Pandémonium (série complète, tomes 1 à 3)

Pandemonium (Bec - Raffaele)3.jpgPandemonium (Bec - Raffaele)3p.jpgAuteurs: Christophe Bec et Stefano Raffaele
Paru aux éditions Soleil.

Résumé :

1951, Louisville, Kentucky.
Doris Greathouse, jeune femme célibataire de 28 ans, se fait engager au Waverly Hills Sanatorium afin d’y faire soigner sa petite fille Cora, qui est atteinte de la tuberculose… L’établissement est très réputé pour soigner cette maladie, dit-on…
Hélas, bientôt et grâce à la complicité d’un journaliste ayant infiltré les lieux, elle ne tardera pas à faire d’étranges découvertes, aussi improbables que sinistres : les pratiques semblent être d’un autre âge, mêlant chirurgie exploratrice (genre thoracoplastie!) et absence totale de respect pour les malades ! Les familles de ces derniers ne s’en inquiétant d’ailleurs pas, les médecins agissent en toute impunité. Mais ce n’est pas tout : Cora, peut-être plus réceptive à la souffrance qui suinte de l’endroit, semble entendre des bruits, des chuchotements. Et voir des personnes disparues. Que s’est-il donc passé dans cet hôpital maudit? Et plus important : Doris et Cora y survivront-elles ?

Mon avis :

Pandémonium… Voici une série que j’affectionne beaucoup, certainement l’une de mes préférées à ce jour. C’est pour cette raison que j’appréhendais un peu la fin, mais heureusement ce dernier tome clôt la série à merveille, sur une note triste et mélancolique, à l’image des murs de cet hôpital qu’on dit – de nos jours – toujours hanté !
Ce qui frappe d’emblée, hormis le dessin halluciné de Stefano (qui pour ce dernier tome s’est surpassé !), ce sont les détails, légendes et autres anecdotes historiques qui parsèment la série : on s’y croirait vraiment ! Tout est fait pour nous permettre de comprendre ce qui s’est (peut-être) passé là-bas : un « petit » génocide ayant fait 63.000 morts (10.000 d’après les historiens), à une époque où les antibiotiques existaient pourtant bel et bien (1944, découverte de la streptomycine), mais étaient détournés au profit du directeur de l’établissement et des médecins d’alors.
Situé dans les bois et à l’écart de la population, le Waverly Hills – avec son fameux « tunnel de la mort » – les débarrassait ainsi des malades indésirables, devenus trop encombrants pour les familles !
La manière dont Bec et Raffaele leur rendent hommage est admirable. Certes, la série comporte pas mal de séquences « difficiles », notamment une opération barbare que je ne décrirai pas ici, mais c’est toujours fait dans un souci d’authenticité, de vérité historique ! La touche fantastique de la fin, elle, renvoyant aux histoires de fantômes qui y errent toujours…

Bref, une série que je recommande aux passionnés de légendes réelles ou non ! J’aurais bien mis le maximum, dommage qu’il n’y ait pas eu un tome en plus, pour par exemple nous parler de la fermeture de l’établissement en 1961… Ici, les médecins restent impunis et les victimes, mortes ou malheureuses…

Ma note : 9,5/10

Nicolas

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14 commentaires sur “Pandémonium (série complète, tomes 1 à 3)

  1. je viens de lire que C Bec était le plus fier de cette série car sans concession.
    Un série à ajouter à ma liste donc…..je ne serai pas contre un coffret ou une intégrale …

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  2. En sont temps j’avais acheté le tome 1 : en voyant Bec auteur je me suis dis que cela serait royal. Déception ! j’ai pas du tout mais alors pas du tout accroché ! On était tres loin de Sanctuaire ou Carthago Mais bon vu que Nicolas met 9,5/10 ca me titille et je vais donc le relire des ce soir. Si si des ce soir 🙂 !

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  3. Salut Samba! Comme le tome 1 est épuisé et que l’éditeur Soleil ne compte pas réimprimer (d’après l’auteur lui-même), une intégrale devrait bientôt sortir! Patience! 🙂
    Perso, j’ai mis du temps à m’intéresser à cette série, et après coup je ne le regrette nullement! C’est avant tout un hommage aux personnes qui sont réellement mortes là-bas. Tout est véridique. On peut lire cette histoire comme un thriller gothique avec un parfum délicieusement rétro, mais ce serait dommage! Faire le lien avec ce qui s’y est justement passé, çà c’est l’horreur… et le boulot des auteurs est parfait vu sous cet angle! Ma note est peut-être trop élevée, en tout cas j’y adhère 😉

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  4. Salut Nic’
    Bon je l’ai relu avec un angle « nicolas-istique » : le dessin est très bien et bien adapté a l’histoire. Finalement je crois que je vais lire la suite pour avoir une sensation globale : bravo Nico pour susciter des vocations de lecture !

