Autrice : Mélissa Morin
Éditeur : La Boîte à Bulles
128 pages
Date de sortie : 16 février 2022
Genre : tranche de vie, société, dépendance, violence.
« Faut être complètement tarée pour décider de faire sa vie avec un junkie. »
Présentation de l’éditeur :
Entre la violence d’un père et la bienveillance d’un oncle, un adolescent animé d’une rage animale doit apprendre à dompter ses démons et trouver sa place.
« C’est bon je filme, vas-y. »
Andréas est connu sur internet sous son pseudo : Tyler D. Dans ses vidéos de tape, comme il les appelle, il se bat contre d’autres adolescents, et fait grimper sa cote de popularité sur les réseaux à chaque nouveau passage à tabac qu’il partage.
Entre une brutalité qui l’habite déjà et le retour au sein du foyer d’un père alcoolique, Andréas va laisser sa colère prendre le dessus et les poings parler pour lui : contre les inconnus, les camarades, les amis.
Une seule lueur d’espoir : un oncle nomade et marginal qui va tout mettre en œuvre pour l’aider à trouver son chemin. Il va tenter de combattre la violence par la bienveillance, et partager ce qui l’a lui-même sauvé au même âge.
Mon avis :
C’est une triste réalité qui pullule sur les réseaux sociaux : la violence. Preuve que l’Homme est un voyeur… déjà à l’adolescence. Andréas l’incarne par les poings. Plus il poste de vidéos dans lesquelles il frappe des jeunes, plus sa popularité virtuelle augmente. Sur la toile uniquement, car une fois son identité découverte dans son école : il est vu comme un fou dangereux.
Pourtant – et il faudra attendre la centaine de pages pour s’en apercevoir – il a un bon fond. C’est juste la vie qui l’a rendu brutal. Ça n’excuse pas tout évidemment, mais avoir un père alcoolique, violent, toujours une critique dans la bouche et une mère passive qui espère toujours que demain sera un jour meilleur : ça n’aide absolument pas à se forger une personnalité saine d’esprit.
Du coup, Andréas fait des cauchemars. De ces cauchemars, il se venge en frappant les autres. C’est une réalité que Mélissa Morin décrit fort bien dans son scénario. On comprend sans peine ce qui ronge ce gamin, la suspicion qui ne le quitte jamais concernant son père, son retranchement sur lui-même et la violence qui l’habite. On le sait, nous adultes, il a besoin d’aide ! Et c’est dans le dernier endroit auquel nous aurions pensé qu’il va la trouver…
Vient alors la question du graphisme. N’aurait-il pas mieux valu que le dessin soit plus esthétique ? Avec des couleurs moins criardes ? Ou est-ce justement la rudesse du trait et les teintes glauques qui appuient avec justesse l’histoire ? Difficile à dire, donc difficile à critiquer. D’un point de vue artistique uniquement, ce n’est pas ce qu’il a de mieux : trop de traits, pas assez de détails pour rendre les personnages encore plus réalistes et une quasi totale absence d’arrière plan, mais finalement, ce qui compte : c’est le message, non ? Donc on fait abstraction et on s’interroge sur ce qu’il faudrait faire pour aider ces jeunes à s’en sortir sans devoir montrer les poings…
ShayHlyn.
Preuve de cette triste réalité, aujourd’hui sur une chaîne dinfo
https://m.rtl.be/info/1357567
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