Scénario : Pierre-Henry Gomont
Dessin : Pierre-Henry Gomont
Éditeur : Dargaud
Date de sortie : 14 septembre 2018
192 pages
Genre : Roman Graphique Biographique
…l’auteur nous montre l’attachement d’un fils (Simon – lui-même) à son père. Et ce, bien qu’il présente assez objectivement ce dernier comme un personnage peu sympathique…
Présentation de l’éditeur
Coureur, menteur, buveur, noceur… Gabriel Lesaffre a toutes les qualités. Depuis l’enfance, il est en rupture avec son milieu familial. Épris de liberté, il ne supporte pas l’autorité. Un jour, il tombe amoureux d’une lointaine cousine, Claudia. Elle a dix ans de moins que lui. Coup de foudre, mariage, trois enfants : Gabriel se laisser séduire par les charmes de la vie de couple et les délices du confort bourgeois.
Mais ses vieux démons se rappellent à son bon souvenir. Gabriel s’ennuie. Il plaque tout, s’envole pour l’Afrique, reste cinq ans sans donner de nouvelles. Puis il réapparaît, fidèle à lui-même. Mêlant manipulation, persuasion et belles promesses, il obtient la garde de Mathilde et Simon, les deux aînés, et les emmène avec lui en Afrique équatoriale. Pour ces deux jeunes ados, une nouvelle existence commence : ils découvrent l’Afrique et une vie « festive, bigarrée, frivole et un peu vaine ». Mais ils doivent aussi supporter les incessants problèmes d’argent de leur père, héritier d’un domaine qu’il est incapable de gérer, et son penchant insurmontable pour la boisson. Et si le rêve africain finissait par se dissiper dans les vapeurs d’alcool ?
Mon avis
Depuis Pereira Prétend, je vous avoue que j’attendais avec impatience le nouveau PHG (oui, ça fait un peu snob d’utiliser ses initiales, mais bon, c’est quand même plus court…). D’autant que mon libraire, l’excellent François de la non moins excellente Storybulle à Montreuil, a pris la toujours excellente habitude d’inviter l’artiste pour des séances de dédicaces. Résultat, j’ai pu lui dire en face tout le bien que j’avais pensé (et écrit) de son précédent ouvrage. Malheureusement, comme je n’avais pas encore lu Malaterre, je n’ai donc pas pu lui exprimer tout le bien que je pense de sa nouvelle BD.
Parce que, du bien, j’en pense grandement ! PHG nous livre une fois de plus une BD bouleversante qui nous parle de sa propre expérience. Bien sûr, les personnages de Gabriel et Claudia ne sont pas exactement ses parents, ni les faits exposés dans le livre ne se sont réellement produits de la sorte, mais, comme il le laisse entendre en interview et dans l’introduction, l’idée générale et les sentiments décrits ne sont en « aucun cas […] factices ».
Cette histoire est émouvante notamment par la façon dont l’auteur nous montre l’attachement d’un fils (Simon – lui-même) à son père. Et ce, bien qu’il présente assez objectivement ce dernier comme un personnage peu sympathique (et c’est un euphémisme…).
Je suis d’autant plus admiratif de Pierre-Henry Gomont que, une fois de plus, il s’attaque à un sujet vraiment pas évident (un père dont l’alcoolisme et l’égoïsme font exploser sa famille sur fond de manipulation d’enfants) et réussi à en faire une œuvre magistrale, tout comme il l’avait fait pour le roman d’Antonio Tabucchi.
Pour le dessin, je ne vais pas me fouler et vous remettre tout bonnement ce que j’écrivais pour Pereira Prétend il y a quelque temps déjà. Car même si, de son propre aveu, il a éprouvé le besoin de plus détailler ses décors sur Malaterre, mon ressenti est à peu près le même quant à ses qualités graphiques : Très coloré et avec une tendance un peu « croquis », le dessin de PHG est remarquable notamment au niveau des expressions. Que ce soit celles des visages ou des corps, Pierre-Henry Gomont possède un don manifeste pour capturer et reproduire les attitudes et mimiques de ses personnages ; le tout, en quelques traits et quelques couleurs. J’aime également sa manière de dessiner DANS les phylactères, un peu à la manière d’un Quino, afin de faire passer, souvent avec humour, certains sentiments de ses personnages.
Bon, vous l’aurez deviné, je vous recommande absolument Malaterre qui ne saurait être absent de toute bédéthèque de qualité qui se respecte.
Odradek
Ce qui frappe surtout avec les histoires de PHG , c’est qu’on retient ses histoires et là c’est un signe qui ne trompe pas. J’ai néanmoins un peu plus apprécié Pereira prétend que celui çi, le personnage très étonnant du père y est pour bcp, j’ai eu moins d’empathie pour lui mais un bon 4 cœurs quand même.
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Ton enthousiasme m’a donné envie de lire cette histoire ainsi que de réaliser la bannière pour la faire connaitre ! 😉
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