Une saison en Éthiopie

Scénario : Karim Lebhour & Vincent Defait
Dessin : Leo Trinidad
Éditeur :Steinkis
Date de sortie : 26 janvier 2023
192 pages
Genre :

« S’ils veulent la démocratie, alors pourquoi on est arrêté quand on critique le gouvernement ? Pourquoi les meilleurs boulots vont aux gens du parti ? »

Présentation de l’éditeur

Karim et Vincent sont correspondants de presse à Addis-Abeba. ils sont voisins et se retrouvent tous les jours autour d’un macchiato. Souvent ensemble, parfois chacun de leur côté, ils découvrent et explorent un pays en pleine transformation, véritable creuset des mutations du continent. L’Éthiopie – second état le plus peuplé d’Afrique et le seul à n’avoir jamais été colonisé – aspire à devenir le « lion africain ».
Les deux journalistes observent cette marche forcée vers la modernité, opérée à coups de bulldozers et financée par la Chine. Mais la tension monte au sein d’une population multiethnique muselée par son gouvernement. De conférences de presse ampoulées en manifestations anti-régime, Karim et Vincent tentent de faire au mieux leur travail dans un pays qui leur laisse peu de libertés pour le faire…

Mon avis

Au début de cette lecture j’étais comme Krim Lebhour dans l’avion qui le mène à Addis-Abeba, je ne connaissais que très peu de choses sur l’Éthiopie. Je me suis mis à fredonner « loin du coeuuuur et loin des yeux!!!! », souvenir musical de jeunesse lié à celui d’image d’enfants mourants de faim, squelettiques au ventre gonflé. Avec la capitale et l’empereur Haïlé Sélassié, j’avais globalement fait le tour de mes connaissances sur ce pays.

Shame.

Une saison en Éthiopie m’a permis d’étoffer considérablement celles-ci sans jamais user d’un ton et d’une forme professoraux. On découvre, avec ses personnages, le quotidien, le contexte socio-politico économique éthiopien à travers des événements plus ou ou moins anecdotiques.

La lecture est passionnante et accessible, la curiosité de Karim et Vincent est communicative, on en ressort plus cultivé et intelligent et ça ça n’a rien de négligeable, j’ai d’ailleurs commencé à étaler ma nouvelle science auprès de mon entourage : « Le sachiez-vous? La famine des années 80 « était le résultat d’une volonté délibérée du régime de l’époque, le Derg, d’affamer et de mater les rebelles du Tigré » ».

Les auteurs traduisent parfaitement, à travers ce roman graphique, toute la complexité d’un pays en plein boom économique, sous influence chinoise, vivant un modernisme grandissant qui ne se fait pas sans son lot d’inégalités et de corruptions.

Le dessin de Léo Trinidad, malgré l’utilisation quasi exclusive d’un sépia un peu tristounet, donne vie à des personnages sympathiques et aux formes cartoonesques des années 60 qui me font penser à ceux des dessins animé de Hanna Barbera. Cette apparente dichotomie entre le graphisme et le scénario n’a rien de perturbant, Une saison en Ethiopie, se lit tout seul, est à la fois plaisant et enrichissant et est dénué de toute longueur, tout en en gardant un subtil équilibre entre le didactique et l’anecdotique.

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Petitgolem13

Un commentaire sur “Une saison en Éthiopie

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  1. Un pays que j’aurais voulu visiter malheureusement le covid et la guerre sont passés par là. J’ ai récemment entendu un reportage radio où il disait que la guerre actuelle faisait plus de morts qu’en Ukraine, pourtant on en parle si peu !! Et puis on s’étonne que certains pays ont un ressentiment anti occidental.

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