Aquarica T2 La baleine géante.

Scénaristes : Benoît Sokal & François Schuiten
Dessinateurs : Benoît Sokal & François Schuiten
Éditeur : Rue de Sèvres
Genre : Fantastique
Sortie : le 11 mai 2022

Avis de l’éditeur :

John Greyford et le Lieutenant O’Bryan sont à bord de l’étrange submersible d’Aquarica, en route vers la lointaine terre natale de cette dernière, supposée se situer sur le dos d’une gigantesque baleine. Au terme de leur voyage se dévoile à eux un monde nouveau, hors de toute réalité connue, mais à l’équilibre fragile.

Mon avis :

Aquarica réunit deux artistes de prestige, qui plus est amis dans la vraie vie. Un titre mythique dont on pourra aisément parler longuement après sa sortie, déjà pour son contenu pétillant et saisissant, mais également par la manière de son achèvement. En effet, François Schuiten a du prendre le relais pour finaliser la partie graphique, suite à la disparition de Benoît Sokal en mai 2021.

Nous avons donc, d’une part, François Schuiten, référence incontournable en matière de dessin architectural, qui a su imposer sa patte graphique spectaculaire, notamment pour les Cités obscures. Et d’autre part, Benoît Sokal, auteur de Canardo, autre référence d’un genre fort prisé, utilisant des animaux dans un contexte d’humains.  Deux génies pour le prix d’une BD !

Notre récit se déroule à « Roodhaven », un patelin perdu dont les habitants survivent grâce à la pêche à la baleine et surtout par la consommation ininterrompue d’alcool, dans un quotidien qui se répète sans cesse. Et pourtant, un élément de taille vient bousculer ce beau monde de courageux marins certes, mais de piliers de comptoir où ils se noient : un énorme crabe vient s’échouer sur la plage, de quoi tenir en haleine les péquenots du coin.

Un crabe pour le moins étrange, car constitué de matière animale mais également par une coque de bateau, qui apparaît être « Le Golden Licorn », un baleinier disparu en mer des années plus tôt. Aussi bêtes que méchants, la plupart des marins tentent de nuire à l’animal dans un premier temps, pour ensuite tenter de l’extirper hors de la plage.

Seuls deux individus gardent les pieds sur terre : le lieutenant O’Bryan et surtout John Greyford, envoyé par l’institut des sciences. Leur découverte est de taille : une jeune femme nommée Aquarica se trouvait à bord, engluée dans les entrailles du vaisseau-crabe, provenant d’une île lointaine, inconnue du commun des mortels.

Aquarica correspond à cette fusion unilatérale, pacifique et dimensionnelle entre cette jeune femme et la nature. Lorsqu’on la voit, elle apparaît forte d’esprit, en total décalage avec la noirceur des hommes, eux en total désharmonie avec l’essence naturelle. Capable de percevoir à distance que sa baleine risque la mort, dans un état de transe entre les forces naturelles et son for intérieur, elle crie toute sa passion pour l’amour qu’elle lui vénère.

Les deux artistes peignent ce contexte de manière calculée, millimétrée, laissant toutefois loisir aux lecteurs de se créer une part d’imagination au-delà du visible sous l’aspect d’un schéma subliminal. La baleine impériale, les planctons mais également le peuple d’Aquarica, vivant en autarcie, loin de la civilisation.

D’un point de vue graphique, quel régal de pouvoir admirer la faune sous-marine enchanteresse, sa diversité, ses marécages d’algues et autres cétacés à profusion.

Le décor et l’arrière-champ se marient allégrement avec cette trame tonitruante et sauvage. Les faciès des protagonistes expriment le lot d’émotions passant de la joie à la tristesse suivie d’une mélancolie bien imprégnée. On peut certes reprocher certaines bobines copies conformes les unes aux autres, notamment les filles du peuple d’Aquarica, qui les unes mises à côtés des autres sont de parfaits sosies, mais qu’importe, l’essentiel est accompli, charmeur, vibrant.

Les dernières pages accomplies par François Schuiten permettent la conclusion de ce scénario. Nul besoin de comparer les deux artistes, chacun étant complémentaire et pertinent dans leur style réciproque.

Avis aux amateurs de légendes …
Coq de Combat

2 commentaires sur “Aquarica T2 La baleine géante.

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  1. Du coup mon com a été supprimé !… je disais que ce ne devait pas être facile de finir une BD après que l’autre auteur ne soit plus là !😪
    Je rajoutais que j’avais succombé au charme graphique pour la dernière bannière !😉

    Aimé par 1 personne

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