Notre sœur
Scénario : Philippe Pelaez
Dessin : Eric Stalner
Éditeur : Grand Angle
64 pages
Date de sortie : 23 février 2022
Genre : Aventure, intrigue, histoire.
« Oui, vous avez été grotesques, en effet ! Vous battre avec Dammartin ?! Nous, nobles, avons le drame pour nous distraire ! Laissons la comédie aux bourgeois ! C’est une farce vulgaire que vous avez jouée tous les deux. Une farce dont je vais être le dindon, si vous continuez ! »
Présentation de l’éditeur :
Quasimodo a été sauvé. Il est dorénavant l’homme de main d’un noble déchu décidé à se venger de la monarchie française.
Fin du XVe siècle.
Louis d’Orléans, duc et premier prince de sang, s’est vu refuser la régence du jeune Charles VIII manipulé par sa sœur, la perfide Anne de Beaujeu. Réfugié en Bretagne, Louis prépare la défense de Nantes lorsqu’un homme épris de vengeance lui propose ses services. Pierre le Bâtard, accompagné par un bossu difforme tiré des caves du gibet de Montfaucon, prévient le duc.
Anne de Beaujeu et son homme de main, l’impitoyable Axel Lochlain, ont en leur possession deux documents que lui, le Bâtard, est le seul à pouvoir récupérer : deux lettres qui remettent en question la légitimité de Louis au trône de France.
Mon avis :
Dans « Notre Dame de Paris » de Victor Hugo, Quasimodo se laisse mourir auprès de la dépouille de sa bien-aimée. C’est là, dans les caves du gibet de Montfaucon, qu’un groupe d’hommes le retrouve, presque mort. Presque, mais pas totalement. Il lui reste assez de vie pour se remettre et pour assouvir un noir dessein. Aussi noir que la couverture qui donne le ton pour le graphisme d’Éric Stalner. Des traits souvent réalistes pour les héros, proches de la caricature pour les opposants. Seules les femmes sont présentes sous leurs plus beaux jours, peu importe de quel côté de la lame elles se trouvent, faisant même fi des malformations de Jeanne la Boiteuse pour la rendre belle aux yeux du lecteur, malgré sa bosse dans le dos bien visible.
C’est dans un cadre minutieusement dessiné, donnant la part belle aux villes et villages traversés, que Philippe Pelaez plante ses personnages, tantôt fictifs, tantôt bien réels. Réels car le scénario de « Le Bossu de Montfaucon » reprend la guerre opposant le royaume de France, dirigé par la régente Anne de Beaujeu, et son beau-frère, Louis d’Orléans futur Louis XII – Mais chut ! Les néophytes de l’Histoire de France ne le savent pas encore.
On y retrouve donc beaucoup de têtes connues et des conflits tout aussi célèbres. Mais comme dans beaucoup de ce genre d’histoire, c’est un personnage fictif – quoique – qui tient le rôle principal pour nous emmener d’un côté ou de l’autre de l’épée. Quasimodo accompagne Pierre le Bâtard, fils illégitime de Jean d’Armagnac (ne me demandez pas lequel, Pierre n’étant répertorié nulle part à ma connaissance, je ne sais si c’est Jean IV ou Jean V), dans sa quête de vengeance.
Un récit palpitant qui positionne tous les protagonistes historiques à leur place dans l’échiquier pour préparer la guerre proprement dite dans le second tome de ce diptyque. Les amateurs d’Histoire savent, mais ignorent comment les auteurs vont réussir à incorporer l’aventure sous-jacente dans le récit, sachant que des lettres pourraient démettre Louis d’Orléans de son statut de Prince de Sang !
ShayHlyn.
C’est la semaine Philippe Pelaez dit donc !
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