Automne en baie de Somme

Dessin : Alexis Chabert.
Scénario : Philippe Pelaez.
Éditeur :Grand angle.
Date de sortie : 25 mai 2022.
64 pages
Genre : historique, polar.

«Vous qui n’aimez pas les mondanités, vous serez servi : on y chante faux, on y boit beaucoup, on y fume par désinvolture .»

Le résumé éditeur.

Le corps d’un riche industriel est découvert à bord d’une goélette, échouée dans la baie de Somme. Pour une affaire de cette importance, on envoie le meilleur policier de Paris, Amaury Broyan. Très vite, l’inspecteur soupçonne la veuve, héritière de l’immense empire. L’industriel avait également une maîtresse, Axelle Valencourt, un modèle ayant posé pour de nombreux artistes et notamment Alfons Mucha.
Des quartiers cossus de Paris aux cabarets de la Butte Montmartre, l’inspecteur se retrouve plongé dans une affaire complexe et périlleuse, dans laquelle chaque personnage, y compris l’inspecteur, va révéler sa part d’ombre.

Mon avis.

Philippe Pelaez, voilà bien un nom qu’on retrouve de plus en plus souvent sur les couvertures de BD. Cliquez sur son nom et vous verrez que je ne vous mens pas. En lui souhaitant de ne pas subir le syndrome Corbeyran pour le futur.
L’ emballage a l’air attrayant. La couverture aguiche. Les couleurs enivrent. L’art nouveau est de sortie. Bref, la belle époque vous ouvre ses portes avec ce titre.
En premier lieu, cet album se veut d’abord « polar » mais on pourra aussi y lire un plaidoyer à l’émancipation du rôle de la femme. Bien qu’il s’agisse surtout des malheurs des femmes avec des viols, des avortements catastrophiques, de leurs droits assujettis à leur mari et bien d’autre idioties véhiculées par les traditions et les religions. Un combat loin d’être gagné actuellement et même en recul dans certains pays. Quant à l’enquête, elle est plutôt habilement menée et les auteurs ont savamment distillé les informations en n’oubliant pas quelques jolis retournements pour surprendre le lecteur. J’ai seulement un peu tiqué sur l’indice principal, un nombre que j’ai trouvé particulièrement capillotracté. Bon, je ne peux pas vous en dévoiler plus mais pensez-y quand vous aurez l’information. J’aurais presque préféré un « Omar m’a tuer ». J’imagine déjà la maréchaussée sur les traces d’un homard géant 😊.
Mes petits points de chipotage vont essentiellement sur des détails comme pour certains contours de personnages ou de visages parfois hésitant ou comme pour certaines envolées rhétoriques un peu pompeuses à mon goût mais là c’est une affaire d’ appréciation personnelle.
Pour finir, une BD agréable qui se lit avec plaisir tellement l’immersion historique est délicieuse mais qui aurait pu en revendiquer encore plus en soignant quelques détails.

Samba.