en peut plus d’enfanter à tour de bras et Lilith, de temps à autre, se rappelle aux bons souvenirs de son ex avec qui il a eu une fille. Sauf que ce petit monde n’est pas apparu par la grâce du Saint Esprit, mais bien par évolution comme l’atteste la venue d’un Homo Sapiens noir déterminé à revoir l’idéologie du premier Homme.
Dès lors, même si l’humour est omniprésent et les dialogues très contemporains à notre ère, dans la bouche des adultes les plus jeunes, on se retrouve quand même à réfléchir à tout ça. Parce que, mine de rien, l’auteur a réussi à mélanger le tout pour donner naissance à un ouvrage plausible. Farfelu – avec Abel qu’on aurait presque envie de dézinguer nous-même par moment et un Caïn visionnaire – mais ça se laisse lire.
Quant au graphisme, l’encrage épais donne aux visages des expressions grotesques, un aspect entre l’Homme moderne et celui de Cro-Magnon, mais on ressent l’étude anatomique des créatures qui se succèdent, du singe à l’homme, du lapin au mouton… sans oublier le serpent sans qui la Genèse ne serait plus. Alors forcément, les néophytes du genre Fluide Glacial pourront aimer ou non, les adeptes ne manqueront sans doute pas d’en rire… car finalement, c’est bien là le but : rire de la vie de ce pauvre Adam et de toute sa marmaille à l’aube d’une civilisation à construire.
ShayHlyn.
Il faudrait que je le lise car j’ai du mal avec ta chronique à sentir si cette BD est iconoclaste ou pas ?
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Perso j’ai pas accroché outre mesure. Ça reste assez gentillet en fin de compte, mais une vision sympa de la Genèse mixé à l’évolution.
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