Soyons sérieux, restons idiots

Scénario : Espé
Dessin : Espé
Éditeur : Fluide Glacial
Date de sortie : 1er juin
56 pages
Genre : Humour

« Comment ça, « en allant être enterré un mort a tué son fils ? » »

Présentation de l’éditeur

Le contraire du rire, ce n’est pas le sérieux, c’est la réalité comme disait l’autre !

Mais si la réalité n’est pas toujours drôle, elle le devient une fois passée entre les mains d’Espé. Car ce sont des scènes du quotidien dont se saisit l’auteur afin de les tordre avec virtuosité toujours de façon complètement déjantée et imprévisible.
Votre gynécologue a suivi une formation à l’école vétérinaire ?
Votre accouchement naturel se termine avec votre bébé entre les griffes d’un aigle royal ?
On vous laisse imaginer la suite. Et si vous manquez d’inspiration, lisez Espé !

Mon avis

Soyons sérieux restons idiots pourrait être le titre d’une comédie française des années 70/80 , du style « Arrête de ramer, t’attaques la falaise » ou « Par où t’es rentré on t’a pas vu sortir » ou enfin « Tais-toi quand tu parles« .

Mais si le titre pourrait être celui d’un nanar, l’album d’Espé n’en est pas un. Il n’est cependant pas non plus dénué de certaines limites.

C’est tout d’abord le choix du mot « idiot » qui interpelle. Les personnages inventés par l’auteur ne se caractérisent pas particulièrement par une quelconque idiotie mais plutôt pas du cynisme, de l’ironie et de l’absurde.

Les histoires courtes se succèdent, et force est de constater que c’est un exercice compliqué qui doit mêler synthèse, rythme et cohérence globale. Faire rire le lecteur en quelques vignettes n’est pas chose aisée, je constate que, comme je deviens de plus en plus exigeant avec l’âge, j’attends de pouvoir rire à chaque bas de page. Ce ne fut pas le cas avec cet album. Les gags m’ont semblé inégaux, et si l’humour noir et le cynisme créent une certaine unité scénaristique, je trouve que l’ensemble manque d’homogénéité.

Les personnages sont (volontairement ?) laids et semblent tous vieillis. Les couleurs choisies sont ternes, le tout manque de relief. Tout ça est peut-être à l’image des personnages de l’album qui sont méchants et sans scrupules et qui symbolisent une humanité qu’on pourrait qualifier de détestable. Si ce sont les quelques histoires jouant la carte de l’anachronisme qui me sont apparues les plus drôles, celles ridiculisant nos contemporains m’ont semblé plus poussives, et elles sont majoritaires.

Un album décevant pour un genre que j’ai longtemps apprécié mais qui semble ne plus faire son effet. Je passe.

Petitgolem13