Scénario : Goossens
Dessin : Goossens
Éditeur : Fluide Glacial
Date de sortie : 2 novembre 2022
64 pages
Genre : Humour absurde
« Sergent, pensez aux enfants qui n’auront pas de jouets à Noël, parce que l’argent qui devait servir à les acheter a été gagné par un individu sans scrupules. »
Présentation de l’éditeur
Et si le Père Noël était parachuté dans une superproduction de film de guerre américain ?
Le Père Noël est une « tête brûlée » comme le dit le Major, tout en lui faisant faire des pompes. Mais une tête brûlée tiraillée entre son sens du devoir et son amour des enfants…
À la manière d’une superproduction américaine, Goossens projette le Père Noël dans une incroyable aventure absurde, détournant avec brio les codes du genre.
« Quand j’ai rencontré le Père Noël, il n’était plus qu’une épave. Mais j’ai vu briller dans ses yeux l’étincelle qui m’a forcé à témoigner. » Daniel Goossens
Publié dans les pages de Fluide Glacial en 1985, Route vers l’enfer est un indispensable de l’œuvre de Goossens, maître incontesté de l’humour décalé et du non-sens. Une fois de plus, l’humour très personnel de l’auteur bascule cul par-dessus tête les images qui nous sont habituelles. Une couverture flambant neuve, des planches retouchées : une nouvelle édition à glisser au pied du sapin !

Mon avis
Un chroniqueur un peu plus organisé aurait publié son texte juste avant Noël 2022, au moment où, submergé par le quotidien hivernal, le quidam arpentant les librairies aurait pu trouver son salut dans l’acquisition de la réédition de Route vers l’Enfer de Goossens.
Cette phrase d’introduction était une longue phrase de chroniqueur bavard pas hyper organisé. Le Père Noël de Goossens lui est tout sauf bavard. C’est un Père Noël monstrueusement humain. C’est un Père Noël torturé, rongé par ses doutes existentiels et écrasé par les choix qu’il doit faire.
Je suis un chroniqueur bavard, pas toujours hyper organisé et qui vient d’utiliser pour la troisième fois de suite l’expression « Père Noël »… quatre fois maintenant.
Inutile, lecteur Sambesque, de te présenter Goossens. Son dessin est immédiatement reconnaissable. Il dépeint un Père Noël (et de cinq… oui ben c’est pas évident de trouver un synonyme, j’aimerais bien vous y voir…) au visage buriné par la fatigue, des yeux clos cachés sous sa capuche et ses cheveux gras. Une barbe de trois jours achève le portrait négligé du personnage. Les jeux d’ombres soulignent la tension dramatique que la guerre installe. L’introspection constante d’un Père-Noël dépressif se retrouve dans ses coups de fils aux gamins qui lui passent commande ainsi que lors des briefings d’état-major auquel il participe. C’est – ô jalousie ! – Michel Hazanavicius qui résume le mieux dans sa préface ce qui est profondément drôle dans Route vers l’Enfer : « Goossens dessine extrêmement bien les gens qui ressemblent à des acteurs américains et qui ont des dilemmes intenses. »
Je n’avais jamais lu cette album pourtant initialement publiée en 1992 (et en 1985 dans le magazine d’Umour et bandessinées). L’univers absurde et décalé (Aymeric Lompret likes it) fait mouche et renvoie au loin l’esprit de Noël. Et ça un chroniqueur éclairé l’aurait de suite perçu : Route vers l’Enfer est un album qui se lit toute l’année et se chronique en avril, surtout quand ce n’est pas Noël.
Petitgolem13
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Belle chronique humoristique d’avril (comme le poisson) sur ce père Noël (et de six)…
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oui très amusante chronique, j’aime bien quand tu t’aventures dans l’auto flagellation !!! :-)))
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Merci :D… J’y prendrais presque plaisir !
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Grand titre de Daniel Goossens !
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