Scénario : Arnaud Floc’h
Dessin : Arnaud Floc’h
Éditeur : Sarbacane
144 pages
Date de sortie : Février 2022
Genre : témoignage
« …celui qui maltraite un enfant a plus à craindre de moi … que vous de vos ennemis. »
Présentation de l’éditeur
Octobre 2001, un mois après la chute des Twin Towers. Nous sommes en Guinée, bien loin de New York. Géant n’a qu’une seule obsession : sortir les enfants des rues de Conakry d’une misère qu’il a lui-même connue en réunissant suffisamment d’argent pour construire des orphelinats. Pour y parvenir, il est prêt à tout, y compris à accepter certaines compromissions auxquelles, son entreprise de fabrication de pirogues et de transport maritime de personnes, se prête bien. C’est ainsi qu’il se retrouve à embarquer sur une pirogue de grande taille huit personnes, toutes prêtes à payer cher pour quitter la Guinée… Sur ce bateau de fortune, saura-t-il concilier l’humanisme de ses objectifs avec les idées bien divergentes de ses passagers, entre le leader communiste déchu et rejeté par ses anciens alliés Chinois, l’homme rongé par l’obsession d’un Islam intransigeant, ceux portés par des croyances animistes ou encore les petits chapardeurs qui ne croient, eux, à rien ?
Mon avis
Arnaud Floc’h qui connaît bien l’Afrique pour y avoir vécu près de 20 ans, nous propose un voyage dépaysant en Guinée, dont les thématiques abordées nous semblent pourtant assez familières.
Le personnage principal, Géant « s’en fout la mort », est un humaniste au grand cœur qui a pour objectif de construire un orphelinat et de sortir des rues le plus possible d’enfants livrés à eux-mêmes. Il est prêt à tout pour y parvenir y compris à utiliser son entreprise de pirogues pour pratiquer quelques activités illicites pour récolter des fonds. Il se transforme alors en passeur pour faire sortir clandestinement du pays quelques personnes prêtes à payer cher pour quitter le pays.
A travers cet espèce de thriller humaniste, Arnaud Floc’h aborde des thématiques très actuelles dans une histoire pourtant ancrée en 2001, 6 mois après l’attentat des tours jumelles. La dissidence politique, le néocolonialisme commercial des Chinois, l’islamisme radical de plus en plus prégnant, la misère jetant dans les rues des milliers d’enfants, l’ultime choix de la fuite …
Dans ce récit qui finalement prend un accent de fable, l’auteur nous propose un instantané du monde, pris en Afrique mais transposable un peu partout, et de son équilibre rendu précaire par tous les courants idéologiques qui veulent s’affirmer, s’imposer ou juste exister.
Un récit sans concession au regard acerbe mais au ton juste, qui laisse une grande place à l’espérance et montre que les causes justes valent quelques sacrifices, petits et grands.
Loubrun
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