La cité des pirates
Scénariste : Pat Mills
Dessinateur : Olivier Ledroit
Editeur : Glénat
Genre : Mystique
Sortie : le 10 février 2021
Avis de l’éditeur :
Alors qu’à Necropolis, Requiem est toujours aux prises avec Aiwass (qui n’est autre que Leah contrôlée par le général Salem), le royaume des vampires se retrouve attaqué par la guilde des pirates ! Les choses bougent sur Résurrection, des alliances se forment et de nouveaux personnages font leur apparition, le tout toujours aussi magistralement écrit par Pat Mills et illustré par Olivier Ledroit.
Mon avis :
En 1972, le président américain encourage le Directeur du FBI, Edgar Hoover, à décimer les hordes de morts-vivants, responsables d’après lui, de la délinquance chez les jeunes générations hippies. Les colonies de suceurs de sang expédient des missionnaires depuis Résurrection. La trêve maintenue jusqu’alors donne dorénavant libre court à une guerre sans pitié.
A Aerophagia, la cité des pirates, les bateaux montgolfières réunissant la crème des goules se préparent à affronter les vampires avec pour dessein de conquérir Nécropolis. Dame Mitra, coordinatrice, élabore une tactique pointilleuse afin de massacrer les responsables de sa mort, poussant ses généraux vers un conflit sans retour. Et il faut reconnaître que ceux-ci disposent d’armement parfaitement nuisible pour détruire du vampire. Tandis qu’au pont Erzebeth, le général vampire Janus déplore de nombreuses pertes : la troupe protégeant le pont Vlad est entièrement décimée. Requiem, quant à lui s’adonne à la luxure dans un bain de fornication teintée de myriades de sang.
La guerre engendre une guerre à éclosion, le sang réclame sa pitance et les cannibales morts-vivants si peu nourris vont jusqu’à s’entailler leurs propres membres…
Le déluge macabre et fascinant de Requiem poursuit son apogée funeste, laborieuse, éprouvante. Au cœur de ce conflit hostile et belliqueux, la frontière entre pouvoir et exil se résume à peu, si ce n’est un affrontement de tous les instants, un danger permanent se jouant sur tous les fronts des enfers et sur Terre.
Pat Mills nourrit le lecteur de son paysage dantesque, surplombant différents sous-étages apocalyptiques. Chaque tome incline une certaine prédisposition à chuter davantage vers les limbes écarlates et entaillées de la géhenne. Une ode épineuse maculée de la souffrance charnelle, qui parvient à un certain climax à opérer son contre-courant : une libération totale d’endorphines sexuelles, atteignant un stade comparable à la périmorphose.
Le corps décrit par Mills sert de tabernacle, à déchirer les chairs, ou à l’exploser au napalm. Avec son sens prononcé de la littérature apocryphe, il utilise à son gré des anciens conquérants (Jules César, Napoléon, Alexandre), ou du moins ce qu’il en reste : leur buste, capable sous l’influence de métempsychose reliée par Dracula de leur promouvoir une seconde existence, dans laquelle leur crâne restant, prodiguerait des données efficaces pour lutter contre les armées dystopiennes.
Les morts des divers camps s’entredéchirent mais pour rien au monde, ne souhaiteraient à nouveau accéder à la vie terrestre. Dans cette charnière des non-vivants, Pat Mills jongle de poésie, certes noirâtre et vénéneuse, mais charmante à l’acoustique. Le dramaturge et les lyriques donnent le ton version Shakespearienne, le tout cloué vers un torrent de folie.
Une démonstration de force rythmée par son comparse Olivier Ledroit, au summum de son art. Une représentation graphique suintante des méandres titanesques, granuleuse, d’une clarté rayonnante bien que se déroulant en territoire opaque.
Chaque scène resplendit d’une nuance colorée, jouant sur les textures verdâtres ou écarlates. Les foudres de guerre déversent leur rage frénétique tandis que la Belle et succulente Claudia fredonne bibliquement prise en levrette par la créature satanique. Bref, on ne s’ennuie jamais dans ce cortège accueillant.
Nectar + pour les érudits de gore en mode littéraire.
Coq de Combat
une nouvelle rubrique, la retro BD 😉
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Je t’avais prévenu que CdC allait rattraper ma chronique trop en avance 🤣🤣
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Bonne lecture aux amateurs d’horreurs !
J’ai déjà mal au crâne à la lecture de la chronique et mes yeux pleurent au vu de ces horribles planches surchargées de monstres et d’hémoglobine.
Si certains voient de la poésie là-dedans, va falloir qu’ils consultent !😱😜
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Il n’a pas attendu ta recommandation 🤣 il invite même toute l’équipe Samba à consulter aussi 🤣🤣🤣 soyons fous
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Tu me rassures !😰
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Un jour peut être j’arriverai à faire de si merveilleuses et tortueuses métaphores.
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