La fille de l’eunuque
Scénaristes : Maryse & Jean-François Charles
Dessinateur : Jean-François Charles
Editeur : Casterman
Genre : Drame historique
Sortie : le 20 octobre 2021
La trame mise en place par le duo magique Maryse – Jean-François Charles explose de testostérones, si l’on peut dire. Quelle énergie déployée pour un résultat frôlant avec le perfectionnisme. Le trait de Charles est flamboyant de précision et décrit Shanghai comme le Paris de l’Orient avec ses dancings, ses néons pétillants et son rythme assourdissant.
Bref, un titre marquant les esprits et marqué au fer rouge dans la collection Casterman.
Avis de l’éditeur :
Alors que nous replongeons dans le passé de l’honorable Monsieur Zhang, nous comprenons l’origine de la personnalité trouble du parrain de la triade qui a élevé la jeune Li. Depuis son enfance dans les bras de sa maman Lune, le jeune homme s’est construit en réaction à un père violent.
Mon avis :
Bien qu’il ait su se distinguer autant par ses amis que ses ennemis, Monsieur Zhang (Parrain de triade) n’a pas toujours connu des jours fastes et ensoleillés, loin de là ! Ce 3ème opus revient sur ses origines, sur celui qui des années plus tard sera respecté et optera pour Li comme fille adoptive.
Sa mère, « Maman Lune » comme il la désigne, fût la seconde épouse d’Hiochu, un homme extrêmement violent et imbu de sa personne. Très rapidement, il méprise son père et cela abonde dans les deux sens, ce dernier privilégie ses autres fils, enclin au mal et à la fourberie, tandis que le petit Zhang n’a d’yeux que pour sa chère mère et un talent bien ancré pour le dessin.
Souhaitant se débarrasser de ce fils qui le ne lui ressemble en rien, il l’envoie à un bien triste sort : direction Pekin, à la Cité interdite où son entrée sera inaugurée par sa… castration.
Bienvenue aux délices et à l’exotisme brutal de la Chine des années 20. Un récit d’une barbarie taillée sur mesure où chaque pion de l’échiquier parvient à surclasser son prédécesseur en matière de cruauté.
Un parfait récital où les riches imposent leur pouvoir sur les autres, les laissés pour compte, véritables esclaves destinés à souffrir pour les exigences sans limite de grands pontes. Des prostituées suspendues à l’aide de lanières, des eunuques atrophiés, pour le plaisir sadomasochiste de tyrans n’ayant d’égal que leur panoplie vicieuse exorbitante.
La trame mise en place par le duo magique Maryse – Jean-François Charles explose de testostérones, si l’on peut dire. Quelle énergie déployée pour un résultat frôlant la perfection.
La dureté de l’existence pour certains et l’opulence extrême pour d’autres régalent toujours autant les pupilles des lecteurs. Une raison sans nul doute provenant de notre situation intermédiaire, aux frontières entre le rejet et la puissance absolue, nous situant au centre, sans réellement avoir connu des duretés aussi extravagantes ou brasser un pouvoir déraisonnable de vie ou de mort sur autrui.
Bref, un titre marquant les esprits et marqué au fer rouge dans la collection Casterman.
Le trait de Charles est flamboyant de précision et décrit Shanghai comme le Paris de l’Orient avec ses dancings, ses néons pétillants et son rythme assourdissant.
Une œuvre poétique, ensorceleuse, démontrant une fois encore l’absurdité humaine dans toute sa splendeur.
Coq de Combat
Une chronique qui sort d’une faille spacio temporelle
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Comme souvent avec cdc 😉 ça m’étonnerait pas qu’il en aie d’autres du genre
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une illustration très agréable à contempler…
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