Chair
Scénariste, Dessinateur et Coloriste : Saverio Tenuta
Éditeur : Les Humanoides Associés
Genre : Médiéval, Fantastique
48 pages
Sortie : le 26 août 2020
Avis de l’éditeur :
Certains disent que les démons créèrent la peur. Pour riposter, les hommes mirent des masques, se donnant ainsi l’illusion de dissimuler leurs faiblesses. Mais quand un homme n’est plus qu’un masque, il cesse d’exister.
Mon avis :
Un trait graphique reliant l’enfer aux forces obscures, captant les sens tels des aimants !
Abandonné en pleine mer par ses parents sur un tronçon de bois, puis projeté dans le fond des océans par une tempête dévastatrice, l’enfant échoue sur une île. Son pouvoir vis-à-vis de l’océan pour pêcher le poisson fût de bon augure pour les autochtones. L’enfant sans os, disloqué devint à son tour idolâtré, bien que d’apparence inhumaine, relié en permanence à un arbre.
Malheureusement, la gourmandise des hommes, de ses fidèles ont pris un tournant et l’ont délaissé ce qui conclut à un exil, s’enfonçant peu à peu vers les retranchements de l’oubli. Hiruko signifie l’ennemi des Kamis, et son règne reprendra le jour de sa libération par la libératrice et notamment Fudo portant le masque qui se vengera de sa propre mère la dévorant.
La prophétie s’accomplit créant une brèche entre deux mondes afin de permettre aux forces obscures de Mikkyo de s’assurer le contrôle du dojo Dokutsu. La mort des Toriyama est une bien triste nouvelle pour le Shogun, qui se réjouit toutefois qu’Akemi, sa future épouse soit sauvée. Echappant à la mort certes, mais ayant perdu la mémoire – la magie du mal pourpre, une guérison miraculeuse qui pousse à la réflexion et l’inquiétude l’entourage du shogun. S’agi-il d’une manœuvre de l’empereur et surtout qu’en est-il du futur grade honorifique d’Akemi en tant que princesse ? Mais un danger bien plus important guette à l’horizon ! Une menace siégeant dans les limbes millénaires ressurgit …l’œil de Hiruko.
Saverio Tenuta clôture de manière brillante la saga du Masque de Fudo. Auteur complet jonglant à la fois d’un point de vue scénaristique et graphique, sans oublier son don de coloriste, il entonne avec ce final une mélodie noirâtre de beauté, alliant mélancolie, détresse et exotisme.
Bien que soumis à l’éternel combat du bien et du mal, sur le thème d’une vengeance palpable en amont, force est de constater l’aisance et la présence de l’auteur à nous mystifier sur place. Un soin du détail et de la prose, un vocabulaire riche et des tournures de phrases plaisantes à l’oreille, autant d’ingrédients jouant en sa faveur.
Mais la grande force de l’artiste se conjugue au niveau de sa technique graphique juste exemplaire, un résultat probant et significatif, un exemple à suivre pour la génération contemporaine de dessinateur. Et pourtant, la majorité des protagonistes affichent des traits ingrats, voire surfaits, désarticulés ou encore atrophiés. Mais cette combinaison d’atouts alignés dans un contexte surréaliste trouve ici tout son sens. Les planches 18 à 22 lorsque Fudô affronte ses propres guerriers avant de s’attaquer à sa mère la libératrice du sort maléfique se révèlent d’une beauté peu commune. Un quintessence qui n’est pas sans rappeler le style de Grenier Sebastien dans Arawn aux éditons Soleil.
Brillant en tout point, le Masque de Fudo ne compte décidément qu’un seul point faible : Qu’il soit terminé en quatre tomes seulement. Auteur à suivre avec grand intérêt, nous vous recommandons les autres titres de l’univers des nuits écarlates, à savoir la légende des nuées écarlates ainsi que Izunas.
Coq de Combat
Et le dessin est superbe !
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« … des tournures de phrases plaisantes à l’oreille… » Tu pourrais t’en inspirer alors car je ne suis pas sûr d’avoir bien compris toutes les tiennes !😄😉
C’est vrai que les illustrations sont plutôt belles et flattent la rétine.😍
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