Préjudice

Scénario : Ingrid Chabbert & Pog
Dessin : Pauline Bertrand
Éditeur :Marabulles
Date de sortie : 25 janvier 2023
128 pages
Genre : Thriller

« Ne me dis pas qu’après tout ce temps tu portes le même regard sur ce qu’il s’est passé ? »

Présentation de l’éditeur

Hélène se rend à l’enterrement d’une copine de Lycée et revient sur les lieux de sa jeunesse.
À la suite d’un drame, elle s’est retrouvée liée à trois autres filles au sein d’un groupe aussi fragile qu’extrême. Depuis, chacune a suivi sa route, avec ce qu’elle sait ou croit savoir.

Mon avis

Préjudice est une BD qui se lit très rapidement, il y a peu de textes et de dialogues dans cette histoire qui prend petit à petit la forme d’un thriller. Pauline Bertrand a un joli coup de crayon, les regards de ses personnages en disent souvent plus que des paroles inutiles, et elle les dessine avec beaucoup de talent, renvoyant une forme de normalité (c’est un compliment) qui crédibilise les protagonistes.

La couverture, sombre et énigmatique tranche avec le contenu de l’ouvrage. Si les retours dans le passé sont relatés en monochromes grisâtres, on ne retrouve jamais ce rouge vif alarmant. On pourrait penser à une couverture de romans policiers de gare dans les années 60, avec cette silhouette sombre en arrière-plan.

Il s’agit bien ici d’un récit qui tourne vite au dramatique, Ingrid Chabbert et Pog jouent avec les méandres et les zones sombres de la mémoire de chacun de leurs personnages. Les blessures sont plus ou moins enfouies, les non-dits et souvenirs apparaissent en même temps que l’intrigue.

Il est question de drames, de trauma, et de violence (la couverture est là aussi clairement explicite). Nul envie de divulgâcher quoi que ce soit : le résumé de quatrième de couv’ est volontairement court et vague, le drame en question n’est pas explicité, il conditionne des actes passés et présents qui constituent la moelle du récit.

Préjudice propose un thriller psychologique relativement conventionnel mais authentique. Les personnalités des personnages (les lycéennes ont du tempérament) sont peu fouillées, tout comme les problématiques (que je ne peux citer, vous l’aurez compris) dramatiques mises en avant et qui auraient peut-être mérité un peu plus de substance.

C’est vraiment le dessin de Pauline Bertrand qui apporte une plus-value (de la modernité ?) à cet album qui demeure agréable à lire, traitant du poids du secret sur chacun des personnages et sur leurs relations. Une illustratrice/dessinatrice que je suivrai volontiers.

Petitgolem13