Autrice : Kate Charlesworth
Éditeur : Casterman
320 pages
Date de sortie : 25 août 2021
Genre : biographie, LGBTQ+, société, histoire.
« Ce qu’il vous faut, à vous deux… c’est un homme pour vous remettre les idées en place ! »
Présentation de l’éditeur :
Une histoire, à la fois personnelle et collective, de la vie LGBTQI+ des années 50 à nos jours
En 1950, à la naissance de Kate, l’homosexualité masculine est passible d’emprisonnement. Mais l’homosexualité féminine n’a jamais constitué un délit au Royaume-Uni, ce qui rend les lesbiennes encore plus invisibles, y compris à leurs propres yeux. En grandissant dans le Yorkshire, la jeune Kate est bien obligée de dénicher des modèles à suivre partout où elle le peut : dans la vraie vie, les livres, le cinéma et à la télévision. A Pink Story retrace l’histoire fascinante de la manière dont la Grande-Bretagne d’après-guerre est passée d’un pays hostile envers les « invertis » à l’univers LGBTQI+ actuel. Kate confronte les enjeux et les défis politiques de l’époque à son expérience personnelle : prise de conscience de sa propre sexualité, coming out vis-à-vis de ses parents, plongée dans la culture lesbienne et gay, mais aussi la perte d’amis chers à cause du sida.
Mon avis :
D’entrée de jeu, on sent que l’album sera pink, kitsch et entraînant. C’est véritablement le cas. On plonge non seulement dans la vie de l’autrice, Kate Charlesworth, mais également dans le parcours des lesbiennes dans une Angleterre puritaine des années 50 à nos jours.
Un mélange subtil entre dessins classiques et montages photoréalistes – style qui lança d’ailleurs Kate. Le lecteur, qu’il soit gay friendly ou féru d’histoire, y trouvera son compte dans ce parcours débutant à la naissance de l’autrice, en 1950. À l’époque, et pendant encore fort longtemps, être gay était passible de prison. Même si deux hommes fricotaient en toute discrétion, chez eux, à l’abri des regards : une simple dénonciation pouvait provoquer une descente de police chez eux pour les embarquer. Alors imaginez quand il s’agissait de clubs clandestins pour ces messieurs…
Quant aux lesbiennes, rien. Pas un mot. Déjà que les suffragettes avaient dû batailler ferme pour être reconnues en tant que citoyenne du pays… Si en plus il fallait prouver qu’on était un être humain et d’orientation sexuelle atypique : tout un programme ! Pourtant, à l’instar de ces héroïnes d’avant la première guerre mondiale, les lesbiennes ont lutté. Elles étaient féministes et déterminées à être reconnues et acceptées, tout comme leurs homologues masculins et les transgenres.
Dans ce tumulte où le mot en L était tabou, Kate a dû observer le monde pour y trouver sa place ? Était-elle lesbienne ? Comment savoir si aucun modèle concret ne s’illustre nulle part. Pas de magazine, pas de démonstration publique, … et une fois sûre de son identité : il fallait encore se battre. Car la nation n’était pas prête. Le monde était hostile à ces gens qui n’ont pas choisi d’aimer les personnes du même sexe. La politique, on le constate dans les pages historiques de « A pink story » a joué un grand rôle pour la reconnaissance et l’acceptation des personnes LGBTQ+, même si certaines mentalités ont encore du mal à changer.
Le parcours d’une vie. Le parcours d’une minorité pourtant significative… qui se mêle, s’entremêle pour arriver à une plus grande ouverture d’esprit. Sans tabou, Kate Charlesworth parle de sa vie, mais également des différents mouvements qui ont vu le jour au fil des années, les premières gay pride, les différentes lois promulguées, le sida et bien sûr, les icônes qui ont osé sortir du placard pour s’afficher au grand jour.
Quelle histoire ! Pas si rose que ça finalement…
ShayHlyn.
oui, une belle évolution des mœurs en peu de temps l’air de rien dont on peut être fier.
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