Scénario : El Diablo, Gyl-N
Dessin : Gregory Mardon
Éditeur : Glénat / Collection Porn’Pop
Date de sortie : 16 février 2022
120 pages
Genre : Chronique érotico-sociale pour public averti
» Je sais pas… J’ai un sale feeling. Il se passe un truc pas net. »
Présentation de l’éditeur
Mélina et Charlie sont amies depuis l’enfance, mais aussi très différentes. La première est une éternelle enthousiaste. Elle profite de l’instant présent et des plaisirs que lui apportent ses expériences sexuelles quotidiennes. La seconde est un peu timide, plutôt prudente, loin de l’extravagance de Mélina. Un beau jour toutefois, Charlie rencontre Alan, un galeriste qui, malgré son air froid, semble apporter à Charlie un bonheur sans pareil. Mélina se méfie d’Alan. Cette passion amoureuse a trop vite éclos. Un secret semble l’alimenter… Ce secret – Mélina l’apprendra à ses dépens – de nature anthropophage…
Œuvre érotique qui interroge l’obsession amoureuse et les expériences sexuelles alternatives, Amour Cru est aussi un récit troublant rythmé par une mise en scène travaillée et des dialogues d’une grande justesse. Un one shot fascinant et déroutant par El Diablo et Grégory Mardon.

Mon avis
Tout commence par du classique : deux copines, l’une extravertie et frivole, l’autre coincée s’amusent, les corps s’animent dans la semi-obscurité d’une discothèque. Gregory Mardon utilise des couleurs vives mêlées à des ombres qui rendent l’expérience immersive… On entendrait presque la musique. Ses dessins « nocturnes » soulignent les courbes des corps, renforçant un érotisme omniprésent.
Car dans Amour Cru, il est avant tout question de recherche du désir. El Diablo et Gyl-N interrogent sur les orientations sexuelles, le regard des autres, la liberté, dans un consentement mutuel, de jouir de pratiques déviantes ou en tout cas considérées comme telles.
Les scènes de sexe sont explicites, l’album est réservé à un public averti. Les expériences sexuelles se succèdent, mais perdent en érotisme quand elles ne sont pas dans le clair obscur dont je vous parle plus haut pour devenir davantage pornographique (donc moins artistique).
Quand Mélina se rend compte que son amie prend son pied en mâchant littéralement son partenaire tout bascule, les certitudes s’effondrent, leurs rapports s’inversent. L’album perd sa légèreté initiale, les personnages semblent torturés, leur convictions sont ébranlées. Les dialogues font mouche, les répliques fusent, le personnage de Mélina impacte.
Mais y a-t-il un morale ? Un message ? Doit-on simplement voir cette histoire comme une invitation à faire preuve d’ouverture? Est-ce qu’être choqué par une sexualité anthropophage, un sadisme sexuel, c’est aussi pouvoir s’interroger sur son appétit sexuel, ses limites dans ses pratiques ? Ce qui arrivera à Charlie semble en partie apporter une réponse : la société y voit un pêché de chair, ses désirs sont associés à la folie.
Un album cru, bestial, un peu « wtf » au premier abord qui est finalement loin d’être dénué de sens. Curieux.
![]() | ![]() | ![]() |
![]() | ![]() | ![]() |
Petitgolem13
Moi qui déteste les films d’horreur, ne suis pas du tout intéressé par ce genre de BD (malsaine ?).
Bref, ce sera sans moi !😱
J’aimeJ’aime
Des notes que je trouve très généreuses pour une BD nulle, malsaine et sans intérêt.
J’aimeJ’aime
Je ne la trouve ni nulle ni malsaine.
Et le débat qu’elle suscite montre qu’elle est justement digne d’intérêt.
J’aimeJ’aime
rien n’est malsain pour ceux qui savent faire la différence – cependant le dessin est à chier ! Belle chronique en tous cas, bravo.
J’aimeAimé par 1 personne
Je ferai remarquer que j’ai pris le soin de faire suivre le mot « malsain » d’un « ? » car ne l’ayant pas lu (ce dont je n’ai « nullement » envie) ce n’est pas un avis comme celui de Bruno qui juge en connaissance de cause !😉
En tout cas, ça permet de débattre !😜
J’aimeJ’aime