Scénario : Timothée Ostermann
Dessin : Louise Laborie
Éditeur : Sarbacane
Date de sortie : 24 août 2022
256 pages
Genre : Autofiction
» J’ai presque eu envie de me battre avec un enfant de quatorze ans alors qu’à quatorze ans je n’ai jamais eu envie de me battre avec un enfant de quatorze ans. »
Présentation de l’éditeur
Mais… de quoi vivent les artistes ?
Jeune, artiste… aïe ! Précaire… sans blague ! Peu adapté au « monde du travail »… ben, tiens ! Vous connaissez le topo par coeur ? Pas autant que Timothée qui, depuis sa sortie d’école d’art, maîtrise sur le bout des doigts les démarches administratives labyrinthiques de Pôle Emploi ou de la CAF. De guerre lasse, – et parce qu’il faut bien manger –, il signe un contrat d’assistant pédagogique dans un lycée professionnel en Moselle. Le choc culturel est dur : catapulté « figure d’autorité », il se confronte à des adolescents, eux-mêmes peu motivés à l’idée de travailler et encore moins par ses ateliers artistiques. Tiraillé entre l’envie de glander comme eux et de les aider, Timothée débute sa quête pour essayer de trouver tant bien que mal un sens au « travail » et redevenir peu à peu, au contact des élèves, un artiste « à plein temps ».

Mon avis
Je me souviens d’un moment gênant vécu au cours d’une soirée au moment où la question « tu fais quoi toi dans la vie ? » vient sur le tapis et qu’un des convives répond qu’il est artiste, une autre enchaînant par un « mais sinon comme vrai métier ?
Blanc malaisant.
Blanc, voire blafard, voilà comment se représente Timothèe Ostermann dans cette autofiction. Graphiquement le dessinateur a une vraie patte qu’on identifie au premier coup d’œil. J’avais fait sa connaissance via le sympathique album Voyage en tête de gondole mais aussi dans le génial magazine So Foot, avec qui il collabore.
L’Artiste à mi-temps est à la fois drôle et pathétique. Il décrit le quotidien d’un AP (assistant pédagogique) dans un lycée professionnel. Le portrait caustique et parfois peu reluisant du lycée est dépeint au fil des pages en même temps qu’un autoportrait sans ménagement. Le quotidien du héros est confronté avec celui des élèves et autres employés du lycée, les deux mondes se croisent quotidiennement, s’opposent et, parfois de façon étonnante cohabitent voire se complètent.
L’album propose une galerie de personnages d’une grande richesse tant dans leur représentations que dans leurs personnalités. La difficulté scolaire dont certains élèves sont sujets est traitée avec un humour mêlé d’un consternation communicatifs. C’est une jeunesse désintéressée et sans projets qui est dépeinte par un adulte lui aussi empreint à un doute professionnel (et personnel) marqué.
Une jolie réussite narrative et graphique que vous trouverez dans ce volumineux roman graphique aux couleurs et aux traits remarquables (aux deux sens du terme). Deux mentions spéciales enfin : l’une pour le fabuleux personnage de Murat qui prend part à des dialogues qu’on pourrait trouver dans un film des frères Cohen. Et une autre pour le délire de l’auteur sur les corbeaux.
Lisez L’artiste à mi-temps, il vaut le détour !
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Petitgolem13
Tu vas encore m’en vouloir, mais je ne suis pas du tout client de ce genre de graphisme (moche !)🙄
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Ben je ne t’en veux pas. Tu as le droit de ne pas aimer. Moi j’aime beaucoup 😊
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Vu dans la sélection officielle d’angougou 2023
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