Autrice : Julia Reynaud
Éditeur : Casterman
160 pages
Date de sortie : 31 août 2022
Genre : tranche de vie
« Si j’avais su qu’un jour tu deviendrais aussi con… »
Présentation de l’éditeur :
Et si aimer, c’était d’abord s’accepter soi-même ?
Noah est amoureux d’Alex, une jeune femme très sûre d’elle. Même s’ils passent du bon temps ensemble, Alex ne souhaite pas s’engager dans une relation sérieuse. Elle est par ailleurs fascinée par Marley Johnson, sex-symbol hollywoodien au physique parfait. Pour plaire à Alex et gagner son amour, Noah va chercher à transformer son corps pour correspondre à tout prix aux standards de beauté masculine renvoyés par les médias et les réseaux sociaux. Jusqu’où cela va-t-il le mener ? Est-ce que c’est vraiment ça, l’amour ?
Mon avis :
Autant vous dire que du début à la fin, je me suis posée la question du titre : « Le Bel Alex ». Pourquoi Alex, alors que c’est le prénom d’une femme et que celui qui se transforme, c’est Noah… et que le modèle de référence, en grand sur la couverture, s’appelle Marley ? Mystère. Alex est bien une femme – il suffira de quelques pages seulement pour la voir complètement nue – et Noah ne va pas se transformer en elle. Mais en une pale copie de Marley Johnson… Ce jeune étudiant en droit va se retrouver confronté à un des plus grands dictats de cette société : la beauté ! Pas celle dans le regard de l’autre, mais celle qui est renvoyé par les médias, les publicités et les stars people !
On pense souvent à tort que seules les femmes en sont les victimes, mais que nenni ! Il suffit de voir la flopée d’influenceurs de nos jours sur les réseaux sociaux… Et Noah, pour plaire à sa belle, va tout faire pour devenir une autre version de lui, une version surjouée, maquillée, sculptée pour répondre aux critères que renvoient les publicités en tout genre. Mais est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? A-t-il vraiment besoin de devenir quelqu’un d’autre pour qu’on l’aime ?
C’est la question sous-jacente que renvoie Julia Reynaud dans cet album. Pour marquer le contraste entre les deux versions de Noah, elle va intelligemment jongler entre lui en compagnie d’Alex et lui en compagnie de ses amis de toujours. C’est le jour et la nuit. De même que la visibilité de sa page perso en ligne qui va passer du « à peine vu » à « ultra populaire » – j’admire d’ailleurs le petit clin d’œil au cercle vicieux que cela peut engendrer quand, n’ayant pas été invité à une soirée entre amis, un copain de Noah va regarder sa page, voir un produit de beauté en arrière-plan et… succomber lui aussi. Sacrés dictats de Meeeeer-credi (comme dirait Jim Carrey).
Le dessin, quant à lui, reflète une sorte de style dédié à ce genre d’enquêtes personnelles. Simple, presque minimaliste (si ce n’est les décors qui montrent bien que l’histoire se passe à Bruxelles) et avec des filtres de couleurs à défaut d’une colorisation plus détaillée. Mais comme dit juste avant, c’est une sorte de style consacré ces temps-ci, qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas… c’est le message qui prime à ce stade.
ShayHlyn.
« c’est une sorte de style consacré ces temps-ci, qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas… »
Eh bien, je n’aime pas !… autant graphiquement et niveau couleurs que le sujet des réseaux dits sociaux et des influenceurs !😡
‘tain, heureusement que j’ai passé ma jeunesse dans les plus belles années de la révolution culturelle ! ♪♫🎸
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C’est vrai que cette quête à la beauté devient folle…on oublie les tonnes de maquillage pour du paraître !
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