Les Saveurs du Béton

Scénario : Kei Lam
Dessin : Kei Lam
Éditeur : Steinkis
Date de sortie : 29 avril 2021
224 pages
Genre : Autobiographie

« Les immigrés, ils arrivent en pensant que c’est une terre d’accueil. Mais c’est pas Amélie Poulain ici ! »

Présentation de l’éditeur

Les Saveurs du béton nous amène en Seine-Saint-Denis. De chambres de bonne en appartements partagés avec d’autres immigrés chinois, Kei et ses parents finissent par passer de l’autre côté du périph’ et deviennent propriétaires d’un trois pièces à Bagnolet. Kei se voit alors confrontée à un nouveau monde, celui de la banlieue, alors même qu’elle entre au collège et, par conséquent, dans l’adolescence. Kei donne une fois encore la parole aux invisibles et explore le quotidien, les rêves et les ambitions de ces enfants d’immigrés ayant grandi en banlieue. Elle s’intéresse en parallèle aux grands ensembles et plus particulièrement au quartier de la Noue, où sa famille a résidé à Bagnolet.

Mon avis

Kei Lan a été lauréate du premier prix de la BD du Musée de l’Histoire de l’Immigration pour cet album, en mars 2022.

Banana girl était sa première BD, elle aussi autobiographique, l’auteure nous le rappelle en préambule, rassurant le lecteur sur le fait que si cet ouvrage est la suite des aventures d’elle-même et de sa famille, il n’est pas nécessaire de l’avoir lu pour ne rien louper dans Les saveurs du béton. L’avant-propos donne le ton, Kei Lan partage son vécu avec franchise et humour.

L’immigration est au centre de l’intrigue. L’héroïne/narratrice partage son quotidien et celui des ses parents, mus par une volonté de s’intégrer malgré, entre autres, les préjugés plus ou moins racistes ou encore l’enfer administratif. Kei Lan allie parfaitement humour et sensibilité en utilisant un dessin en noir et blanc plutôt épuré, où les arrière-plans sont rares, comme pour aller à l’essentiel.

Le parti-pris narratif, propre à l’autobiographie, est ici adroitement figuré par des échanges directs entre la Kei enfant-ado et celle adulte, permettant une prise de recul et un retour sur des souvenirs d’enfants parfois incomplets, souvent naïfs.

Mais en plus de cette immersion dans cette famille chinoise, Les saveurs du béton parle également de la vie en banlieue parisienne dans les années 90. Là encore le récit est plein d’esprit et constitue une critique de la société française et des politiques de la ville. Si le ton n’est pas dénué d’effets comiques, il ne tombe jamais dans la légèreté, la dure réalité des grands ensembles urbains n’étant pas des plus roses.

J’ai enfin été sensible aux éléments poétiques de ce roman graphique. Je citerai volontiers ce pissenlit qui pousse au fil des chapitres au pied d’une borne anti-stationnement, comme un symbole persistant d’optimisme et d’espoir. Je vais pour ma part prolonger le plaisir en allant rapidement faire l’acquisition de Banana girl.

ScénarioDessinico_Album
coeur_quatrecoeur_deux_et_demicoeur_trois_et_demi


Petitgolem13

4 commentaires sur “Les Saveurs du Béton

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  1. Nul doute que l’intérêt réside dans ce qui est raconté, mais je trouve (encore) dommage que le dessin ne soit pas très attractif !🙄

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    1. Ben tant mieux pour toi… moi je feuillette cette BD (peut-être, car je ne suis pas attiré par la couv !), je la repose en suivant, repoussé par le peu d’attractivité que me procure le dessin… et c’est peut-être dommage !😏

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