Auteur : Reiser
Editeur : Glénat
Genre : Humour
Sortie : le 20 octobre 2021
Avis de l’éditeur :
Féministe avant l’heure, Reiser a, dans ses multiples dessins et albums, magnifié et pris le parti des femmes. Abordant d’innombrables sujets résonnant encore et toujours avec notre actualité.
Mon avis :
Dans la préface signée Jean-Marc Parisis, nous suivons le cheminement d’un futur artiste d’un humour pince-sans-rire au même titre que son collègue Wolinski : Reiser en personne ! L’aventure démarre en 1963 dans le mensuel Hara-Kiri mettant en scènes de belles femmes, objets de désir et de convoitise, dont l’auteur crie sur les toits son plein d’admiration pour la gent féminine.
En 1969, le périodique réintitulé Charlie Hebdo met en scène des femmes actives, intellectuelles, créatrices dont plusieurs émergent au cœur de l’entreprise-même. Les interconnexions et les échanges gratifiants auprès des femmes, ont permis à Reiser d’acquérir de solides bases pour ses œuvres révélatrices.
Ce partage, cet héritage, il l’a transmis au travers de croquis, certains coquins, d’autres osés, ou encore débattant sur des situations de la vie courante ou des thématiques d’actualité : la prostitution, la pilule contraceptive, le harcèlement, le viol, les violences conjugales …
Un travail acharné et diversifié, devenant pour beaucoup le plus grand dessinateur de la cause des femmes, jouant la carte de la spontanéité, la franchise, guidant l’humour et la réalité main dans la main. Une vision réaliste, ni plus, ni moins, loin des critères contemporains jouant sur les mots, d’une teneur plus calibrée.
Sa patte personnalisée remplie d’exotisme et de fraicheur est illustrée par un trait certes ultra – basique, un crayonné épais modelé avec peu, mais qui sonne juste dans son ensemble. Pourquoi faire compliqué pour parfois obtenir un moindre résultat ?!
Et oui, toutes les femmes, quelles que soient leur profession, leur culture ou leurs problèmes sont mises à l’honneur dans ce recueil d’humour zigzaguant à cent à l’heure ! Tout le monde en prend pour son grade, homme comme femme, mais avec la manière, avec pour point de chute un gazon resplendissant, tout en douceur. Ou parfois de manière très violente, mais toujours avec cette maitrise forçant le respect.
Reiser a imprégné toute une époque par ses illustrations décalées. Pas sûr que la majorité de ses blagues passeraient sans soucis dans notre vision actuelle, vu qu’il s’agit ici d’œuvres créées plusieurs décennies en arrière dans un autre contexte social et économique. Mais au final, on constate que chacune de ses protagonistes a fière allure, se défend face à l’adversité, est capable de montrer les crocs sans sourciller, et se dresse telle qu’elle est et ressent au plus profond.
Un recueil fort et poignant, déstabilisant mais convaincant.
Coq de Combat
Un sujet intéressant mais, « dieux », que je n’aime pas le style de Reiser
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