Scénario : Arnaud Le Gouëfflec
Dessin : Olivier Supiot
Éditeur : Glénat
144 pages
Date de sortie : 12 avril 2023
Genre : Biographie
C’est curieux, quand il pleut, les voitures ralentissent et les passants accélèrent.
Présentation de l’éditeur
Une plongée dans l’univers drôle et poétique d’un des plus grands cinéastes français du XXe siècle.
Avant de devenir un cinéaste de renom, Jacques Tati avait un rêve : devenir clown ! Clown, il n’a cessé de l’être en inventant des gags sous ses multiples casquettes : mime, acteur, scénariste, réalisateur… Destiné à reprendre l’entreprise familiale, le jeune Jacques est médiocre à l’école mais a l’œil pour saisir les situations burlesques du quotidien. Ce regard sur le monde, il va le sublimer dans le music-hall dès les années 30. En découvrant Tati sur scène, Colette dira qu’il a créé « quelque chose qui participe du sport, de la danse, de la satire et du tableau vivant ». Cette approche fera aussi son succès au cinéma : avec son premier coup d’essai, il signe son premier chef-d’œuvre : Jour de fête (1949). Entouré d’amateurs, Tati obtient le Grand prix du cinéma français (1950). Sur le tournage, il contrôle tout sauf la couleur, qui lui échappe de peu ! Puis, en 1953, une silhouette atypique s’avance, celle de Monsieur Hulot. Personnage cultissime, cet anti-charlot à la pipe qui fait corps avec Tati devient récurrent. Acclamé, Tati se verra auréolé de succès avec son 3e long-métrage, Mon oncle (1958). Évitant les sirènes d’Hollywood, il préfère se lancer dans Playtime (1967), un projet titanesque. Pour installer l’absurde, il construit une ville-décor et se ruine ! Il perdra sa maison de production et, dans la foulée, les droits de ses propres films avant de repasser derrière la caméra dans les années 70. Privilégiant le geste aux dialogues, retravaillant le son tel un véritable chef d’orchestre, Tati invente un univers à part et devient en seulement six films, un des maîtres incontestables du cinéma français et international. Il recevra le César du cinéma en 1977 pour l’ensemble de son œuvre avant de s’éteindre en 1982 en laissant inachevé un ultime scénario, Confusion…
Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Supiot croquent avec justesse l’homme au-delà de la légende dans ce roman graphique poétique et touchant, au graphisme remarquable, prolongeant à merveille l’atmosphère drolatique et enjouée de ce cinéaste de génie. Une pure pépite narrative et visuelle !
Mon avis
Après ce long résumé de l’éditeur je n’ai plus rien à dire sur Jacques Tati… Personnellement, bien que Tati ait été un grand cinéaste (et artiste de music hall lors de ses spectacles alliant mime et acrobatie), il représente le contraire de tout ce que j’aime dans le cinéma ! Tati ne voulait pas de scénario, il montrait des suites d’actions qu’il appelait la vraie vie (il a toujours observé les gens et leur comportement), il ne voulait pas d’acteurs avérés (sauf lui-même) et prenait des anonymes pour jouer dans ses films. Il a créé le personnage de Monsieur Hulot d’après un architecte du même nom qui habitait son immeuble (et qui s’avérerait être le grand-père de Nicolas Hulot). Tati était un homme entier, vivant sans compromis, refusant de travailler aux Etats Unis lors de sa pleine gloire et finissant ruiné tant il s’investissait dans ses créations. Se servant de la vie et de la carrière de Tati, Arnaud Le Gouëfflec nous présente un récit imaginatif et ludique plaisant à lire, agréablement (je dirais presque superbement) illustré par Olivier Supiot qui a su dessiner et colorier ses planches dans un style très proche de la thématique visuelle du réalisateur. Cependant il faut avouer que seuls les cinéphiles accomplis peuvent s’intéresser et, peut-être, apprécier ce genre d’album.
JR
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