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  5. Salut Tigrevolant 🙂 et bien çà fait super plaisir! J’espère que tu ne seras pas déçu par la suite! J’ai vraiment eu un coup de coeur pour cette histoire, mais il faut reconnaître que les thèmes abordés sont difficiles: la mort, la maladie, les expérimentations… Une horreur très réaliste, qui n’est pas sans rappeler certains camps d’extermination!

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  6. Salut,
    J’avais lu les 2 premiers tomes à leur sortie et avait beaucoup aimé l’ambiance très noire et inquiétante … je commençais à désespérer de lire une suite un jour … mais elle est là et je ne vais pas m’en priver ! 😉

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  7. Je viens de finir le dernier tome de cette série et j’avoue que je suis un peu déçu … peut-être en attendais-je trop ?
    D’abord, ça se lit très vite car il n’y a pas beaucoup de texte … c’est une succession de scènes aussi tristes ou macabres les unes que les autres à la limite du malsain ou du supportable … et puis pas un mot sur le sort des 3 pourritures qui dirigeaient ce mouroir.
    Ont-ils été démasqués et punis ? j’ai trouvé cette fin bâclée (près de 3 ans après le T2, ça fait long pour ça)
    Je ne connais pas la vraie histoire, mais j’ai trouvé la version de Bec plutôt caricaturale.
    Vous me trouverez peut-être sévère, mais il m’est toujours difficile d’apprécier à sa juste valeur une histoire qui vient après la lecture d’un coup de coeur (Lloyd Singer) … la comparaison étant cruelle.
    Dommage, j’avais bien aimé les 2 premiers tomes, mais comme trop souvent, la fin n’est pas à la hauteur … contrairement à Lloyd (je sais, je me répète mais Brunschwig m’a encore filé une grosse baffe !)^^

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  8. Dgege, les pourris qui dirigeaient cet établissement (dans la réalité) n’ont jamais été inquiétés… L’établissement a fermé dix ans après il me semble… Les gens étaient bien trop contents à l’époque de se débarrasser de leurs malades « encombrants »! Bec a voulu – et je le crois sincèrement – faire un hommage aux personnes qui y sont mortes… Alors, c’est vrai, c’est macabre, mélancolique… mais c’est une histoire qui a le mérite d’aborder des sujets qui ne le sont jamais (ou très peu), qui plus est dans la bd! Et Brunschwig, c’est noir aussi… mais très bien, ah çà! 🙂

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  9. Merci Nicolas pour ces précisions, mais je les ai découvertes depuis sur le forum de BDGest où Bec y apportait ses arguments.
    Ce que je voulais dire, c’est que ce scénario ne me semblait pas très dense ou très développé, ce qui ne m’étonne pas de la part de Bec qui écrit ou dessine peut être beaucoup et n’ a donc pas la rigueur ou la conscience professionnelle d’un Brunschwig qui ne livrera pas un scénar tant qu’il ne sera pas satisfait (d’où l’attente de la fin de La Mémoire dans les poches) 😉

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  10. Je comprends ton point de vue, Dgege 😉 et je dois t’avouer être plutôt d’accord sur ce dernier: Bec écrit des scenarii moins complexes que Brunschwig (à mon sens)… et en même temps, il n’a pas son pareil pour écrire des scènes chocs et faire monter le suspense! Il ferait un très bon cinéaste de l’horreur! 🙂 Bref, à chacun sa spécialité! Je crois que Luc est plus un « bâtisseur » d’intrigues, on sent que chez lui, la construction, la densité, le vécu des personnages, çà a beaucoup d’importance! En même temps, çà peut alourdir le récit… Personnellement, j’aime l’un et l’autre, avec leurs défauts et leurs qualités!

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  11. D’accord aussi, mais Bec a le handicap (?) d’être aussi dessinateur, ce qui lui fait « perdre » du temps pour se consacrer au scénar.
    Je préfère les scénar denses (c’est pourquoi j’ai trouvé la fin de Pandémonium très « légère ») où la psychologie des personnage est très développée comme le fait Luc B.
    J’attendais sans doute trop de cette série dont j’avais adoré le début.
    Mais tu as raison, Bec est très fort pour faire monter le suspens … c’est pourquoi j’attends avec impatience la suite de Sarah.

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  12. Je crois que Bec a dit (via son blog) qu’il allait davantage écrire des scenarii et peut-être même faire du cinéma. Il paraît qu’une adaptation de Pandémonium en France est envisagée… Une bonne nouvelle! 🙂 Et pour Sarah, je suis presque sûr qu’ils vont changer d’éditeur. J’y mettrais ma main à couper… Dupuis n’est plus ce qu’il était. A part une ou deux séries qu’il me reste d’eux, ils sont morts pour moi!
    Pandémonium vaut davantage pour sa « peinture », enfin c’est mon avis… Le véritable personnage, à mon sens, c’est l’hôpital en lui-même. Et le savoir toujours intact aujourd’hui, avec tout ce qui s’y est passé, çà a un côté fort, émotionnel… Pour shining, Kubrick n’avait pas non plus un scénario de fou… Le film est pourtant resté culte pour bcp de gens. Je ressens exactement la même chose pour cette bd. Peut-être est-ce exagéré…

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