Primo Levi

Scénario : Mateo Mastragostino
Dessin : Alessandro Ranghiasci
Éditeur :Steinkis
Date de sortie : 9 juin 2022
128 pages
Genre : Témoignage historique

« Je me demande pourquoi il perd son temps à prier. c’est pourtant clair : s’il y a Auschwitz, c’est donc que Dieu n’existe pas. »

Présentation de l’éditeur

« Vous savez, les enfants, quand j’avais votre âge, j’aimais beaucoup les chiffres… Mais je ne pouvais pas imaginer que j’allais en porter six sur le bras pendant toute ma vie »

Quelques mois avant sa mort, Primo Levi rencontre les élèves d’une école primaire de Turin, celle-là même qu’il a fréquentée enfant. Comme il l’a fait sa vie durant, il témoigne auprès d’eux de ce qu’il a vécu. Avec une douce fermeté, il leur parle de l’Holocauste, leur raconte comment il a réussi à survivre à l’enfer d’Auschwitz.

Question après question, les élèves ouvrent les yeux sur cette terrible page de l’histoire du XXe siècle.

Mon avis

Ceci est la réédition couleur du roman graphique de Matteo Mastragostino et Alessandro Ranghiasci publié en noir et blanc en 2017.

J’ai lu il y a longtemps maintenant le roman de Primo Levi Si c’est un homme. Le témoignage, précieux et poignant de cet homme sur la Shoah n’avait eu, comme l’expliquent les auteurs dans un postface riche en sources et en informations, aucun succès à sa sortie en 1946. Ce sera dix années plus tard qu’il sera édité dans plus de trente langues. Il ne pourra être lu en français qu’en 1987.

Primo Levi n’est pas l’adaptation en bande-dessinée du roman le plus célèbre de l’auteur. Il ne s’agit pas non plus de sa biographie. Matteo Mastragostino offre sa vision du Primo Levi dont il connait évidemment la vie tout en s’autorisant, dans le respect de ce qu’il dit connaître de sa personnalité, des libertés narratives issues de sa propre imagination.

C’est avant tout un processus de transmission qui est mis en avant dans ce roman graphique. Le point de départ est le témoignage du rescapé d’Auschwitz délivré à des élèves d’une école élémentaire. Il se remémore les différentes étapes du calvaire qu’il a vécu au cours de la seconde guerre mondiale.

Le dessin d’Alessandro Ranghiasci, tout en pointillés et en traits saccadés met en images, avec force et violence, l’horreur des persécution et des camps. Les regards vitreux de ces hommes et ces femmes déshumanisés par la folie nazie impactent la lecture, tout comme ces corps enchevêtrés, ces visages déformés par la haine et la peur. J’ai tout d’abord trouvé que la version noir et blanc retranscrivait davantage l’enfer (l’impact de Maüs probablement) des camps. Mais après réflexion, l’utilisation des couleurs vives pour le présent narratif et d’autres beaucoup plus froides pour les moments passés apporte une lecture plus immersive car plus contrastée, donc plus réelle.

Primo Levi est évidemment une lecture nécessaire qui montre ô combien les témoignages de ces hommes et de ces femmes demeurent essentiels même après leur mort. Car les années passent et rares seront ceux qui pourront encore faire part de ce qui semble indescriptible pour ceux qui ont vécu ce génocide et inimaginable pour ceux qui ont eu la chance de ne pas en être victimes, quel que soit leur âge.

ScénarioDessinico_Album
coeur_quatrecoeur_troiscoeur_trois_et_demi


Petitgolem13

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