Ningyo

Scénario : Mr Tan (Antoine Dole)
Dessin : Mato
Éditeur : Glénat
208 pages
Date de sortie : 18 mai 2022
Genre : Seinen, fantastique, roman graphique, société.

« Quand la première d’entre nous a ouvert les yeux, il n’y avait rien que l’immensité. C’était l’univers, tel qu’il nous a été offert. Nous étions seules sous la lune. Seules sous le soleil. Des millénaires de solitude nous ont donné un but… Tout créer de ce monde… »

Présentation de l’éditeur :

Sirènes sylvestres

La forêt d’Aokigahara au Japon, autrement appelée “la mer d’arbres” ou “la forêt des suicidés”… Un homme y perd la vie, comme guidé par de mystérieuses créatures. Quelque temps après, Kai, son petit frère, arrive sur place, bien décidé à découvrir les raisons de sa disparition. Mais au fur et à mesure qu’il s’enfonce au cœur de cette forêt, le lieu semble se transformer… Et si la rencontre d’un humain et d’une sirène pouvait influencer l’avenir du monde ?

Après Jizo, Ningyo est la deuxième collaboration de la dessinatrice Mato et Mr Tan sur le thème des folklores japonais. De la fusion de ces deux esprits créatifs est née une forêt envoûtante où le rêve se mélange à la réalité, où l’Histoire se conjugue avec le présent. Suicide, extinction d’une ethnie… les sujets abordés ne sont pas faciles, mais la douceur du trait de Mato, comme le regard bienveillant que Mr Tan porte sur son récit ne laissent jamais l’obscurité prendre le pas sur l’espoir.

Sensible et onirique, Ningyo plaira bien évidemment à tous ceux qui ont aimé Jizo, mais aussi à toute personne s’intéressant au manga pour une première lecture.

Mon avis :

Si j’ai entamé cette lecture, ce n’est pas à cause de « Jizo » que je n’ai pas lu, mais pour le mystère de la forêt d’Aokigahara. Cette forêt gigantesque au pied du mont Fuji est tristement célèbre pour le nombre de suicidés retrouvés au détour des chemins. Une forêt si dense qu’il y a de quoi s’y perdre et donc, quand les gens y vont pour mourir : difficile de les retrouver… De ces morts découlent la légende qui veut que cette forêt soit également hantée. Un bon point de départ pour l’aventure du jeune Kai, qui ne comprend – et n’admet – pas le suicide de son frère aîné.

Il avait tout pour lui : l’amour de leurs parents, une belle épouse, un bébé et un travail ramenant un bon salaire. Alors pourquoi ? Poussé par cette inlassable question, Kai part à la recherche de réponses au lieu même où son frère s’est donné la mort… Je répète un peu le résumé de Glénat, mais c’est pour la forme. Le fond est beaucoup plus obscur encore. Antoine Dole, dit Mr. Tan, évoque la création du monde par des sirènes et le désespoir de celles-ci en voyant ce que l’Humanité en fait ! C’est au cœur de la forêt d’Aokigahara qu’elles observent la décadence du monde et envoûtent les Hommes de leurs chants pour qu’ils viennent mourir dans cette mer d’arbres.

Une œuvre qui amène à vouloir débattre avec ces sirènes – ces esprits de la forêt d’Aokigahara – sur le sujet de l’avenir de la Planète et les raisons qui peuvent pousser des hommes à s’ôter la vie. Le tout subtilement mis en page par Mato, dont le dessin est principalement axé sur les visages et leurs expressions, ainsi que la beauté de la Nature.

ShayHlyn.