Il faut flinguer Ramirez – Acte 1

Scénario : Nicolas Petrimaux
Dessin : Nicolas Petrimaux
Éditeur : Glénat
114 pages
Date de sortie :  mai 2018
Genre : thriller

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Et si derrière la légende du pire assassin mexicain…

Se cachait le meilleur expert en aspirateurs de tous les temps ?

Présentation de l’éditeur

Falcon City, Arizona. Jacques Ramirez travaille à la Robotop, une entreprise d’électroménager et l’un des fleurons industriels du coin. Employé modèle, il bosse vite, bien, et sait surtout se faire discret. Pour cause : il est muet. Sa vie bascule le jour où deux membres d’un dangereux cartel pensent reconnaître en lui l’homme qui a trahi leur organisation par le passé : Ramirez, le pire assassin que le Mexique ait jamais connu. Aussi étonnant que cela puisse paraître, sous le chapeau du nettoyeur légendaire se cacherait désormais… un expert en aspirateurs hors-pair. Et maintenant que les hommes du cartel l’ont démasqué, ils feront tout, absolument tout… pour flinguer ce fumier !

Mon avis

Pour une première en BD en tant qu’auteur complet, Nicolas Petrimaux frappe très fort. Il met ici a profit son expérience et son talent acquis dans les jeux vidéos, les courts métrages et les story boards pour nous balancer en pleine tronche un thriller brutal et furieux non dénué d’une certaine forme de loufoquerie désopilante.

Qui est cet énigmatique Ramirez dont la mafia locale veut à tout prix la peau ? Comment un simple employé d’une fabrique d’aspirateurs peut-il susciter autant d’inquiétude de la part des gangs ? Il vous faudra patienter jusqu’à la fin de ce road movie de papier pour avoir un début de réponse.

Dans un hommage au cinéma d’action des années 80 mais aussi au cinéma déjanté de Tarantino, Nicolas Petrimaux mène l’action tambour battant de la première à la dernière page. Dialogues percutants et incisifs, personnages entiers, scènes d’actions démentes et explosives, grosses bagnoles et jolies gonzesses, tout y est pour fasciner le lecteur et lui remettre en tête les images de certaines séries TV des années 80.

Cette BD, c’est du cinéma sur papier. Dans l’écriture, autant que dans le dessin et la mise en scène. Avec un découpage dynamique et des cases qui se chevauchent, d’autres en panoramiques ou en pleine pages, l’action va à 200 à l’heure et on ne peut reprendre son souffle qu’à l’occasion des pages de pub qui s’intercalent dans le récit.

Le dessin et la couleur, numériques, sont parfaits et super maitrisés. Dans un style semi réaliste, Nicolas Petrimaux donne à ses personnages des traits hyper expressifs et surtout des trognes qu’on n’oublie pas. Entre les tueurs ou les deux petites braqueuses on frise la caricature mais ça fonctionne et ça rentre complètement dans l’esprit de la BD. Pour les décors, on est carrément téléportés dans les films d’il y a 30 ou 40 ans. Tout est précis et méticuleux, comme pourrait l’être une bonne reconstitution historique.

Loufoque, baroque, déjanté, ce thriller express avec son générique de fin, ses fausses pub et ses faux logos de partenariat (« PAF – Onomatolby Surround » et « Opak – image fixe sur papier » ont fait ma soirée !) est une pépite en cinémascope, pour amateurs nostalgiques d’un certain cinéma de divertissement.

Je n’ai qu’une crainte : c’est que Ramirez se fasse buter trop vite !

Loubrun